Sport et civilisation : la violence maîtrisée ?
Mémoire : Sport et civilisation : la violence maîtrisée ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar safa06 • 20 Novembre 2011 • 279 Mots (2 Pages) • 3 509 Vues
Sport et civilisation : la violence maîtrisée ?
Bodin Dominique, Robène Luc, Héas Stéphane1
Le titre, emprunté à Elias et Dunning2 est une provocation dont le choix n’est pas anodin car il
traduisait pour ses auteurs d’une part, le processus de civilisation des sociétés occidentales
modernes à travers l’euphémisation et le contrôle (et l’apprentissage de l’autocontrôle) de la
violence3 et, d’autre part, la fonction éducative et préventive « prêtée » aux « sports »
modernes qui dès, leur genèse, furent socialement instrumentalisés pour participer à
l’euphémisation de ces violences. Le paradoxe est en effet criant entre la théorie eliassienne et
les violences, multiples et nombreuses observables tant dans la société civile que sportive.
Comment comprendre et interpréter l’écart entre cette théorie et la montée du sentiment
d’insécurité en Europe, voire, dans certains pays, l’augmentation de la violence ? Elias, pour
construire sa théorie, semble avoir ignoré ou feint d’ignorer certaines formes de violences qui
existaient, ou apparaissaient, à son époque : le nazisme en est un exemple.
Finalement, quelles limites donner à cette théorie si souvent usitée dans les études relatives au
sport et « en quoi l’oeuvre de Norbert Elias peut-elle nous aider à réfléchir la violence
contemporaine »4 ?
Petits rappels : du « procès de civilisation » au contrôle de la violence par le sport
Elias, autour de la théorie centrale du « procès de civilisation » s’est essentiellement attaché à
décrire, en établissant un équilibre entre l’idéographique et le nomothétique, l’élaboration,
l’apprentissage et l’affinement des conduites et des normes comportementales et socialement
acceptables qui ont conduit à la formation des sociétés occidentales entre le Moyen age et le
20ème siècle. Pour lui les sociétés modernes se sont structurées à travers la censure de
l’agressivité et le monopole étatique de la violence, la « curialisation » des guerriers,...
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