Cours sur la macro économie

 Introduction Macroéconomie – L1 AES – M. Pouyanne

Bibliographie :

Paul Krugman et Robin Wells, Macroéconomie, De boeck, 2016

Gregory N. MNKIW, Macroéconomie, De Boeck, 2013

Michael Burda, Charles WYPLOSZ, Macroéconomie. Une perspective européenne, De Boeck, 2009

Macroéconomie : étude de l'économie d'un pays à partir des relations entre grandes catégories d'agents (ménages, entreprises...) et grands agrégats (consommation, investissement).

La macroéconomie, une question :

• d’échelle
• de méthode : le sophisme de composition

La macroéconomie, une dimension politique (conseiller du prince)

Transaction : bien physique  contre un  flux  financier

La microéconomie va se faire au niveau de l'individu contrairement à la macroéconomie.

Le sophisme de composition = la macroéconomie c'est pas seulement la somme des comportements individuels, « le tout n'est pas la somme des parties », un phénomène global comme la consommation d'un pays comme la France est quelque chose d’indivisible car il n'est pas seulement la somme des consommations individuels. Si on ignore le sophisme de composition, cela suppose que l'on raisonne sur un individu représentatif : homo œconomicus, sorte de fiction inventé par les microéconomistes, ils considèrent que tous les individus raisonnent de la même manière, raisonner sur un individu unique, supposer que tout le monde raisonne de la même manière ce qui appauvrit le raisonnement, ils ne raisonnent pas tous de la même façon.

Il est donc plus facile de raisonner sur des agrégats.

Le but est de comprendre des relations, relations multiples plus ou moins régulières, entre individus tous différents.

Elle a une dimension politique, au sens la façon de vivre, gouverner une société. Être capable d'analyser l’économie d'un pays, c'est se placer en position de « conseiller du prince » ou en position d'expert. L’économiste ne prend pas lui même les grandes décisions. C'est à l'homme politique de le faire. Il se contente de lire et d'expliquer, l 'économie n'est pas une science morale, elle ne dit pas ce qui est bien et ce qui est mal.

Il s'agit donc pour l’économiste d'analyser, de comprendre, être capable de relever ce qui va et ne va pas dans une économie nationale, pas assez d'investissement, trop de consommation, … envisager les solutions possibles, prévoir cad anticiper .

3 rôles :

- analyser l’économie du pays

- proposer des solutions possibles

- anticiper sur les conséquences de ces solutions

Ce n'est pas lui qui choisi la solution, c'est le gouvernant.

Le terme macroéconomie n'est inventé qu'en 1933 par R. Frisch, 3 ans plus tard arrive J.M Keynes « théorie générale de l'emploi et de la monnaie”  (1936)

Année 1930 : période importante en économie :

crise des années 30 qui commence en 1929 (jeudi noir de Wall Street) et va durer pendant les années 30 et aura sans doute une responsabilité dans le déclenchement de la WWII. Cette crise fait apparaître un chômage de masse, ce chômage de masse, personne n'est capable de le résorber

Dans certaines villes anglaises (Manchester Liverpool) : taux de chômage de 50 %. Aux USA la crise ravage certaines parties du territoire qui pousse a des exodes (John Steinbeck). Les recettes habituelles des économistes ne fonctionnent pas.

On fait un diagnostic d'abord, ce chômage de masse il est du a un problème d'offre de bien et services, pour résorber le chômage il suffit de diminuer le salaire, donc diminuer le prix du travail, donc les entreprises vont embaucher d'avantage, et c'est comme ça qu'on va réussir a résorber le chômage. = déflation salariale (diminution du salaire)

Elle est sans effet, voir elle empire les choses encore, les économistes ne semblent pas capable de comprendre la situation ni de proposer des solutions, ils sont désarmés face a cette crise.

C'est a ce moment qu'arrive Keynes qui avait déjà écrit quelques livres dans les années 30, qui va proposer sa théorie, il va inverser le raisonnement, s'il y a du chômage il faut non pas baisser le salaire mais l'augmenter. Keynes dit cette crises des années 30, son origine provient du manque de demande de Bien et services dans l’économie = crise de surproduction ou insuffisance de la demande. Il faut donc stimuler cette demande, ce qui peut se faire en augmentant le salaire, les individus consomment plus et on relance la demande de bien et services.

Keynes propose que l’État se charge de stimuler cette demande, qu'il se charge de corriger les effets de la crise, par une intervention directe dans l'économie. La encore c'est une révolution complète de l’économie. On pensait avant que l’État ne devait surtout pas intervenir dans l'économie, il se chargeait juste d'encadrer avec des lois par ex sur le respect de la propriété privée. Keynes dit que l’État doit avoir un rôle direct dans l'économie. Il doit être producteur, consommateur, investisseur.

Ainsi en 1936, Keynes va proposer une nouvelle théorie macroéconomique, Keynes va renverser le raisonnement, dans l’économie c'est la D qui est importante et non l' O, et il dit que c'est l’état qui doit avoir un rôle .

Cette théorie a reçu un accueil très favorable. Cette pensée keynésienne va se construire progressivement et devenir dominante dès les années 1950. Et P. Samuelson,disait  « tout le monde était devenu keynésien ». On a pu parler de révolution keynésienne. (inversement de la vision des choses)

K meurt en 48, son œuvre sera continué par d'autres économistes qui vont s'emparer des idées et les rendre plus digestes comme Harrod, Meade et Hicks qui vont diffusés cette théorie. Cette pensé est donc enraciner.

La macroéconomie s'installe comme discipline autonome (années 40-50). Il y a un besoin qui s'exprime, l’Europe sort de la guerre largement dévasté et il faut reconstruire, l’État va diriger les opérations, il va planifier l’économie et l’organiser. Il intervient donc de plus en plus, or pour qu'elle soit pertinente et efficace, il faut mieux comprendre le fonctionnement macroéconomique, gouverner c'est prévoir. Et si l’État veut reconstruire l’économie du pays il doit pouvoir anticiper sur les conséquences de ses décisions et cela c'est aux macroéconomistes de le faire.

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