Commentaire : d'où viennent ses inéglaités hommes/femmes ?
Cours : Commentaire : d'où viennent ses inéglaités hommes/femmes ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar melinarosa • 3 Janvier 2014 • Cours • 595 Mots (3 Pages) • 1 200 Vues
Alors que, dans la pensée mathématique, la différence est synonyme d'inégalité et implique une relation de supériorité ou d'infériorité entre deux grandeurs mesurables, les deux notions sont nettement distinctes dans le discours social et politique contemporain.
Les inégalités se construisent dans un rapport dialectique aux différences qui peuvent exister entre les individus. « Si chacun était identique aux autres, il ne pourrait exister d'inégalité », rappelle Louis Chauvel3. Toutefois, ces différences ne suffisent pas à faire une inégalité. Pour qu'elles le deviennent, il faut qu'elles se traduisent par un accès inégal entre ces individus différents, en raison de leur différence, à certaines ressources rares et valorisées4.
Ainsi, la différence sexuelle biologique n'est pas, en soi, une inégalité. Le fait que certains individus soient, biologiquement, nés avec des yeux verts ou des yeux marrons ou du sexe masculin et d'autres du sexe féminin ne devient une inégalité que si, à partir de cette différence biologique, se constitue un accès différencié aux ressources rares qui sont désirées dans une société donnée, comme c'est le cas entre les sexes. Cette dernière inégalité est, du reste, aussi ancienne que les sociétés humaines : dans de nombreuses sociétés, la différence sexuelle a été accompagnée d'une inégalité entre hommes et femmes, se traduisant notamment par un accès privilégié des hommes aux ressources économiques, politiques ou culturelles. À partir d'une différence biologique a donc été construit une inégalité sociale qui est à l'origine de la première et de la plus durable des hiérarchies sociales5. En raison du caractère durable de cette inégalité, celle-ci a été conçue comme naturelle, comme étant la conséquence nécessaire de la différence biologique : cette naturalisation est souvent artificielle et les inégalités de genre sont, en grande partie, un produit social et historique6.
Les inégalités sont donc arbitraires, quoique parfois construites sur des différences objectives, comme la différence biologique de sexe : elles sont le produit contingent de l'histoire sociale. Elles ne sont pas naturelles : leur existence est un phénomène social, qui n'est pas détachable du fonctionnement de l'organisation sociale qui est à leur origine. Rien n'implique objectivement leur existence, même si, pour les légitimer, les groupes sociaux qui en tirent avantage ont souvent recours à des arguments qui postulent une infériorité naturelle des individus désavantagés pour rendre compte de ce désavantage7. Les hommes légitiment ainsi leur domination sur une supposée infériorité naturelle, notamment intellectuelle, sur les autres (les "barbares", les femmes, par exemple). Il ne faut donc pas confondre une inégalité avec une différence, fût-elle « naturelle », même si la seconde est invoquée pour légitimer la première, et même si elle a été, historiquement, construite à partir d'elle.
On peut toutefois concevoir des formes de différenciation entre les individus qui ne se traduisent pas par la constitution de hiérarchies sociales. Les individus peuvent vivre ensemble, « égaux mais différents »8. Rien n'implique que sur les différences sexuelles se construisent des inégalités de genre ou que les différences
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