La logistique inverse : Une pratique en expansion ?
Dissertation : La logistique inverse : Une pratique en expansion ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar JUSTINEALICE • 16 Septembre 2017 • Dissertation • 7 613 Mots (31 Pages) • 916 Vues
La logistique inverse : Une pratique en expansion ?
Il serait vraiment idyllique et idéal de vivre dans un monde où les rejets, les retours, les pertes… de produits, n’existe pas mais malheureusement ce monde n’existe pas. En effet même si une entreprise pouvait créer la chaîne logistique la plus parfaite, les clients pourrait toujours être insatisfait, le produit a toujours une fin de vie et quoi qu’il arrive, il faut donc, à un moment où à un autre s’occuper de ses déchets, c’est alors qu’intervient le processus de Logistique Inverse. Processus qui, comme le suggère Banker S. (2004, cité par Malone R.) pour Inbound Logistics[1] doit jouer un rôle à part entière dans les ventes d’une entreprise.
Une chaîne logistique classique permet de répondre aux besoins des clients en fournissant un produit ou un service, cependant la pollution éventuelle qui peut résulter de ce produit ou service, les rejets, les retours.. étaient jusqu’à il y a peu, ignorés ou éliminés. Les pratiques de logistique inverse ont donc été en grandissant ces dernières années puisque les entreprises ne prêtaient pas une attention particulière au transport et au coût d’un service logistique retours comme l’explique Maltby D. (2004, cité par Malone R.)1.
Il est aussi d'actualité de rappeler qu'aujourd'hui nous vivons dans une société de consommation, que les entreprises jouent sur obsolescence programmée et que les clients veulent de plus en plus être à la pointe de la technologie et posséder les derniers modèles sortis, comme expliqué dans l'étude menée par le centre européen des consommateurs France(2010)[2].
Nos produits ont donc une durée de vie qui se raccourcit au fil des années. Et il semble bien compliqué de revenir en arrière, de garder son téléphone portable durant cinq années ou plus par exemple. Si l'on ne peut pas rallonger le cycle de vie de nos produits, en revanche, on peut se demander qu'est-ce qu'il advient de notre produit une fois que l'on n'en veut plus, et comment celui-ci continu son cycle et le termine. C'est là qu'intervient la logistique inverse, ce sont les entreprises qui en sont en charge mais ce sont bels et bien les clients qui en sont à l'origine et qui entame le processus en renvoyant le produit à l'entreprise.
La seconde vie des produits a donc commencé à devenir une source d’inquiétude dans notre société, et les consommateurs ainsi que les états, les entreprises ont commencés à prendre conscience que la seconde vie des produits à besoin d’être valorisée, et pour ce faire, les entreprises ont commencé à utilisées la logistique inverse. Ce concept vise à valoriser les produits ou services par le biais d’un réseau de création de valeurs comme l’explique Riopel D.[3] qui intègre les processus de récupération, de traitement, de recyclage, de distribution ou d’élimination propre.
Il est aussi important de préciser que selon « Reverse Logistics Association », le volume des retours, par exemple aux états unis et par an, est estimé entre 150 et 200 Billion de dollars[4]. C’est donc une réelle industrie qui peut se monter !
Mais alors, est-ce que les entreprises peuvent en tirer un quelconque bénéfice ? Ce qui nous a amené à la problématique suivante :
Comment une entreprise peut-elle utiliser la logistique inverse comme un avantage compétitif, un élément de différenciation par rapport à ces concurrents ?
Pour répondre à cette questin, ce devoir sera séparé en deux parties, la première étant une revue de littérature et la seconde une enquête.
Dans la première partie, nous expliquerons ce qu’est la logistique inverse et comment cela fonctionne ; puis nous verrons quelles sont les raisons qui poussent les entreprises à s’engager et à investir dans ce processus. Il sera également judicieux d’aborder les difficultés et les coûts auxquelles l’entreprise peut faire face lors de l’installation de ce processus ainsi que durant son utilisation.
Il sera alors important de se rendre compte de la perception que les consommateurs peuvent avoir de la logistique inverse, et de ce que cela implique dans le processus de décision et d’achat.
Enfin nous verrons quel peut être une utilisation stratégique et compétitive du choix de la reverse logistique.
Dans un second temps, l’enquête nous donnera une vision plus réaliste de ce que peut être la logistique inverse, de ce que les entreprises vivent au quotidien. Cette partie sera composée d’une enquête qualitative, menée auprès des entreprises et d’une étude de cas et qui viendra compléter les résultats de l’enquête afin de répondre au mieux à notre problématique et à ses différents aspects.
Qu’est-ce que la Logistique inverse
« La logistique inverse est le processus de planification, de mise en place et de contrôle de la performance :
- de l’utilisation des matières premières,
- des en-cours : stock, production, produits finis,
- de la gestion de la chaîne d’information depuis le client vers le fournisseur
afin de récupérer, créer ou disposer de la valeur quant aux produits vendus et les emballages associés, en minimisant l’impact sur l’environnement et l’utilisation des ressources mises en œuvre » définition du Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la MER (2010)[5].
Le procédé de logistique inverse est donc composé d’un flux de produits partant du consommateur, fonctionnant donc dans le sens inverse d’une chaîne logistique classique, pour remonter vers des sites de productions, de stockages ou des centres spécialisés, où le produit est alors traité de façon appropriée, selon son état et sa composition. Comme l’explique Gandolfo A. & Sbrana R.[6], c’est un processus qui permet à l’entreprise de gérer le retour de ses produits, pour récupérer de la valeur ou bien en disposer comme il convient, quelques soit la raison du retour de ces produits.
Partie intégrante de la logistique, la théorie des 3R’ explique comment nous pouvons penser différemment pour réduire l’impact environnemental des produits, service de grande consommation, définition basée sur l’article de Laseter T. (2010)[7] :
- Réduire : Créer les mêmes produits en plus petit ou de façon à en utiliser moins afin de créer moins de déchets, pertes.
- Réutiliser : La régénération est une activité de renouvellement du matériel pour le réutiliser dans sa forme primaire afin de pouvoir l’utiliser de la même façon qu’avant sa transformation. Cette activité permet une restauration interne et, par conséquent, diminue les impacts environnementaux (Glavic & Lukman, 2007)[8]. De plus c’est la meilleure option pour récupérer le plus de valeur sur un produit puisque le produit lui-même va être réutilisé, avec le moins de pertes/rejets possible.
- Recycler : Les rejets sont séparés en matériaux qui peuvent être incorporés dans de nouveaux produits. Ceci est différent de la réutilisation, puisque l'énergie est utilisée pour modifier les propriétés physiques du matériau (Mazahir & al, 2011)[9]. C’est un moyen de retrouver les ressources utilisées pour le réutiliser en tant que matières premières pour un produit similaire ou pour le même produit.
La théorie des 3R’ est rapidement devenue celle des 4R’ avec l’addition de « Repenser », en effet, ce nouvel aspect prend en compte la totalité du cycle de vie du produit, ainsi que sa création pour que dès la conception du produit, l’impact environnemental de celui-ci soit pris en compte lors de sa production, de son besoin en matière première à la façon dont on va pouvoir le recycler ou le supprimer. Repenser c’est donc, transformer les produits, services et façon de consommer afin de réduire l’impact que l’entreprise peut avoir sur la planète (Laseter, T& al, 2010)[10] et dont anticiper sa place dans un réseau de logistique inverse.
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