Analyse microéconomique - Le quinoa

Introduction : Marché, contexte, acteurs

Malgré la croyance populaire qui l’attribue à la famille des céréales, le quinoa, aussi appelé « riz des Incas », fait partie de la famille des légumes à feuilles, au même titre que l’aubergine ou encore le poireau. Originaire du Pérou, on en consomme principalement la graine et il est utilisé de la même façon que le riz, les pâtes ou la semoule. Le quinoa est un élément nutritif en partie recommandé dans le cadre d’une alimentation végétarienne végétalienne ou végan. En effet, il est composé à 70 % de glucide et à 15 % de protéine et représente donc un bon substitue de la viande et de la volaille. D’autre part, le quinoa ne contenant pas de gluten, peut aussi être utilisé en tant que substitue du blé pour les personnes intolérantes. Ses apports en fibre et en fer sont aussi utiles dans la prévention des maladies cardio-vasculaire, ou encore chez les personnes anémiques. Autrement dit, le quinoa est un aliment avec plusieurs bienfaits et qui a la particularité d’être un substitue, mais qui est aussi substituable. Il obtient d’ailleurs le titre de « Plante de l’année » attribué par l’ONU en 2013. L’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, révèle en 2012 qu’une personne sur huit souffre de malnutrition chronique. Dans un tel contexte, le quinoa a été considéré comme un met de choix pour lutter contre la famine.

La Bolivie et le Pérou sont les principaux producteurs de quinoa, ils concentrent à eux seuls 92% de la production mondiale. Le quinoa a l’avantage de pouvoir se cultiver à hauteur de la mer comme à 4000 mètres d’altitude. Il peut également pousser avec des températures allant de -8°C à 38°C. On compte environ 229 000 tonnes de quinoa produites par an à l’échelle mondiale.

En France, l’unique filière de production de quinoa se concentre dans un département : le

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Maine et Loire. Les principaux importateurs de quinoa sont les États-Unis, le Canada et la France. En 2017 les français auraient consommé 6000 tonnes de quinoa, ce qui fait de la France le premier importateur Européen et le deuxième importateur au niveau mondial.

Même si le marché du quinoa ne présente pas les caractéristiques qui répondent aux exigences de la concurrence pure et parfaite, il s’en rapproche fortement. En effet, en termes d’atomicité, le critère semble être respecté dans la mesure où un grand nombre d’agents économiques sont présents, aussi bien du côté de l’offre (Tipiak, Lustucru, Bio Village, Comptoir du grain, Bjorg, Carrefour Bio, Sojasun ...) que du côté de la demande. De plus, aucun de ces agents ne dispose d’un avantage suffisant pour exercer une action sur la production ou sur le prix du produit. En revanche, le critère d’homogénéité est complexe car toutes les firmes ne sont évidemment pas égales en termes de qualité, de prix ou de quantité proposée. Cependant ce n'est pas un produit qui varie énormément, le client vient acheter du quinoa et même si la qualité entre le naturel et le bio peut varier, le produit reste bien souvent le même. Concernant la libre entrée sur le marché, celle-ci semble être respectée puisqu’aucune barrière n’empêche de produire et de pénétrer sur le marché du quinoa. Par ailleurs, les firmes qui composent le marché ne peuvent pas s’opposer à l’entrée d’un nouveau concurrent. En termes de transparence, les entreprises européennes se voient aujourd’hui dans l’obligation d’être claires et de respecter les normes instaurées depuis 2014 concernant l’étiquetage de leur produit.

L’élasticité prix de la demande de quinoa est de 0,8 , ce qui signifie que la demande est peu réactive aux variations de prix.

Nous allons alors nous demander comment expliquer la hausse brusque des prix du quinoa entre 2012 et 2015, et comment expliquer la baisse soudaine des prix peu de temps après ?

Pour cela, nous étudierons dans un premier temps la hausse des prix, puis nous nous pencheront dans un deuxième temps sur la baisse des prix.

I. Hausse des prix du Quinoa sur la période 2012-2015

1) En théorie, comment expliquer une hausse des prix ?

Pour faire le point sur la concurrence pure et parfaite, sur un marché, la rencontre entre l’offre et la demande conduit à une situation d’équilibre définie par un prix et une quantité d’équilibre qui va permettre l’échange et la satisfaction d’un maximum d’agents économiques. L’équilibre n’est pas obtenu directement : les comportements d’offre et de demande vont se découvrir, s’ajuster, et converger vers celui-ci. Le prix joue dans ce processus un rôle central : il informe les offreurs et demandeurs, les incitent à modifier leur comportement et assurent par ses variations l’équilibre qui permettra un échange. Dans le cas où le marché est mal anticipé par les offreurs : ils pensent avoir affaire à une faible demande et proposent donc une petite quantité pour y répondre à un prix faible. Or à ce prix la demande est forte. Les quantités offertes la laissent insatisfaite, ce qui crée une tension sur les prix. Les offreurs comprennent leur erreur et vont produire plus (ou de nouveaux

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offreurs vont investir ce marché) et proposer un prix supérieur. Supposons maintenant que les offreurs dépassent la quantité d’équilibre : cette fois-ci les prévisions des offreurs sont trop optimistes et les conduisent à produire à perte puisqu’une partie de leur production ne trouvera pas demandeur. Le prix proposé est trop élevé pour assurer l’équilibre, une offre excédentaire se forme : les quantités offertes et le prix doivent baisser (nouveau signal). Et ainsi de suite jusqu’à la formation de l’équilibre.

En ce qui concerne la hausse du prix, elle peut être due à une demande beaucoup plus importante que l'offre, effectivement si un produit est abondant dans un marché son prix continuera à augmenter jusqu’à ce qu’il y ait un équilibre de marché c’est à dire que l’offre et la demande atteignent une sorte d'égalité presque parfaite.

Dans ce cas précis où l’équilibre de marché est réalisé, si la demande augmente, le prix et la quantité offerte augmentent eux aussi. Par ailleurs, si c’est l’offre qui diminue, il s’en suit automatiquement une hausse de prix car les entreprises ne possèdent plus une offre suffisante pour assouvir une demande trop puissante.

Nous allons alors essayer de comprendre

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