Sport et genre

Sujet TD 6

Le monde sportif semble plus sujet que d’autres domaines à des discriminations sociales selon le sexe. Quelles peuvent en être les origines et les explications ?

La fédération internationale de cyclisme professionnel (UCI) projette d’instaurer un salaire minimum pour les femmes, 15 ans après l’avoir fait pour les hommes, il a été réévalué cette année à 30 838 euros annuels, pour les femmes aucun montant n’a encore été évalué. Il sera bas et symbolique au départ car l’économie de leur discipline (sponsors, télé,…) n’est qu’en évolution. Aude Biannic, championne de France 2018 ne bénéficie pas d’un revenu minimum, d’autres sports, comme le basket aux Etats-Unis ont ouvert la voie. La WNBA est la ligue féminine la plus rémunératrice au monde. Mais les chiffres restent dérisoires par rapport à ceux de la NBA : 68 000 euros par an en moyenne pour les femmes contre 5,7 millions pour les hommes. C’est une réalité le genre masculin domine dans notre société, le genre désigne l’ensemble des formes d’expressions sociales de la féminité et de la masculinité, il n’est pas une variable. Au départ, on pensait que le terme genre était utilisé dans le but d’éviter de dire « sexe ». Le sexe, quant à lui, est une véritable variable. Les études statistiques séparent les deux groupes d’appartenance à savoir les hommes et les femmes. Ainsi, le genre s’attache à montrer que les différences entre les sexes ne sont pas seulement issues de la nature biologique mais résulte d’avantage une construction sociale et culturelle. La société fonctionne sur des modes de pensées qui sont différents en fonction du genre. Le bleu et les super héros pour les mecs, le rose et les princesses pour les filles. Et ce n’est pas pour rien que notre championne nationale dresse un portrait sévère du cyclisme féminin français et déclare « pour rien au monde, je ne reviendrais en France. ». Lorsqu’elle était à la FDJ, elle devait travailler à côté de ses entrainements et courses pour pouvoir gagner sa vie. Contrairement aux hollandaises qui elles sont payées par l’état, à 18-20 ans les filles arrêtent les études et se concentrent à 100% au vélo. Chez Movistar (une équipe espagnole) elle ne gagne pas des millions mais elle peut vivre de son sport. Elle ajoute que les hommes de la même équipe gagnent au moins trois fois plus qu’elle. C’est vrai que si on regarde, les sports qui sont présentés à la télévision, que ce soit en basket, football, cyclisme, la plupart du temps ce sont des matchs masculins, le Tour de France n’est accessible qu’aux hommes, pourquoi? Les femmes n’en seraient peut-être pas « capable », ou alors comme Aude le dit c’est sûr qu’au niveau médiatique ce serait un vrai plus pour le cyclisme féminin. Mais elle avoue que l’ASO (Amaury Sport Organisation) n’a pas vraiment quelque chose à faire du Tour Féminin qui serait surement moins attrayant que le Tour masculin. Quelles en sont les explications ? Pourquoi les athlètes féminines sont moins payées et considérées que les hommes ? Est-ce que les hommes rencontrent aussi des discriminations dans le domaine sportif ? Au fil des années, est ce que des changements se font voir ? Comment ? Ainsi le sport est un domaine qui est apte à discriminer un sportif en fonction de son sexe, que celui-ci soit féminin ou masculin. Que ce soit dans le monde professionnel au niveau des salaires, par le rapport au corps lorsque celui-ci est mis en avant, aux différences biologiques et physiologiques des deux sexes, mais aussi à la sexualité et notamment à l’orientation et l’identité sexuelle des sportifs. Il faut cependant faire attention au contexte qui est primordiale en sociologie. Chaque individu répond à ses propres expériences vécues. Dans un premier temps nous nous demanderons d’où proviennent ces différenciations et le rôle familial quant au choix des activités sportives des jeunes.ORIGINE . Dans un second temps nous verrons qu’en fonction du sexe les approches et mises en place sportives sont soumises à des discriminations.  EXPLICATION

{Les filles sont arrivées plus tard que les garçons dans le sport, ce sont les femmes de la bourgeoisie qui ont montré l’exemple, ensuite elles ont fait leur petits chemins en rencontrant différentes difficultés d’acceptation à ce qu’elles puissent pratiquer une activité physique, mais aussi à participer aux compétitions. C’est alors qu’on observe une différenciation sexuée dans les activités de loisirs, alors les filles se tournent en effet vers les activités artistiques et la lecture, mais aussi quelques activités sportives caractérisé par une proximité avec l’esthétique où les animaux (gym, danse, natation et équitation). Les garçons, eux, s’intéressent à la majorité des sports (le football, les arts martiaux et le vélo). Cela s’inscrit dans l’habitus, le genre fait partie de nous, l’individu adopte des normes et valeurs en fonction de son expérience et des rapports sociaux qu’il a avec les autres. Darmon Muriel évoque les catalogues de jeux pour les enfants à Noël, ils sont dit comme « véritable musée Grévin » de la différence sexuée, les garçons auront des jouets qui amène un goût pour l’aventure, la manipulation ou le combat ; alors que pour les filles on retrouvera un monde autour de la séduction, de la maternité et des tâches ménagères Ainsi, les goûts pour certaine activités proviennent de processus sociaux. Christine Mennesson nous explique les goûts et les pratiques sportives « inversés », avec l’exemple des footballeuses de haut niveau ou bien celui des danseurs professionnels en classique et en jazz, qui prouvent que les barrières du genre en sport sont franchissables. Ce n’est pas pour autant que cela est facile. Cette initiation est possible grâce à des configurations familiales spécifiques. Les danseurs seront alors initiés à l’art précocement par leur mère et les footballeuses sont entraînées dès leur plus jeune âge par leur père. On comprend alors que la notion d’habitus est importante dans le sens ou le genre est plus ou moins dicté de la part de nos proches. Personnellement je me suis mise au vélo grâce à mon père et mon frère qui en faisait préalablement, le cyclisme est un monde assez machiste, et c’est vrai que l’intégration à un club, une équipe de vélo est assez compliquée pour une fille, si mon frère ne m’avait pas présenté ce sport je ne sais pas si je m’y serais intéressée.

De plus, le rôle des hommes et des femmes varient en fonction des cultures étudiées. Par exemple en Nouvelle Guinée, chez les Tchambuli dont les traits de personnalité sont très différents des normes occidentales, les femmes sont dominantes et s’occupent des affaires alors que les hommes sont dépendants et passifs. Les déterminations sociales sont bien liées à la culture.

La socialisation sexuée crée donc des différences entre les individus. Les conséquences se manifestent de manière inégalitaire pour les femmes dans différents domaines (scolaire, travail, sphère public = salaire, responsabilités professionnelles, vie privée = économie domestique et sexualité). La socialisation de classe et  la socialisation sexuée semblent se conjuguer (synonyme à trouver). Les footballeuses et les danseurs cités plus tôt proviennent plutôt des classes moyennes et populaires. En fonction de la classe sociale, l’idée d’une différence entre les genres est plus ou moins marquée. Cette différenciation traditionnelle de la « féminité » et la « virilité » est particulièrement forte dans la classe ouvrière et la bourgeoisie. (M. Ferrand, « Féminin, Masculin »). Donc la socialisation primaire qu’est la famille et l’éducation mise en place par celle-ci est importante, car l’orientation d’idées sexistes d’un individu peut être prédéfinie par l’éducation que l’on lui donne. Malgré les influences et les possibles difficultés rencontrées un individu peut tout de même choisir ce qu’il veut faire comme activité physique et sportive.}

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