Caricature droit des animaux

1. Présentation du document

        L’image présentée est une caricature réalisée par Tignous dans le but de dénoncer les trop nombreux abandons d’animaux à l’approche des vacances d’été. Cette caricature est apparue la première fois en ligne le 6 décembre 2014 ce qui laisse à penser qu’elle a été publiée dans le journal où travaillait Tignous quelques temps avant, la même année. Sans doute au début de l’été 2014.

        Bernard Verlhac est un dessinateur de presse français et caricaturiste plus connu sous le pseudonyme de Tignous, qui signifie  « petite teigne » en occitan. Il est né le 21 août 1957  à Paris et mort assassiné lors de l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, à Paris.

1. Analyse de l’image

        Cette caricature intitulée « abandon des animaux » représente au premier plan un homme, un père de famille, au visage déformé par sa laideur intérieure. Il est vêtu d’un pantalon beige et d’une chemisette blanche entrouverte. Il tient à la main une laisse sur laquelle il tire avec force pour  trainer son chien qui freine des quatre pattes pour ne pas avancer.

A l’arrière plan, on voit sa femme et son fils sur le palier de leur porte en train de le regarder faire.  La femme est vêtue d’une robe longue et l’enfant d’un tee-shirt à manches courtes et d’un pantalon rouge.

        D’après leurs vêtements on peut situer la scène en été. Force est de constater malheureusement que c’est une période durant laquelle l’abandon des animaux est au plus fort.

        En lisant le texte, nous pouvons situer que tout ceci se déroule dans un immeuble, devant l’appartement de la famille dessinée En effet, l’homme dit « Cette année on ne part pas en vacances. Je vais abandonner le chien en bas de l’immeuble ». . Par contre on ne peut situer à quel étage exactement.

        Dans cette caricature, on voit que l’auteur a forcé de manière volontaire les traits des personnages. L’homme a de gros sourcils froncés ce qui lui donne un regard dur. Il a le teint rougeot et un nez qui ressemble plutôt à un groin de cochon. Il n’a plus de cheveux et est mal rasé. Il se tient vouté en avant pour tirer sur la laisse avec plus de force. La femme et l’enfant le regardent tristement. Ils ont chacun une larme au coin de l’œil et semblent vraiment atterrés par ce qu’est en train de faire l’homme.

        Au milieu de tout cela, nous voyons un chien tacheté qui fait tout son possible pour ne pas avancer. Il a les pattes avant tendues et le derrière par terre. Il freine des quatre pattes. Il ouvre de grands yeux apeurés, effrayés même. Ses oreilles sont droites sur sa tête. Il a peur et ne comprend pas pourquoi son maître veut l’abandonner. Il semble comprendre ce que l’homme a dit, ce qu’il a l’intention de faire.  

        Ce qui peut sembler comique ici, dans cette triste situation, c’est la raison pour laquelle l’homme a choisi le bas de son immeuble pour abandonner le chien de la famille. Tous les ans, des milliers d’animaux  sont abandonnés sur le bord des routes de vacances mais là, comme c’est la « crise » et que de ce fait la famille n’a pas de quoi partir en vacances, au lieu de garder le chien comme les autres mois de l’année, le père choisit de l’abandonner quand même. Comme il ne se déplace pas, faute de moyens, alors il va simplement en bas de chez lui. Cela nous montre un certain ridicule de situation et illustre une grande bêtise (cruauté même selon moi) humaine. La situation est donc grotesque d’elle-même car la logique du personnage du père est décalée.

Ici la caricaturiste se moque donc des familles qui ont l’ « habitude » d’abandonner leur animal de compagnie à cette période de l’année. Il dénonce par ce fait leur comportement révoltant en les tournant en ridicule.

1. Analyse du message

        Dans la caricature, le message que l’auteur a voulu transmettre porte sur le sujet de l’abandon.  Souvent les animaux sont abandonnés dans la forêt, dans la rue, accroché autour d’un arbre… et principalement en été lors du départ en vacances car selon les dires, les pensions animalières coûtent trop cher et les lieux de vacances n’acceptent pas toujours les animaux…

Dans cette caricature, le personnage principal dit « Crise : On ne part pas en vacances cette année. Je vais abandonner le chien en bas de l’immeuble ». Cela signifie que pour lui chaque année au moment des vacances, il abandonne son animal de compagnie, trop contraignant à son goût à ce moment de l’année. C’est une sorte d’évidence pour l’homme, comme une habitude. Cela laisse à penser que ce n’est pas la première fois qu’il fait cela. Cela rend encore plus triste l’abandon  de cet animal qui n’est qu’un parmi d’autres pour le père de famille représenté ici.  Du fait des difficultés financières dues à la crise, l’homme ne revient pas sur son idée mais au contraire persiste et stupidement il en conclut que s’il ne part pas alors il va simplement abandonner son chien en bas de chez lui.

Le message de l’auteur, selon moi est à considérer sous deux dimensions :

• Tout d’abord la moquerie : il semble jouer du ridicule de situation pour simplement se moquer de l’homme qui abandonne son chien en bas de son immeuble (situation grotesque par elle-même : le chien peut retrouver facilement le chemin et au vu de la réaction du reste de la famille, il n’est pas à exclure qu’ils aillent le récupérer).

• Ensuite, la dénonciation d’un délit : il dénonce par sa caricature le comportement honteux et cruel des familles qui se séparent de leurs animaux de compagnie l’été en les abandonnant, les considérant alors comme des objets et non comme des êtres vivants et doués de sentiments.

        L’homme caricaturé ici est représenté comme ayant peu de prestance et pas de charisme. Il a une apparence plus bestiale que son chien. L’auteur le déshumanise quelque part. L’homme ici  est méchant de par la décision qu’il a prise et idiot dans l’application de celle-ci. Il ne réfléchit pas à la portée de son acte grotesque et vil à la fois. Il agit bêtement et visiblement à l’encontre des sentiments ressentis par les autres membres de la famille envers leur chien. Cela montre aussi que bien que le reste de la famille soit opposé à cette décision, personne ne semble pouvoir empêcher l’homme de faire ce qu’il a préconisé.

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