Comprenez-vous la fascination qu'exercent les monstres ?

« Comprenez-vous la fascination qu’exercent les monstres ? »

« Il est bien peu de monstres qui méritent la peur que nous en avons » avait dit André Gide, un écrivain Français en 1985. Si la monstruosité résulte d’un premier abord d’une répugnance qu’on rencontre face à un physique disgracieux, elle peut s’incarner de nos jours dans toutes les formes imaginables. On peut alors se poser la question de la fascination qu’exercent les monstres sur la société. Si dans un premier temps nous allons aborder la monstruosité physique et les croyances populaires, dans un second temps nous verrons qu’elle ne résulte pas seulement de ça, et qu’elle peut-être intérieure.

Par définition, les monstres sont des êtres réels souvent difformes ou tyranniques voir sont des créations imaginaires, de forme humaine ou animale, le plus souvent hybride. De par son étymologie, le mot « monstre » est tiré du verbe latin « monstrare » qui signifie montrer. Entre autre, le monstre est ce qui doit être montré tel un phénomène de foire. La littérature ou le cinéma illustre parfaitement cette idée : malgré ses difformités, le monstre reste fascinant. Nous pouvons prendre appui sur le phénomène des Freaks, qui sont des êtres naissant avec des difformités physiques qui finissent par devenir des phénomènes de foire dans le but de gagner leur vie en exposant leur défauts face à une foule venue spécialement pour l’occasion. Si les Freaks sont l’exemple parfait de ce système, nous pouvons aussi parler des croyances populaires qui font justement d’eux des monstres. En effet, comme l’exprime Ambroise Paré dans son roman Des monstres et des prodiges écrit en 1573, une relation charnelle entre un homme et une femme lors de la période de menstruation ne peut qu’engendrer un monstre. Ce monstre devient alors la punition attribuée par Dieu dans le but de prévenir d’un malheur ou du cours de la nature qui est perverti. Dans ce cas là, la perversion se traduit par la relation charnelle prohibée.

Autre que la monstruosité physique, les monstres peuvent aussi être des créatures dont l’apparence ou le comportement surprend par son écart avec les normes de la société. Dans un premier temps nous pourrions rattacher à cette idée l’histoire Dr. Jekyll et Mr. Hyde écrit par Robert Louis Stevenson en 1886. Pour rappel, c’est un roman court et fantastique qui fait intervenir l'étrange et le surnaturel par une transformation à l'aide d'une potion magique. L’histoire se base sur un dédoublement de la personnalité de Dr. Jekyll et expose les crimes commis par Mr. Hyde. Le message de ce roman reste cependant clair : Mr. Hyde représente la partie qui sommeil en chacun de nous faites de désirs et de pulsions à rassasier que Dr. Jekyll tente de refouler au tréfond de lui-même. De nos jours, cette nouvelle est devenue une référence dans la culture mondiale comme allégorie de la double personnalité, tiraillée entre le bien et le mal, de chaque être humain. Si la monstruosité de ce personnage fascine et captive c’est parce qu’elle représente tout ce qui est prohibé au sein de notre société et qui est exprimé de façon publique et par laquelle un bon nombre de personnes peuvent se sentir attirées.

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