La Manutention Des Vracs Liquides
Mémoire : La Manutention Des Vracs Liquides. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Janvier 2014 • 4 720 Mots (19 Pages) • 1 243 Vues
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Si un commerçant achète un kilogramme de produit à un agriculteur, quelle fraction de ce kilo parviendra-t-il à revendre? Et quel sera le prix moyen des produits revendus? Les pertes de produits après la récolte, notamment de produits frais, peuvent être considérables, en termes tant qualitatifs que quantitatifs (ce qui affecte le prix de revente).
Les causes de pertes sont nombreuses et variées et nous ne les examinerons pas en détail ici2. L'une des plus importantes est souvent liée au fait que l'agriculteur produit plus que les commerçants ne veulent acheter, ou que les commerçants achètent plus qu'ils ne peuvent revendre aux consommateurs. En cas d'excédent, les pertes matérielles sont élevées, et/ou les agriculteurs et les commerçants doivent vendre à perte.
A cause des mauvaises méthodes de récolte et de manutention à l'exploitation (produits écrasés ou exposés au soleil), les denrées peuvent être déjà très abîmées avant même d'être vendues aux commerçants.
Une mauvaise manutention par le commerçant et ses employés peut aggraver la situation. Lorsque les camionneurs sont payés "à la pièce", les agriculteurs et les commerçants tentent d'embrasser autant de produits que possible par unité de transport. Cela risque d'être un mauvais calcul, car les pertes résultant de l'endommagement des produits excédent souvent les économies réalisées sur les coûts de transport. Les produits peuvent être abîmés en transit, à cause des secousses sur des routes inégales, de l'exposition au soleil sur le toit d'un car, ou des températures élevées à l'intérieur d'un camion ou d'autres véhicules (si un camion reste en panne sur le bord d'une route deux ou trois jours, tout la cargaison risque d'être perdue). Les retards et la mauvaise manutention au marché de gros peuvent aggraver la situation. Il arrive parfois, par exemple, qu'un produit qui avait été correctement emballé par l'agriculteur ou le commerçant soit déversé à même le sol des magasins de gros, ce qui ne manquera pas de l'abîmer.
A tous les stades de la chaîne de commercialisation, des produits doivent être jetés. Cela peut être prévu (comme pour les feuilles de choux mentionnées précédemment) mais, la plupart du temps, il s'agit de pertes dues à une mauvaise manutention. Il faut donc procéder à un tri à chaque stade de la chaîne pour séparer les produits abîmés des produits en bon état.
Le poids des produits peut diminuer même si rien n'est jeté. La plupart des produits agricoles diminuent de poids en transit et pendant l'entreposage parce qu'ils perdent de l'humidité. Cela n'est pas nécessairement mauvais. Par exemple, les céréales supportent mieux l'entreposage si elles sont sèches. Mais cela signifie que, pour un kilo de produits acheté à l'agriculteur, le commerçant n'en aura pas un kilo à revendre au consommateur.
Pour cette raison, essayez d'estimer les pertes. Cela ne sera pas facile à moins que vous ne parveniez à suivre les livraisons sur toute la longueur de la chaîne de commercialisation. De plus, ces pertes varient selon les saisons; des fruits de qualité médiocre, invendables à un moment de pléthore où les prix sont bas, peuvent très bien se vendre en cas de pénurie. La plupart des ministères de l'agriculture peuvent vous fournir des estimations des pertes, qui serviront de point de départ pour vos propres évaluations. Cependant, on a souvent tendance à exagérer les pertes, et les chiffres officiels doivent donc être utilisés avec discernement.
Figure 3
Calcul du coût des pertes de produit
Supposons qu'avec un taux de perte de 10 pour cent, 1 kg de tomates acheté par le négociant à l'agriculteur donne 900 grammes (0,9 kg) de tomates disponibles pour la vente au consommateur Le négociant achète les tomates à l'agriculteur au prix de 5 $ le kilogramme; les coûts de commercialisation sont de 2 $ par kilogramme de tomates achetées. Le prix de vente des tomates est de 8 $ le kilogramme.
Les coûts sont les suivants:
1 kg acheté à 5 $ le kilo = 5,00 $
1 kg emballé et transporté à 2 $ le kilo = 2,00 $
Coûts totaux = 7,00 $
Produit des ventes ou 8 $ x 0,9 kg = 7,00 $
D'où marge du négociant = 0,20 $
La méthode indiquée ci-après est plus courante mais elle est erronée.
1 kg acheté à 5 $ le kilo = 5,00 $
1 kg emballé et transporté à 2 $ le kilo = 2,00 $
10 pour cent de perte ou 5 $ x 0,1 = 0,50 $
Coûts totaux = 7,50 $
Produit des ventes ou 8 $ x 1 kg = 8,00 $
D'où marge du négociant = 0,50 $
La seconde méthode de calcul est, de toute évidence, erronée parce qu'elle suppose que le négociant tire un produit de la vente d'une marchandise qui a déjà été "perdue".
Note: Nous reviendrons sur la méthodologie correcte dans le chapitre 9 où on trouvera un exemple détaillé de calcul de coût de commercialisation.
La meilleure façon de calculer les pertes consiste à comparer la quantité de produits revendue avec la quantité achetée à l'agriculteur. C'est la méthode la plus exacte, et les coûts d'emballage, de transport, de manutention et d'entreposage des produits perdus sont inclus. La figure 3 donne un exemple de ce type de calcul, ainsi que de la méthode d'évaluation habituelle, qui est erronée.
En plus des pertes quantitatives, il y a des pertes qualitatives. On parle de pertes qualitatives lorsque le commerçant doit vendre une partie d'un arrivage à un prix inférieur au reste, soit qu'une partie des produits ait été abîmée en transit, soit que ceux-ci se soient détériorés en attendant d'être vendus, ou encore parce que le commerçant craint que sa marchandise ne se détériore avant d'avoir une autre possibilité de la vendre. Dans de nombreux pays, les denrées périssables, telles que fruits et légumes, sont vendues au rabais le samedi soir parce que les marchés
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