Relation maître-valet

Margagliotta                           Dissertation                                             1°S2

Nathan                        

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note :                                      observations :

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    Le théâtre est un genre à part, il réunit à la fois la littérature et l’art du spectacle. Ainsi, l’un des objectifs d’une représentation théâtrale est de faire rire le spectateur grâce à l’utilisation de procédés tel que le comique de gestes ou le comique de mots. Afin de faire rire le spectateur, une relation entre un maître et son valet est souvent mise en scène. Nous en venons à nous demander si la relation maître-valet sert uniquement à faire rire le spectateur ? Dans un premier temps, nous remarquerons que la relation maître-valet peut avoir comme objectif de faire rire, puis dans un second temps, nous verrons que cette relation peut également avoir d’autres objectifs : celui de dénoncer et d’instruire le spectateur.

    Si cette relation maître-valet a pour objectif premier de faire rire, c’est parce que l’auteur utilise de nombreux précédés comiques, comme le comique de situation. En effet, le dramaturge joue souvent sur les quiproquos pour faire rire le lecteur. Ainsi, Molière, dans L’école des femmes, relate l’histoire d’Agnès, une femme élevée au fond de la maison d’Arnolphe, afin que celui-ci ait une épouse à sa guise. Un jour, Agnès aperçoit un jeune homme par la fenêtre, Horace, et celui-ci va contrer les plans d’Arnolphe. En effet, lorsque celui-ci annonce à Agnès qu’il va la marier, elle croit que c’est avec Horace, alors qu’Arnolphe parle de son propre mariage avec elle.

    Pour faire rire, le dramaturge utilise, en plus des comiques de situations, des procédés comiques tel que le comique de gestes ou le comique de mots. Ainsi, Samuel Beckett, dans l’acte I de En attendant Godot, relate la rencontre entre deux vagabonds, Vladimir et Estragon, et Pozzo, accompagné par son esclave Lucky. En effet, nous pouvons tout d’abord remarquer les répétitions de « vous voulez vous en débarrasser », répliques de Vladimir qu’il va répéter cinq fois. Ce comique de mots est accompagné du comique de gestes. En effet, l’esclave de Pozzo, Lucky, donne un violent coup de pieds Estragon, alors que celui-ci essaye de l’aider.

    L’inversion des rôles entre maître et valet peut également faire rire. Ainsi, Jean Genet, dans la scène 1 de Les bonnes, relate l’histoire de deux sœurs, domestiques pour le compte de Madame, jouant chaque soir à tour de rôle le personnage de leur maîtresse.

L’inversion des rôles peut faire rire du fait de l’exagération des personnages à refaire leur maître/maîtresse. C’est donc grâce à l’inversion des rôles que l’aspect comique est accentué à travers cette scène nous montrant bien qu’au théâtre, le but est de faire rire le spectateur.

    Alors que l’un des principaux objectifs au théâtre est de faire rire, il reste néanmoins certains aspects au théâtre qui vise à dénoncer et faire réfléchir. Ainsi, Marivaux, dans la scène 3 de L’île des esclaves, relate l’histoire de deux naufragés ayant échoué sur l’île des esclaves. Ils sont soumis aux lois et doivent échanger leur condition et ainsi, la maîtresse Euphrosine devient servante de Cléanthis. Comme vu précédemment, l’inversion des rôles peut avoir un aspect comique. Or, ici, cette inversion à pour but de dénoncer les injustices sociales entre maître et valet. En effet, derrière la critique que fait Cléanthis à sa maîtresse, une critique de l’injustice entre le maître et son valet se fait ressentir. A la fin de cette pièce, les maîtres ont tiré une leçon d’humanité et repartent de l’île. L’œuvre de Marivaux invite les spectateurs à un changement afin de traiter chacun avec davantage de respect et d’humanité. Nous pouvons également trouver cette même critique dans la scène 3 de l’acte V du Mariage de Figaro de Beaumarchais. En effet, à travers le monologue de Figaro, une critique de l’inégalité dans la relation maître-valet est perçue. Alors que Figaro s’apprête à épouser Suzanne, le Comte s’est mis en tête d’exiger de Suzanne ce droit de cuissage. A travers ce monologue, Figaro critique cette injustice d’une part en dénonçant le parcours pour arriver à leur rang social : le Comte a hérité d’une fortune alors que Figaro s’est donné tant de mal afin de survivre en tant que valet. L’œuvre de Marivaux ainsi que celle de Beaumarchais nous montre bien qu’au théâtre, l’objectif n’est pas uniquement de faire rire, mais aussi de dénoncer les injustices sociales.

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