Souffrance au travail - Conférence C. Dejours
Note de Recherches : Souffrance au travail - Conférence C. Dejours. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fourbon • 11 Mai 2014 • 1 361 Mots (6 Pages) • 1 474 Vues
CONFERENCE DE CHRISTOPHE DEJOURS
LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL
Le travail peut être un moyen puissant de la construction de la santé mentale
Ou bien tourner au cauchemar
Pourquoi la situation bascule t’elle vers le bonheur ou le malheur ?
C. DEJOURS dans cette conférence explique que la détérioration de la santé mentale au travail est liée à l’apparition de nouvelles techniques d’organisation du travail depuis une vingtaine d’années :
• évaluation individualisée des performances
• Introduction de la qualité totale
• Sous-traitance en cascade
Cela signifie que la santé mentale dépend de l’organisation du travail (alors que la santé du corps est liée aux conditions de travail).
Il faut entrer dans la matérialité du travail, le Travailler ou Travail Vivant comme le définit Marx si on veut comprendre les ressorts de la santé mentale au travail ; pour cela il est nécessaire d’étudier l’écart entre travail prescrit et travail réel.
ECART ENTRE TRAVAIL PRESCRIT ET TRAVAIL REEL
Pour expliquer le « Travailler », il faut définir la tâche : la tâche définit l’objectif à atteindre et son mode opératoire : ce qui est prescrit
Mais le salarié ne respecte jamais intégralement les prescriptions, il contourne les procédures pour atteindre l’objectif il « triche » pour faire face aux imprévus et pour faire le mieux possible, dans le meilleur temps possible, ce que C. DEJOURS nomme le REEL.
On peut définir le réel comme tout ce qui vient perturber la prescription : résistance à la maitrise technique, à la connaissance (résistance à la matière, des clients, de la machine …)
Le travail vivant commence par l’épreuve du réel. Travailler c’est faire face au réel et le surmonter : il faut échouer, persister, revenir et trouver la solution.
Cette expérience du réel se révèle d’abord et avant tout affective : c’est pour moins souffrir que l’on va chercher la solution.
SOUFFRANCE ET INTELLIGENCE
Travailler n’est pas que produire puisqu’on cherche des solutions
Pour surmonter le réel, il est faut avoir la capacité de :
• Reconnaitre le réel
• Assumer son impuissance
• Faire preuve d’endurance à l’échec
C’est ce qui est appelé l’Intelligence au travail, et en découle la Solution.
Le travail réel est l’Activité. Cette notion se définit par :
Travailler, c’est ce qu’il faut ajouter au prescrit pour atteindre l’objectif
Le travail oblige à se transformer soi même, à s’améliorer, à progresser
Ce qui se traduit par le SAVOIR-FAIRE
L’essentiel du travail est invisible (doutes, rêves, insomnies) car il est lié à la subjectivité et le salarié est souvent dans l’incapacité à l’expliquer car le travail est souvent intuitif et « hors règlement » (ex : assistantes maternelles qui tricotent pendant la sieste des enfants pour garder leur vigilance)
Donc on peut mesurer le résultat mais on ne peut pas mesurer le travail ; c’est pourquoi l’évaluation individuelle des performances est souvent néfaste puisqu’on ne mesure que ce qui appartient au monde visible.
L’objectif de qualité totale est un idéal mais jamais réalisable du fait des imprévus du réel. Le salarié doit mentir pour tendre vers cet idéal, voire trahir les règles de métier.
La sous-traitance en cascade génère également la dégradation de la santé mentale au travail.
Selon C. DEJOURS, l’évaluation individualisée des performances qui ne porte pas directement sur le travail mais sur les résultats, a entrainé la dégradation de la santé mentale au travail.
Il préconise une évaluation collective par le biais de la coopération
RECONNAISSANCE DU TRAVAIL ET DES TRAVAILLEURS
Le travail est toujours en rapport avec autrui : on travaille toujours pour quelqu’un
Jusqu’à présent, on a beaucoup travaillé sur la coordination du travail (notion de verticalité : management)
La coordination est un lieu de domination ; il a été prouvé que lorsque l’obéissance est appliquée à la lettre, il y a baisse de la production (ex grève du zèle)
C. DEJOURS préconise la coopération qui implique l’interprétation et la visibilité :
Oser montrer aux autres ce que l’on fait
Etre capable de dire ce que l’on fait
Le justifier
Donner son point de vue et le défendre
Ecouter les autres
Ce qui entraine une délibération collective pour interpréter ensemble la façon de « tricher » afin de trouver un consensus sinon il faut l’arbitrage d’une autorité, l’accord normatif.
Coopérer c’est admettre des règles et se faire confiance.
La délibération collective permet d’accroitre l’intelligence du collectif
L’ensemble de ces règles organisent aussi le vivre ensemble et permet une
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