Orh210uqam
Étude de cas : Orh210uqam. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mag1985 • 22 Mai 2020 • Étude de cas • 7 337 Mots (30 Pages) • 397 Vues
INTRODUCTION
- PRÉSENTATION DE L’ENTREPRISE
En 1977, M. Alain Bouchard, ouvre son premier dépanneur à Saint-Jérôme et un second à Blainville. Déjà à cette époque, il avait décelé l’énorme potentiel que représentait l’exploitation de ces petits magasins. C’est avec l’ouverture d’un premier magasin à Laval que la véritable histoire d’Alimentation Couche-Tard inc. commence. En 1985, M. Bouchard fait l’acquisition des 11 dépanneurs Couche-Tard déjà existants dans la région de Québec. Cinq ans seulement après le début de ses activités, le petit groupe compte déjà 34 magasins. D’acquisition en acquisition, l’expansion de l’entreprise se poursuit et 15 ans plus tard l’entreprise compte 304 magasins. Au fil du temps, elle impose sa place au Canada, aux États-Unis et un peu partout à travers le monde. Aujourd’hui, Couche-Tard est devenu un véritable empire. « Elle est le chef de file de l’industrie des dépanneurs au Canada et est au 9e rang en Amérique du Nord. » L’entreprise emploie plus de 130 000 personnes dans 25 pays différents. Son chiffre d’affaires annuel avoisine les 50 milliards de dollars américains et M. Bouchard à lui seul vaut plus de 5 milliards. Les titres de Couche-Tard s’échangent à la bourse de Toronto et sa valeur boursière en date du 28 avril 2019 est de 44 milliards de dollars canadiens. La motivation première de M. Bouchard et de ses partenaires est de « simplifier la vie de nos clients en leur offrant les produits dont ils ont besoin quand ils en ont besoin. »[1] Les dirigeants ont toujours su démontrer que les employés étaient au centre de leur préoccupation. Absence de siège social, mais plutôt des centres de service au service des magasins, de la formation à profusion afin de s’assurer une main d’œuvre performante, des visites en magasin de la part de M. Bouchard lui-même afin d’entendre ses employés sont des exemples démontrant l’intérêt réel que porte l’organisation envers ses employés.
Couche-Tard étant présent partout, les magasins sont regroupés par territoires et chaque territoire est géré par un coordonnateur à qui revient la tâche de prendre les décisions importantes en lien avec l’exploitation rentable des commerces sous sa responsabilité. Chacun des magasins est géré par un gérant. Celui-ci a à sa charge les employés travaillant dans son magasin et a des comptes à rendre à son supérieur. Les employés de chaque dépanneur sont majoritairement des étudiants à temps partiel, travaillant au salaire minimum et ayant peu d’avantages. La position des hauts dirigeants de Couche-Tard face aux syndicats est bien connue. Pour M. Bouchard, les syndicats représentent une attitude négative, obstructionniste et prônent la résistance aux changements.
DESCRIPTION DE L’ENJEU
- DESCRIPTION DE LA SITUATION PROBLÉMATIQUE
Le 6 novembre 2009, alors que les employés du Couche-Tard de Beloeil se présentent au travail, une bien mauvaise surprise les attend! Le magasin où il travaillait encore la veille est fermé. Ils se heurtent à un édifice où les enseignes ont été enlevées, les pompes à essence ont disparu et les fenêtres sont barricadées. Le lien entre cette mise à pied subite et la tentative de se syndiquer est plutôt évident pour plusieurs. Avant que la moitié des 25 travailleurs du magasin n’aient signé leur adhésion au syndicat, la clé a été mise dans la porte! Qu’en est-il de l’employé d’un autre magasin qui, soupçonné d’avoir encouragé ses collègues à se syndiquer, a donné sa démission après avoir été pendant des mois le souffre-douleur de son gérant? Peut-on parler de congédiement abusif? S’agit-il d’un cas d’intimidation voire de harcèlement?
Simon (nom fictif) est à l’emploi de Couche-Tard depuis déjà 2 ans. Il est étudiant en politique à l’UQAM et il est décrit comme étant un jeune homme honnête, fiable, consciencieux et très impliqué au sein de son association étudiante ainsi que dans la collectivité. À la suite d'un cours sur le syndicalisme suivi dans le cadre de son programme d’études, Simon discute avec ses collègues des avantages à se syndiquer. Il y voit une opportunité d’améliorer les conditions de travail des nombreux étudiants qui, comme lui, travaillent dans ces petits commerces. Il plaide entre autres les possibilités d’avoir une assurance maladie, des journées maladie payées ainsi qu’un meilleur salaire et un horaire de travail plus stable. Le mot se propage et vient aux oreilles du coordonnateur du secteur. Connaissant la position des dirigeants face à la syndicalisation, ce dernier prend peur et suggère fortement au gérant de congédier sur le champ cet employé qu’il juge comme étant une menace. Il ne voudrait surtout pas que son magasin se voie fermé comme l’a été le magasin de la Rive-Sud.
En mars 2010, Simon remet sa démission à son gérant et porte plainte à la commission des normes du travail. Son horaire de travail a été entre autres réduit de 24 heures à 10-15 heures semaines. Il s’est vu assigner les plages horaires qu’aucun autre employé ne désirait faire. En plus de travailler les 24 et 25 décembre de 18h00 à la fermeture du magasin à minuit, il a dû travailler les 31 décembre et 1er janvier. Alors qu’il avait l’habitude de travailler du vendredi au dimanche de 15h00 à 23h00 il s’est vu assigner des blocs de travail de trois heures réparties sur les sept jours de la semaine. Il travaille parfois jusqu’à la fermeture et doit procéder à l’ouverture du magasin le lendemain matin. Malgré le fait qu’il ait porté la situation à l’attention de son gérant, rien n’a changé. Simon a aussi noté un changement dans l’attitude de son gérant face à lui. Ce dernier est devenu de plus en plus impatient et intolérant à son égard. Alors que des petits écarts de caisse sont aisément acceptés pour les autres employés, Simon est réprimandé. Il a d’ailleurs reçu un avis disciplinaire à ce sujet. En plus de manquer régulièrement de respect envers Simon, le gérant a dernièrement commencé à répandre des doutes au sein de l’équipe de travail quant à l’honnêteté et l’intégrité de ce dernier. Le vol à l’étage ainsi que les écarts dans les stocks de cigarettes ont, selon le gérant, subi une hausse dernièrement et Simon serait suspecté d’en être l’auteur. Ayant toujours été enthousiaste au travail et heureux dans sa vie personnelle, Simon ressent de plus en plus souvent des maux de ventre en songeant à son travail. Son sommeil est perturbé et ses études en subissent les effets négatifs. Il s’endort dans ses cours, manque d’appétit, pleure le soir et s’isole de plus en plus. Il ressent de la honte face aux comportements qui lui sont reprochés et dont il sait ne pas être l’auteur. Après plus de quatre mois, il choisit de consulter un médecin qui lui diagnostique une dépression et lui suggère fortement de se retirer de cet environnement malsain.
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