Cours de macroéconomie

CHAPITRE 1. PRINCIPES DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE

1. Principes de base de la politique budgétaire

1. Politique budgétaire, demande globale, production et plein-emploi

La politique budgétaire consiste à utiliser les recettes et les dépenses de l’Etat pour agir sur la DG afin de réduire l’amplitude des fluctuations économiques.

La politique budgétaire, est par nature contracyclique. Elle s’enclenche lorsque le niveau de production effectif s’éloigne de son niveau de production potentiel (= niveau de production qui assure le PE des facteurs de production (K, L) tout en conservant une inflation sous contrôle). Ce niveau n’est pas toujours atteint, lorsqu’il y a un écart entre le PIB effectif et le PIB potentiel, on est en présence d’un output gap (écart de production).

• Output gap négatif

La production < son niveau potentiel en raison de l’insuffisance de la DG. Un output gap négatif se traduit par le sous-emploi des facteurs de production.

Le sous-emploi du facteur travail se remarque par le chômage. Le sous-emploi du facteur capital se remarque par le taux d’utilisation des capacités de production (en général utilisé à 80%). Il y a sous-emploi quand ce taux passe en dessous de 80%.

• En cas d’output gap négatif, la politique budgétaire stimule la DG pour approcher l’économie du PE. On parle de politique budgétaire expansionniste (de relance).

• Output gap positif

Situation dans laquelle le niveau de production nécessaire pour satisfaire la DG est tellement élevé qu’il met l’économie sous tension.

Cette tension se manifeste en particulier sur le marché du travail. La D de biens et services est tellement forte, que les entreprises ont une D de travail trop élevée et le taux de chômage est anormalement faible.

Le problème de l’output gap positif est le risque d’inflation car les salariés sont en position de négocier des augmentations de salaires vu la faiblesse du niveau du taux de chômage et comme les entreprises ont une très forte demande qui leur est adressée, elles acceptent d’augmenter les salaires car si elles augmentent leurs prix, elles arriveront quand même à vendre.

• En cas d’output gap positif, la politique budgétaire doit freiner la progression de la DG. On parle de politique budgétaire restrictive (d’austérité).

Pour agir sur la DG, la politique budgétaire joue sur le solde budgétaire.

Solde budgétaire = recettes publiques – dépenses publiques :

• Si recettes > dépenses = excédent budgétaire
• Si dépenses > recettes = déficit budgétaire
• Si recettes = dépenses = budget équilibré

[pic 1]

Quand l’Etat fait une politique budgétaire expansionniste, son budget est en déficit. Cela signifie que l’Etat injecte dans l’économie + d’argent qu’il n’en retire en prélevant des impôts.

Quand l’Etat est en déficit, cela signifie que le secteur privé est en excédant. Le déficit créé par la politique budgétaire expansionniste vient alimenter la D.

Quand l’Etat fait une politique budgétaire restrictive, l’Etat retire de l’économie par les impôts qu’il prélève + d’argent qu’il n’en injecte par ses dépenses. L’excédent budgétaire vient se soustraire à la DG. Il faut une hausse des dépenses et une baisse des impôts.

La politique budgétaire est indispensable pour que l’économie revienne au PE lorsque les anticipations des agents privés sont mauvaises, en raison de l’incertitude qui caractérise les périodes de crises.

En période de crise, les agents privés deviennent réticents à la dépense alors la politique monétaire est moins efficace. Alors, la politique budgétaire est la seule capable de faire quelque chose.

La politique budgétaire est encore + nécessaire lors des crises qui sont le résultat d’un excès d’endettement du secteur privé. Les agents économiques privés vont réduire leur endettement en réduisant leurs dépenses. La dépense publique doit prendre le relais de la dépense privée.

1. Le principe de base de la politique budgétaire : le multiplicateur budgétaire

La politique budgétaire est particulièrement efficace pour relancer l’économie car elle provoque un effet multiplicateur.

Cela signifie qu’une augmentation des dépenses publiques ou une baisse des impôts ou une augmentation des revenus de transferts versés aux ménages entraine un accroissement de la production nationale d’un montant supérieur à l’impulsion budgétaire initiale.

[pic 2]

On peut évaluer l’efficacité d’une mesure budgétaire en calculant son multiplicateur.

Par exemple, lorsque les dépenses publiques (achats de B&S par l’Etat) augmentent de 100 millions d’euros, cela se traduit directement par une augmentation initiale de la production nationale et du revenu national de 100 millions d’euros. Cette augmentation initiale de la production est suivie par d’autres augmentation d’ampleur plus réduite.

Une partie du revenu supplémentaire distribué grâce à l’augmentation de la production est utilisée par les ménages pour augmenter leur conso. Cependant, une partie de la conso se dirige vers l’achat de B&S importés, par conséquent, seule l’augmentation de la conso de produits nationaux entraine une nouvelle augmentation de la production nationale, donc du revenu national.

Cette augmentation supplémentaire du revenu national est à son tour partiellement utilisé par les ménages pour consommer des produits nationaux supplémentaires, ce qui déclenche une nouvelle vague du multiplicateur.

L’ampleur de l’effet sur le PIB de l’augmentation des dépenses publiques dépend de 2 facteurs :

• La proportion de revenu supplémentaire que les ménages consacrent à la consommation soit la propension marginale à consommer. Plus la proportion est forte, plus l’effet du multiplicateur est fort.

[pic 3]

• La proportion d’une unité de revenu supplémentaire qui est consacré à l’achat de biens et services produits à l’étranger 🡪 propension marginale à importer. Plus la propension est forte, moins l’effet multiplicateur est important.

[pic 4]

Exemple : 80% du revenu supplémentaire sert à conso et 20% du revenu sert à épargner. La propension marginale à importer est 20%, soit 20% du revenu est consacré à acheter des produits fabriqués à l’étranger. L’Etat augmente ses dépenses publiques de 100 milliards €.

[pic 5]

L’augmentation du PIB est 2,5x + élevé que les dépenses publiques. Le multiplicateur est égal à 2,5.

La relation entre la hausse des dépenses publiques et l’augmentation du PIB est déterminé par le niveau du multiplicateur des dépenses publiques.

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