Confession d’Augsbourg (1530), présentée à l’Empereur Charles Quint
Dissertation : Confession d’Augsbourg (1530), présentée à l’Empereur Charles Quint. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ouba23 • 1 Juillet 2020 • Dissertation • 841 Mots (4 Pages) • 442 Vues
Confession d’Augsbourg (1530), présentée à l’Empereur Charles Quint
Puisque donc le pouvoir de l'Église, ou des évêques, confère des biens éternels, puisqu'il n'est exercé que par le ministère de la prédication, il ne gêne donc en rien le pouvoir civil et le gouvernement temporel. Car le gouvernement civil s'occupe de toute autre chose que de l'Évangile, puisqu'il protège, non pas les âmes, mais les corps et les biens des sujets contre la violence matérielle, au moyen de l'épée et des châtiments corporels.
Il faut donc se garder de mêler et de confondre les deux pouvoirs, le temporel et le spirituel. Car le pouvoir spirituel a la mission particulière de prêcher l'Évangile et d'administrer les Sacrements. Il ne doit jamais empiéter sur un domaine autre que le sien. Il ne doit pas établir ou destituer des rois ; il ne doit pas abolir les lois civiles, ni corrompre l'obéissance due aux autorités ; il ne doit pas s'immiscer dans les affaires civiles, ni faire la loi au pouvoir temporel. Christ lui-même a dit, Jean 18, 36: « Mon royaume n'est pas de ce monde ».
Proposition de plan
Introduction
Question politique générale : les relations du politique et du religieux
- Relations complexes, ambiguës.
- D’un côté, tendance à la fusion des deux pouvoirs (Charlemagne, monarchies de droit divin, etc.).
- D’un autre côté, tendance à la dissociation, surtout dans le monde occidental moderne. La religion conserve une influence politique importante voire fondamentale dans de très nombreux pays.
- Le texte, qui s’inscrit dans la Réforme protestante, pose le principe d’une séparation des deux sphères, mais il ne révèle pas l’ensemble des principes de la Réforme.
- Les principes de la Réforme protestante
Par rapport aux penseurs catholiques, la Réforme protestante propose une vision radicalement différente des relations entre les pouvoirs spirituel et temporel.
A. Le rejet des perspectives dominantes de la pensée catholique
Non seulement la Réforme exclut l’idée d’une suprématie du pouvoir spirituel (ou théocratie), mais elle ne développe pas la même idée de l’autonomie des deux sphères, qui implique traditionnellement leur collaboration, et un réel pouvoir d’influence du spirituel sur le temporel.
- L’autonomie des deux sphères
- La perspective de Saint Augustin, signifiant la volonté de ne pas voir l’église soumise au pouvoir politique.
- La perspective de Saint Thomas d’Aquin, affirmant la supériorité du pouvoir temporel et la possibilité de déposer les rois.
2. La suprématie du pouvoir spirituel
- La radicalisation de l’augustinisme
- L’affirmation de la plénitude de puissance papale
- La théorie des deux glaives et la supériorité du pouvoir spirituel
- Papauté et conflits politiques : querelle des Investitures, Sacerdoce/empire, etc.
B. Une révolution des rapports entre le spirituel et le temporel
La Réforme renverse l’idée de l’Église comme pouvoir politique transnational. Elle conçoit des églises nationales, placées sous le contrôle des différents souverains, et ne participant pas aux affaires politiques.
1. Le refus de participer aux affaires civiles
- Une position fondée sur la bible elle-même
- Une position éloignée de celle des grands penseurs catholiques, augustiniens comme thomistes
2. De la hiérarchie papale au contrôle royal
- Une position déjà affirmée par Marsile de Padoue
- Des églises sous le contrôle des souverains temporels
- Le refus de reconnaître le Pape
- L’impossible neutralité politique du protestantisme
Contrairement à ce qu’affirmait initialement Luther, le protestantisme n’est pas resté à l’écart des affaires civiles. Non seulement les circonstances politiques lui ont imposé d’importants changements doctrinaux, mais il a eu des impacts politiques capitaux.
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