Cas pratique de droit international privé
TD : Cas pratique de droit international privé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clieberh • 26 Octobre 2017 • TD • 2 239 Mots (9 Pages) • 1 899 Vues
LIEBERHERR Claire
Séance 4 : L’office du juge
Cas pratique numéro 1 :
- Internationalité du litige
- Eléments d’extranéité
Achille est de nationalité grecque, il a deux enfants avec Apollonie qui est française, qui sont alors de nationalité franco-grecque. Toute la famille vit en France, à l’exception de Achille qui part travailler la semaine en Allemagne, à Munich. C’est là-bas qu’il va rencontrer et avoir une relation avec Mariem, qui est de nationalité tunisienne.
- Caractère privé du litige
Apollonie a saisi le juge aux affaires familiales français suite à sa décision de divorcer de Achille, qui a confié l’exercice exclusif de l’autorité parentale à Apollonie. Achille souhaite interjeter appel de cette décision. Le litige porte alors sur l’exercice de l’autorité parentale et concerne ainsi Achille, Apollonie et leurs enfants, qui sont mineurs, tous étant alors des personnes privées.
Aucun Etat n’est alors impliqué dans l’exercice de ses prérogatives de puissance publique.
Dès lors, la situation a vocation à être régie par le droit international privé.
- Le juge français est-il réellement compétent ?
En vertu de l’article 55 de la Constitution française du 4 octobre 1958, les traités régulièrement ratifiés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve de leur application par l’autre partie.
A l’échelle de l’Union européenne, selon l’arrêt Costa c/ Enel de 1964, la Cour de justice des communautés européennes (CJCE) énonce que les textes européens priment sur les droits nationaux et créent directement des droits pour les personnes privées, ils ont alors un effet direct, selon l’arrêt Van Gend en Loos de la CJCE en 1963.
Il existe un règlement n°2201/2003 du 27 novembre 2003 relatif à la compétence, la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière matrimoniale et en matière de responsabilité parentale abrogeant le règlement n°1347/2000.
- Applicabilité du règlement
Sous réserve de la satisfaction des critères matériel, spatial et temporel, le règlement n°2201/2003 est directement applicable au litige.
- Le critère matériel
En vertu de l’Article premier du règlement, celui-ci s’applique aux matières civiles relatives au divorce, à la séparation de corps et à l’annulation du mariage des époux et à l’attribution, à l’exercice, à la délégation, au retrait total ou partiel de la responsabilité parentale. Or, ce règlement ne s’applique pas à l’établissement et la contestation de la filiation, ni à la décision sur l’adoption et les mesures qui la préparent, ainsi que l’annulation et la révocation de l’adoption, ni aux noms et prénoms de l’enfant, à l’émancipation, ainsi qu’aux obligations alimentaires et aux trusts et successions, ni aux mesures prises à la suite d’infractions pénales commises par des enfants.
En l’espèce, le litige concerne l’autorité parentale. En effet, le JAF français a, dans une décision du 26 juin 2017, confié l’exercice exclusif de l’autorité parentale à Apollonie. Cela rentre dans le cadre de l’article premier du règlement, relatif à l’exercice de l’autorité parentale. Le critère matériel est alors rempli.
- Le critère spatial
Selon l’article 8 du règlement, les juridictions d’un Etat membre sont compétentes en matière de responsabilité parentale à l’égard d’un enfant qui réside habituellement au moment où la juridiction est saisie. Ainsi, le critère spatial implique que l’enfant doit avoir sa résidence habituelle dans un Etat membre au moment où la juridiction est saisie.
En l’espèce, les enfants, Gudrun et Anthelme résident au Mans, en France. La France était membre de l’Union européenne et partie audit règlement, le critère spatial est satisfait.
- Le critère temporel
L’article 72 du règlement énonce qu’il entre en vigueur le 1er août 2004, et s’applique à compter du 1er mars 2005. Le critère temporel implique que ce règlement est applicable pour toute action intentée à compter de son entrée en vigueur, ici, à compter du 1er mars 2005.
En l’espèce, le JAF est saisi en 2017, bien après la date d’entrée en vigueur dudit règlement, le critère temporel est ainsi rempli.
Le règlement n°2201/2003 est ainsi applicable au litige.
- Application du règlement
En vertu de l’article 8 du règlement, les juridictions d’un Etat membre sont compétentes en matière de responsabilité parentale à l’égard d’un enfant qui réside habituellement dans cet Etat membre au moment où la juridiction est saisie.
Ainsi, les enfants de Apollonie et Achille, résident habituellement en France, au Mans. La juridiction française semble alors être compétente pour juger du litige relatif à l’exercice de la responsabilité parentale. Ainsi, se demander si Achille peut interjeter appel de la décision française revient à se demander quelle est la juridiction compétente pour juger le litige. Achille pourra alors interjeter appel de la décision du JAF devant les juridictions françaises.
- La loi applicable à l’établissement judiciaire de la filiation
- Internationalité du litige
Mariem, de nationalité tunisienne, a rencontré Achille, un grec, en Allemagne, elle attend un enfant de lui. Or, Achille nie être le père de l’enfant et ne souhaite pas le reconnaître. Mariem décide de partir vivre à Lyon, où elle accouche de son enfant.
Le litige porte sur l’établissement judiciaire de la filiation et notamment l’expertise biologique. Aucun Etat n’est ainsi impliqué dans l’exercice de ses prérogatives de puissance publique, puisque le litige concerne Mariem, Achille et « leur » enfant, donc des personnes privées.
Dès lors, la situation a vocation à être régie par le droit international privé.
- Quelle est la loi applicable ?
En vertu de l’article 55 de la Constitution française du 4 octobre 1958, les traités régulièrement ratifiés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve de leur application par l’autre partie.
A l’échelle de l’Union européenne, selon l’arrêt Costa c/ Enel de 1964, la Cour de justice des communautés européennes (CJCE) énonce que les textes européens priment sur les droits nationaux et créent directement des droits pour les personnes privées, ils ont alors un effet direct, selon l’arrêt Van Gend en Loos de la CJCE en 1963.
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