Les fausses confidences, Marivaux

Dissertation

Les Fausses Confidences

[Jeanne : introduction ]

Dans les comédies, les stratagèmes sont souvent utilisés permettant de multiples rebondissements. Le « stratagème » est un mot d’origine guerrière qui signifie une ruse de guerre qui implique de tromper l’ennemi pour obtenir la victoire. Il guide l’intrigue dans Les Fausses Confidences, pièce en 3 actes et en prose, écrite par Marivaux en 1737, comédie de sentiments sur le mariage et l’aveu de l’amour. Dorante, un jeune homme pauvre, aime Araminte, une riche et belle veuve. Son valet, Dubois, imagine un plan pour que Dorante puisse épouser celle qu’il aime. Le stratagème ici n’est-il qu’un jeu de tromperie ? Autrement dit, dans les Fausses Confidences, le stratagème ne se résume-t-il qu’à induire l’autre en erreur, à lui dissimuler la vérité ou a-t-il un autre but ? Il s’agit ainsi de nous questionner sur le fonctionnement du stratagème et son enjeu. Nous verrons d’abord que le stratagème, reposant sur un jeu de tromperie, est bien au cœur de la pièce ; puis que, en fait, stratagème et tromperie sont au service de la vérité. Enfin, nous montrerons que cette vérité mise à jour par le stratagème et la tromperie est un jeu qui est un divertissement instructif.

[Anysha : autre possibilité d’introduction que je n’ai pu modifier ]

[pic 1]

[Caroline  PARTIE I, premier paragraphe]

[annonce de la première partie] Tout d’abord, nous verrons que le stratagème a pour but de tromper et est bien au cœur de la pièce.

[premier paragraphe argumenté] En premier lieu, tous les personnages jouent un rôle, trompant et manigançant. Cela ne concerne pas seulement Dubois, qui tire les ficelles et devient le confident d’Araminte, à qui il révèle certaines choses au sujet de son ancien valet. Cela touche aussi à Dorante, qui feint être intéressé par Marton, pour que cette dernière fasse en sorte qu’il soit dans les bonnes grâces de celle qu’il aime réellement : « tout a réussi ! elle prend le change à merveille ! » (acte II, scène 8). Il ne démentit pas au sujet d’un potentiel mariage avec elle et joue le rôle d’un amant souhaitant être discret. Araminte elle-même joue son rôle de maîtresse de maison et feint de  se plier aux volontés de sa mère en se montrant intéressée par le Comte. Ce vocabulaire de la feinte revient ainsi fréquemment dans la pièce, notamment au début de la scène 13 de l’acte I où Dubois et Dorante font semblants d’être surpris de se retrouver chez Araminte : Dubois « feint de voir Dorante avec surprise, Dorante feint de détourner la tête, pour se cacher de Dubois ». Ces didascalies, qui impliquent une forme de jeu de théâtre dans le théâtre, renvoient à un jeu de rôles et de tromperie et se répètent tout au long de la pièce.

         [Emilie : deuxième paragraphe argumenté]  Les tromperies prennent appui sur le mensonge et le faux. Le titre nous l’indique dès le départ : le langage est « faux . Avec maîtrise, dans la scène 14 de l’acte I, première des « fausses confidences », Dubois entourloupe Araminte pour qu’elle s’intéresse à Dorante en lui exposant toutes ses qualités. De plus, afin que Araminte éprouve de l’ intérêt pour Dorante, il relate la rencontre de l’opéra en prenant soin de rendre son récit vraisemblable, en utilisant des connecteurs de temps « c’était un vendredi, je m’en ressouviens ; oui un vendredi » I, 14. Cela a un effet romanesque sur Araminte qui s’y laisse prendre. Tout au long de la pièce, il continue d’exalter ses sentiments, comme la jalousie en lui inventant une rivale (I, 14). Il prend aussi le dessus sur les autres valets comme Marton qui ne comprend que plus tard le double sens des mots portés par Dubois (I, 17 et II, 2). Araminte également ment sans ambages pour tester Dorante : « toute réflexion faite, je suis déterminée à épouser le comte ». La lettre de Dorante au dernier acte annonçant son départ de la France est aussi un faux. La parole mensongère, orale ou écrite, est ainsi un des principaux moyens des stratagèmes.  

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