Dans quelle mesure la Révolution française a-t-elle influé sur la condition féminine ?
Synthèse : Dans quelle mesure la Révolution française a-t-elle influé sur la condition féminine ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar m1704 • 30 Mars 2021 • Synthèse • 2 613 Mots (11 Pages) • 672 Vues
Gisèle Halimi disait, dans son dernier ouvrage, que fut Une farouche liberté, : « Des
colères se sont exprimées, des révoltes ont éclaté çà et là, suivies d’avancées pour les droits
des femmes. Mais nous sommes encore si loin du compte. Il nous faut une révolution des mœurs,
des esprits, des mentalités. » Cette avocate, députée, femme d’Etat, de loi et politique était aussi
militante pour les droits de la femme et a fait évoluer les mentalités. Ici, elle exprime clairement
sa déception face à une humanité divisée par des jugements de valeurs et montre à travers cette
phrase ainsi qu’à travers tout son ouvrage ce réel besoin de changement.
Si les grands noms de la Révolution française de 1789 sont essentiellement masculins
(Desmoulins, Robespierre, Danton), les femmes y eurent un rôle non négligeable. On retient
notamment la marche de Versailles mais surtout la création de la Sociétés des Citoyennes
républicaines de Paris. Parmi les femmes qui ont joué un rôle important dans la Révolution, on
peut nommer Lucile Desmoulins, Théroigne de Méricourt, Olympe de Gouges ou encore
Madame Roland. Dans ce contexte où tout change, la situation des femmes semble bien
monotone jusqu’à ce qu’Olympe de Gouges écrive la déclaration des Droits de la Femme et
de la Citoyenne en 1791, comme une « réponse » à la Déclaration des droits de l’Homme et du
Citoyen de 1789, qui finalement, ressortait plus en faveur du sexe masculin que réellement de
l’humanité. A la Révolution, l’espoir d’une nouvelle société favorisant la liberté des femmes
était vif, mais il n’en fut rien. En effet, le passage de l’Ancien Régime à la République suscité
un intérêt particulier en perspective de l’évolution de la femme dans la société.
La France connait donc un grand changement à partir de 1789 et ceci se ressentit dans les écrits
des auteurs de cette période. A la sortie du siècle des lumières, le statut de la femme prend de
l’ampleur dans les esprits. Si la période semble bien obscure, l’espoir de lendemains meilleurs
n’en ait que plus vif. Certains politiques tiennent à cet avenir meilleur pour l’humanité entière
et le font savoir dans leurs discours (texte 1). Mais certaines personnes dont la vision politique
est différente, notamment les militants sexistes de tous genres, ont une vision de la femme qui
se doit d’être assujetti à l’homme et invisible dans la société (texte 2). Mais la politique n’est
pas le seul domaine dans lequel il est possible de trouver des textes prônant l’obéissance et
l’infériorité de la femme. Des textes juridiques de cette époque (textes 3 et 4), font de la femme
l’objet ou encore l’investissement d’un homme.L’évolution, qu’elle soit positive ou négative, du rôle de la femme s’est donc traduit
juridiquement et politiquement dans les décennies qui ont suivi la Révolution française de 1789.
Ces visions se sont souvent politiquement opposées et des textes juridiques ont dû éclaircir les
différentes situations dans lesquelles peut se trouver une femme, pour ensuite donner une
solution concrète à un problème de société et donc, un problème de droit.
Dans quelle mesure la Révolution française a-t-elle influé sur la condition féminine ?
Depuis le droit romain et aujourd’hui encore, le genre féminin est la victime d’une vision
inégalitaire (I), dont découle notamment l’expression de la faiblesse du sexe, encore utilisée un
siècle avant aujourd’hui, ainsi que la philosophie des lumières, peu serviable aux droits de la
femme. Mais comme précédemment invoqué, cette mentalité qui prône l’infériorité féminine
fut largement postrévolutionnaire (II) et a favorisé l’assujettissement de la femme dans la
société ainsi que celui de l’épouse.
I – Le genre féminin comme victime historique d’une vision
inégalitaire
La vision inégalitaire dont est victime le genre féminin ne date pas d’hier. Les femmes
de l’époque du droit romain en subissaient déjà les effets.
A – L’omniprésence de l’imbecillitas sexus
L’imbecillitas sexus est une expression qui vient du droit romain, désignant le sexe
faible ou encore la faiblesse en référence au genre féminin. Ce terme s’accorde au genre féminin
car pendant longtemps les femmes furent les « oubliées » de la société, se furent les simples
« reproductrices du genre humain » dont on avait besoin pour que l’espèce humaine se
développe. En réalité, la femme, pendant longtemps, fut plus considérée comme un objet ou un
outil de glorification que comme un être humain.
Dans son discours Sur l’admission des femmes au droit de cité en 1790, le Marquis de
Condorcet s’interroge ainsi « Tous n’ont-ils pas violé le principe de l’égalité des droits, en
privant tranquillement la moitié du genre humain de celui de concourir à la formation des lois,
en
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