Commentaire Sur l'Acte 5 Scène 5 de la pièce de théâtre Andromaque de de Jean Racine
Recherche de Documents : Commentaire Sur l'Acte 5 Scène 5 de la pièce de théâtre Andromaque de de Jean Racine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Hugo94440 • 26 Décembre 2014 • 1 296 Mots (6 Pages) • 1 549 Vues
I - La fuite :
a) Il n’y a aucune autre issue : ni le combat, inégal, ni le sacrifice, inutile.
Pylade, roi et conseiller, cherche à sauver son ami Oreste. Il lui propose la solution de la dernière chance. Acte I, scène 1, il était là pour accueillir Oreste. Acte V, scène 5, il est là pour le sauver. Cette reprise des mêmes personnages confirme le statut d’épilogue : retour au point de départ, la boucle est bouclée. Le dramaturge remet sur scène ces personnages afin de signifier la fin.
b) C’est le dernier espoir :
Les dangers sont nombreux : v.4 " tout le peuple assemblé " (périphrase destinée à impressionner) ; v.6 " nous comme ennemis " : leur position sociale a changé ;v.3 " nos Grecs pour un moment... " : ils ont encore des alliés, mais cela ne va pas durer.
Il est urgent de s’enfuir. Champ lexical du temps (" pour un moment ", 3, " n’attendons pas ", 11, " Hermione tient encore le peuple autour d’elle", 13, " Amis, le temps nous presse ",66)
Le délai est donc du au spectacle du suicide d’Hermione. Le peuple hostile va bientôt reprendre sa chasse.
II - La mort :
Elle est très présente dans ce passage. On la retrouve dans :
a) Les deux récits successifs de Pylade à Oreste. Le premier ayant ici la double fonction de narrateur et de confident dévoile au spectateur en même temps qu’à son ami ce qui s’est déroulé en dehors de la scène. De cette façon la bienséance est respectée : pas d’action violente, pas de sang sur scène. Il ne faut pas choquer.
(De même l’unité de lieu ne souffre pas. Le temple et le palais restent deux lieux distincts :
- Le temple est ouvert, extérieur, politique, populaire. C’est le lieu de l’action invisible, juste évoquée.
- Le palais est fermé, royal, calme. C’est le lieu des passions intérieures, de la réflexion.)
b) La crainte d’être assassiné : par un euphémisme, v.2, Pylade évoque le risque de mort " n’en sortir jamais ". Il ne doit pas montrer de lâcheté, mais il a peur... Le champ lexical de la violence [" défendent la porte " 3 , " main forte " 4, " ennemis " 5, " on le venge " 9, " venger " 10 , " sûreté " 14] montre qu’il ne s’agit pas d’une simple arrestation puis d’un jugement qui attend ces régicides. Ils mourront si le peuple, les soldats les attrapent.
La violence sera aussi celle que l’on s’inflige soi-même, parce que l’on souffre trop. Hermione, v.32, va " se frapper et tomber ". Oreste veut, dans un geste de démence, s’arracher le cœur et le porter à celle qui l’a fait souffrir (v.65).
c) Le champ lexical de la mort, constant, du début à la fin du texte : l.20, 21 (deux fois), 22, 28 " trépas ", 31 " poignard ", 32 " se frapper et tomber ", 40 " je meurs content ", 43 " en mourant ", la périphrase 45 " épaisse nuit " ou 61 " l’éternelle nuit "
d) Le champ lexical de l’horreur, qui dépeint une vison apocalyptique : trois fois le mot " sang " dont une fois dans l’hyperbole " ruisseaux de sang " (28,42,48), " poignard ", la litote qui atténue l’insoutenable : 29 " cet objet " (le corps de Pyrrhus transpercé et couvert de sang), 52 " percé de tant de coups ", 58 " filles d’enfer ", 57 " démons " et " serpents ", 64 " déchirer " et 65 " mon cœur à dévorer ". On peut ajouter à ces termes les connotations morbides des couleurs rouge et noire qui obsèdent Oreste dans son hallucination.
III - La folie :
Au comportement logique de Pylade s’oppose celui d’Oreste, irrationnel
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