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Quand le ciel bas et lourd... - Baudelaire

Commentaire de texte : Quand le ciel bas et lourd... - Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Décembre 2016  •  Commentaire de texte  •  905 Mots (4 Pages)  •  2 803 Vues

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BOUFFLETTE Valentine

Analyse du poème Spleen (« Quand le ciel bas et lourd… ») de Baudelaire

Ce poème, constitué de cinq quatrains d’alexandrins, porte le titre de Spleen : ce terme, propre à Baudelaire, désigne un ennui profond, une mélancolie, une insatisfaction permanente. Cette idée de déprime constante s’exprime au fil des vers : dans une atmosphère triste et inquiétante, le narrateur dépeint son ressenti, de plus en plus noir à mesure que l’on progresse dans le poème. Le spleen augmente étape par étape : il est d’abord mis en place dans les trois premières strophes, avant que le lecteur ne soit face à une explosion de sentiments avec la proposition principale qui n’arrive qu’à la quatrième strophe, marquant une rupture avec cette montée graduelle de l’angoisse.

Plusieurs isotopies sont à remarquer : l’ennui, l’angoisse et l’enfermement, développé dans les trois premières strophes introduites par la conjonction « quand ».

La première strophe exprime déjà de manière claire cette idée d’enfermement. En effet, le ciel est comparé à un couvercle, au moyen du verbe « pèse ». Cette comparaison évoque l’image d’un récipient fermé, amenant ainsi une idée d’emprisonnement, de restriction de l’espace pour ce qui se trouve à l’intérieur. Cette figure est renforcée par les deux adjectifs qualifiant le ciel, « bas » et « lourd ». Ils participent à la comparaison au sens où ils amènent et renforcent cette idée d’écrasement. La polysémie du verbe y contribue également : il peut être envisagé dans le sens de « appuyer, exercer une pression » ou celui de « être difficile à supporter ». Il s’associe de la sorte parfaitement avec l’adjectif « lourd », qui possède également deux sens en adéquation avec les précédents: « dont le poids est élevé » ou « oppressant, difficile à supporter ». Ce deuxième sens, commun aux deux termes, évoque également l’idée de l’ennui, qui est d’ailleurs exprimée clairement au vers suivant et rappelée par l’adjectif « triste » au quatrième vers.

Le reste de la strophe fait écho à cette comparaison dans l’évocation de ces deux isotopies, au moyen des termes « horizon », « triste », « jour noir » et « nuit ». Les termes « ciel » et « horizon », de primes abords évocateurs d’ouverture et de dégagement, sont limités, par la comparaison pour le premier, par « embrassant tout le cercle » pour le second, amenant donc cet effet d’enfermement. L’ennui est quant à lui développé par le dernier vers, où il est associé à l’obscurité au moyen de la construction oxymorique « jour noir », lequel est qualifié de « plus triste que les nuits », mêlant ainsi les sens de « noir » et « triste ».

Dans la deuxième strophe, l’Espérance, évoquée sous forme d’allégorie, est comparée à une chauve-souris. Cette comparaison est motivée par le fait que l’animal est prisonnier dans cachot, donc par la métaphore filée de la prison. La terre devient une geôle, convoquant donc de nouveau l’image de l’enfermement, d’autant plus que le ciel était évoqué comme étant lui aussi un limite dans l’espace : ces deux éléments, étroitement liés, forment ici de véritables parois. Cette idée est exprimée plus clairement encore par l’évocation des murs et des plafonds. Cette métaphore se poursuit jusqu’à la strophe suivante : la prison est cette fois délimitée par la pluie, qui est assimilée aux barreaux d’une cellule. On remarque donc que les éléments naturels participent à la métaphore : le ciel, puis la terre et la pluie. Le narrateur est véritablement enfermé dans le spleen.

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