Caractéristique marché du cacao
Étude de cas : Caractéristique marché du cacao. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar OliDolly • 28 Octobre 2015 • Étude de cas • 7 249 Mots (29 Pages) • 2 804 Vues
685002686_DUBOURGEAT_Y9617_D1_1
Economie - Droit
Première partie – ECONOMIE GENERALE
Noir, au lait, aux amandes, sous formes de bonbons ou de pâtisseries, le chocolat est tout de même très présent dans l'alimentation de beaucoup d'entre nous. Sachant que dans ce secteur on parle déjà de pénurie ; le cacao devient une denrée rare et chère, un peu comme le caviar ou le champagne .
Nous analyserons dans un premier temps les caractéristiques de ce marché et les évolutions de prix. Puis, dans un second temps, nous aborderont le fonctionnement du marché du cacao au Cameroun et verrons les moyens que l’on peut mettre en œuvre afin d’améliorer ce marché. Dans un dernier temps, nous étudierons les externalités causées par la production de cacao en Afrique de l’Ouest, ainsi que les défaillances du marché et les interventions de l’Etat afin de le réguler.
Le lieu d'origine du cacao, encore débattu de nos jours, se trouverait dans une zone allant de l'Amérique centrale au nord de l'Amérique du sud. Le cacao était utilisé par les Mayas et les Aztec, sous forme de breuvage pendant les cérémonies ou en fèves, comme monnaie d'échange.
En 1502, Christophe Colomb découvre le cacao et, quelques décennies plus tard, une cargaison de cacao est envoyée en Europe. La boisson à base de cacao est alors adaptée aux goûts européens. Conscients qu'il peut représenter une manne commerciale importante , les empires coloniaux cherchent à s'approprier et étendre la culture du cacao, notamment dans les Antilles, à Madagascar, à Ceylan ou même dans les îles Fidji, si bien que le cacao est aujourd'hui produit en dehors de sa zone d'origine.
Les principaux producteurs se trouvent entre le Tropique du Cancer et le Tropique du Capricorne ; c'est ce que l'on appelle la ceinture du cacao, car c'est seulement dans ce type de climat que l'on peut trouver les conditions favorables à la culture du cacaoyer, plante très exigeante . La côte d'Ivoire et le Ghana sont respectivement le premier et le second producteur mondial de cacao entre septembre 2010 et octobre 2011. Les principaux consommateurs, en fonction de la consommation moyenne par personne sur la même période, sont des pays, dit du Nord. Il y a donc une fracture Nord-Sud entre les pays qui consomment le cacao et ceux qui le produisent.
I – Le marché du cacao
1) les caractéristiques du marché du cacao.
Au début du processus de production du cacao se trouvent les agriculteurs qui le cultivent. Une très grande partie de la production mondiale provient de petites exploitations. Cette production repose aujourd'hui sur plus de 5,5 millions de petits propriétaires, dont une grande majorité se trouve en Afrique. Ensuite, si l'on schématise, des intermédiaires et des exportateurs achètent les fèves auprès des petits producteurs pour les revendre aux grandes entreprises de transformation du cacao qui se chargent de transformer les fèves en poudres, liqueur ou beurre de cacao, et enfin, le cacao est envoyé aux grandes entreprises qui produisent le cacao sous forme de tablette, de barres ou de bonbons qu'on trouve dans le commerce.
On comprend donc, dans le secteur du cacao, un très grand nombre de petits producteurs qui fournissent un très petit nombre de multinationales. Celles-ci se trouvent donc en position de force face aux petits producteurs pour imposer leurs prix.
2) Les raisons des fluctuations des prix.
On estime aujourd'hui que sur le prix d'une tablette de chocolat , seulement 6% en moyenne reviennent aux producteurs de cacao dont le revenu moyen est peu élevé, notamment au Ghana et en Côte d'Ivoire, les deux premiers pays producteurs.
Selon un rapport établit par plusieurs ONG et syndicats européens en 2015, le revenu moyen d'un producteur de cacao serait de 0,5 dollars par jour en Côte d'Ivoire, et 0,84 dollars au Ghana, soit bien en dessous du seuil de pauvreté, établit à 2 dollars par jour.
Il y a aussi les conditions de travail dans les plantations, le travail forcé, l'esclavage et le travail des enfants. Un rapport de l'International Liberal Forum estime qu'entre 500 000 et 1 million et demi d'enfants travaillent dans le secteur du cacao en Côte d'Ivoire et au Ghana. Et à ces conditions de travail difficiles s'ajoutent plusieurs risques qui menacent régulièrement les récoltes : l'exemple de l'épidémie d'Ebola qui a débuté en 2013 en Afrique de l'Ouest. Les pays touchés sont proches de de la Côte d'Ivoire et du Ghana , et en Côte d'Ivoire, de nombreux migrants venus du Libera ou de Guinée, participent aux récoltes de cacao. Or, en août 2014 la Côte d'Ivoire décide de fermer ses frontières par peur d'une propagation de l'épidémie. Cela a entraîné une diminution de la main d'oeuvre lors des récoltes. Du fait de cette grave crise sanitaire la récolte de l'année 2014 2015 a donc toutes les chances d'être difficile pour les producteurs, et on imagine que pour cette raison, le prix de la tonne de cacao a augmenté depuis le début de cette épidémie : entre mars et septembre 2013, le prix en dollars de la tonne de cacao à New York à augmenté de 21,8%. ( doc 3).
On constate aussi que l'évolution générale du prix du cacao est très instable. Elle est sensible aux variations du climat, qui affecte les récoltes, aux crises sanitaires comme Ebola, aux crises politiques, ainsi le pic du prix de la fin de l'année 2010 correspond à la crise politique qui a suivie l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, selon l'Africa Top Success.
Mais ces hausses du prix ne se répercutent que très faiblement sur le revenu des producteurs tant celui-ci est peu élevé. Ils sont donc de plus en plus nombreux à se tourner vers des cultures moins contraignantes et/ou plus rentables comme le palmier à huile, le caoutchouc ou l'hévéa. (doc 1)
On comprend que l'avenir du cacao est en danger, mais il y a aussi maintenant le changement climatique.
Selon le CIAT ( Centre International pour l'Agriculture Tropicale ) et élaboré à partir de prévisions sur le réchauffement climatique, en 2030 au Ghana et en Côte d'Ivoire, les zones adaptées à la culture du cacao risquent de fortement diminuer car le changement climatique pourrait modifier la pluviométrie ainsi que la température et rendre la culture du cacao impossible ou extrêmement difficile.
...