Sport et genre

                                                             
HISTO-SOCIO


TD2: Apprentissage du genre

Questions:

•       A partir de quel texte fait-on référence à l'EP féminine ?
  
  L’EP féminine apparaît en 1882 dans la première réforme de l’enseignement secondaire féminin, mettant en pratique la loi Camille See instaurant l’obligation pour tous les manuels officiels d’EP du primaire et du secondaire d’un « passage sur les filles » en 1880.
  
•       La distinction féminin/masculin ne concerne-t-elle que l'EP ? Illustrez
  
  la distinction masculin féminin ne concerne pas uniquement l’EP mais également les travaux manuels durant lesquels les garçons apprennent à travailler le fer et le bois alors que les filles pratiquent la couture.
  
•        Quelle est la spécificité de l'enseignement secondaire féminin, quel est l'objectif de l'EP ?
  
  L’enseignement secondaire féminin est principalement destiné aux jeunes filles issues des « classes dominantes » le programme est allégé par rapport à celui suivi par les garçons et les contenus littéraires sont privilégiés pour former les futurs maîtresses de maison à la bonne assurance des tâches domestiques et maternelles. L’EP pratiquée dans ces établissements poursuit le même objectif, y ajoutant un but hygiénique: renforcer les fonctions organiques des femmes nécessaires pour porter une progéniture.
  
•       Quels sont les objectifs de l'EP pour les jeunes filles ?
  
  Les objectifs de l’EP pour les jeunes filles sont alors doubles: d’une part il participe à l’apprentissage du genre et poursuit une visée sociale, d’autre part il permet aux jeunes filles de renforcer leurs corps pour qu’elles soient capables de supporter la maternité qui les attend. C’est ainsi un moyen de préserver leur santé tout en entretenant leur beauté avec la pratique d’exercices doux et gracieux pour un « apprentissage de la  fragilité ». La discipline à pour intérêt de lier l’effet hygiénique à l’effet esthétique selon Demeny.
  
•       Quelles sont les orientations des manuels de 1891-1907 ?
  
  La définition de l’EP présentée par les manuels scolaires sur la période de 1891 à 1907 préconise une pratique modérée pour les femmes avec une préférence pour les assouplissements, les danses gymniques et la gymnastique suédoise. Les pratiques considérées comme violentes ou risquant de développer la force sont écartées.
  Il est prioritaire de préserver les organes nécessaires à la maternité. Aussi, de nombreux mouvements et activités sont interdits aux femmes dans un souci de prévention. 
  
•       Quelles raisons réactivent la préoccupation de l'EP féminine après 1919 ?
  
  La peur de la dépopulation après les pertes humaines subies par la France pendant la Grande guerre met de nouveau en lumière la question de l’EP féminine.
  
•       En quoi peut-on dire à cette époque que la beauté est un critère de santé?
  
  On peut dire que la beauté est alors un critère de santé car au début du 20ème siècle, la beauté féminine est caractérisée par la grâce et l’harmonie. Ces deux atouts peuvent être travaillés et améliorés par la gymnastique suédoise, les assouplissements ou la danse gymnique, pratiques qui sont également conseillées dans un but hygiénique.
  
•       En quoi peut on dire que les exercices visent des objectifs spécifiquement féminins ?
  
  Les exercices proposés aux jeunes filles en EP à cette période visent des objectifs spécifiquement féminins: les activités enseignées ont pour but de les rendre belles, saines (mais tout de même fragiles) tout en étant assez robustes pour porter une progéniture. Ce dernier point est capital, le travail respiratoire est un domaine important du programme et certaines pratiques sont interdites pour éviter de léser les organes reproducteurs (comme la boxe, les courses, les sauts, la canne et le bâton, les torsions, les flexions de troncs ou quelques mouvements de jambes.) Les programmes des garçons sont quant à eux axés sur le développement de la force physique.
  
•       En quoi les IO de 59 prennent-elles en compte la spécificité féminine ?
  
  La création de critères d’évaluation en Septembre 1959 et l’adoption de la table Letessier permettent une prise en compte différenciée des corps et donc de la spécificité féminine.
  
•       Quelles raisons sont à l'origine de la mixité scolaire ? Est elle une réalité en EPS ?
  
  Le manque de moyens par rapport à l’explosion démographique de l’enseignement secondaire et la réforme Berthoin en 59 multiplie les classes mixtes. En EPS la mixité n’est pas encore une réalité: jusqu’en 70 son enseignement est majoritairement non mixte.
  
•       En quoi les textes de 85 et 86 opèrent ils une évolution vers la mixité ?
  
  La mise au centre de « l’élève » dans le système éducatif dans les textes de 85-86 efface les termes sexués « garçons » et « filles ». Aussi, la variable du genre n’est plus considérée en EPS et les activités proposées sont les mêmes pour tous les élèves, y compris la danse, l’expression corporelle et les activités duelles.
  
•       En quoi peut on dire que la mixité n'est pas une réalité dans les années 80 ?
  
  Dans les années 80 la mixité n’est pas une réalité: malgré la constitution encouragée de groupes homogènes entre garçons et filles et l’application d’une pédagogie différenciée pour faciliter les apprentissages les deux sexes sont séparés à partir de la classe de 4ème en EPS.
  
•       Pourquoi l'auteur parle-t-il « d'utopie égalitariste » ?
  
  Si l’auteur parle d’utopie égalitariste, c’est principalement à cause de la suprématie du critère de la performance en EPS. Son importance dans les barèmes privilégie la réussite des garçons. l’égalité est alors partielle puisqu’elle ne concerne que les programmes et les enseignements mais pas les capacités des élèves. Les stéréotypes de la femme faible et de la domination masculine sont donc entretenus.
  
•       Que mettent en évidence les travaux de G.COGERINO et C.VIGNERON dans les années 2000 ?
  
  Les travaux de Cogérino et Vigneron illustrent le manque d’égalité entre les sexes dans l’enseignement de l’EPS. En effet, leur analyse de la pédagogie montre que l’EPS telle qu’elle est dispensée renforce le conformisme des élèves aux attentes et représentations sociales. Les garçons, en situation de supériorité, adoptent un comportement turbulent et les filles, confrontées à l’échec, se désintéressent de la matière.  
  

•       En quoi la réflexion sur la programmation depuis les années 2000 a-t-elle évolué ?
  
  Depuis les années 2000, la question des activités enseignées et de leur rééquilibration est prégnante dans la réflexion sur les programmes. Pour lutter contre l’échec des filles on envisage de proposer des activités moins institutionnalisées et moins compétitives. La pratique des sports traditionnels affronte l’apparition de nouvelles activités plus libres dont les normes ne sont pas encore fixées.
  
  
  
  

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