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Les fausses confidences, Marivaux

Cours : Les fausses confidences, Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Janvier 2024  •  Cours  •  1 639 Mots (7 Pages)  •  193 Vues

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Bertrand Salomé

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        Le théâtre est un art de la représentation d’œuvres par des êtres humains. D’abord exploité durant l’Antiquité, puis au XVIII siècle avec le mouvement des Lumières celui-ci réunit de nos jours toujours de nombreuses personnes.Marivaux, l’un des plus grands dramaturges français, connu pour ses comédies à notamment marqué la France avec « Les Fausses Confidences ». En effet, écrite en 1737, cette pièce de théâtre met en scène Dorante, un jeune noble jadis riche mais aujourd'hui appauvri. Grâce à son ancien valet, Dubois, celui-ci obtient un poste d'intendant chez Araminte, dont il tombe éperdument amoureux. Ensemble, les deux hommes vont concevoir un plan de séduction pour gagner le cœur d'Araminte. Ce passage traite en particulier le moment où Dubois félicite Araminte pour avoir renvoyé Dorante, tout en lui confessant qu'il est à l'origine de la récupération de la lettre par Marton, que le comte avait lue ce qui déclenche la colère d'Araminte. 

        Nous nous demanderons alors par quels outils de manipulation Marivaux à travers le personnage de Dubois,accentue les émotions ressenties par Araminte envers Dorante. Dans un premier temps, nous examinerons comment l'inversion des rôles entre maître et valet joue un rôle important à cet égard. Et enfin, nous aborderons comment l'utilisation du marivaudage par Dubois contribue également à cette manipulation pour renforcer les sentiments d'Araminte. 

Cet extrait, est marquée par une inévitable inversion des rôles entre maître et valet. Nous montrerons tout d’abord que de cette inversion, Dubois est le maître du jeu tout le long de cette interaction, ce qui le place en position de force notamment avec le dévoilement de son stratagème mais également avec son jeu de rôle.


        
En effet, contrairement à ce que l'on pourrait supposer, Dubois, le valet exerce une influence dominante sur Araminte, ce qui lui confère le contrôle de la situation. Cette domination est particulièrement manifestée à travers l'utilisation des pronoms personnels "j'" (ligne 13) et "je" (ligne 15). De plus, Dubois exprime indirectement son avis sur les actions que sa maîtresse devrait entreprendre, comme en témoignent les phrases "je ne conseille pas à madame de le voir davantage" (ligne 15) et "ce n'est pas la peine" (ligne 16). Les négations totales associées au verbe "conseiller" et « être » conjugué à la première et troisième personne du présent simple illustrent clairement le fait que le valet se permet de donner son point de vue. Cependant, il est évident à travers ces négations que Dubois ne pense pas réellement ce qu'il dit, mais qu'il utilise cette stratégie pour encourager la rencontre entre les deux amoureux. En réalité, il orchestre l'intrigue amoureuse de manière habile et démontre sa maîtrise de la situation. 

        Ensuite, du fait que Dubois révèle son stratagème, Araminte se retrouve en position de vulnérabilité, laissant Dubois prendre le dessus sur elle. Il exprime clairement sa satisfaction en déclarant avoir eu une "excellente idée" (ligne 22), en utilisant l'adjectif "excellente" cela souligne son orgueil concernant son plan. De surcroît, Dubois se montre arrogant et impitoyable, renforçant encore davantage sa position avec des expressions telles que "mon avis" et "que j'ai eu là". L'utilisation du déterminant possessif "mon" et de l'adverbe de lieu "là" indique clairement que cette idée lui appartient et que, dans cette situation, il  la considère  comme ingénieuse. Il pose également de manière insistante la question rhétorique "N'est-ce pas, madame ?" dans le but non pas d'obtenir une réponse, mais plutôt de susciter une réaction de la jeune femme. Sa réaction ne se fait pas attendre, illustrant clairement son désarroi par l'interjection "Quoi !" en réponse au non-respect par Dubois des ordres de sa maîtresse. C'est d'ailleurs ce qu'elle exprime en utilisant l'expression "Il fallait m'obéir" (ligne 32), ce qui démontre clairement que Dubois ne respecte pas les normes sociales établies. Le verbe « fallait » revoie à un devoir que Dubois aurait dû respecter. Araminte est donc désemparée.

        Finalement, Dubois renverse les positions entre maître et valet en exerçant un contrôle mental sur Araminte tout en jouant un rôle. En effet, il simule un blâme envers Dorante pour intensifier les émotions de celle-ci, cherchant ainsi à la toucher. C'est pourquoi il recourt à une énumération ternaire et à une anaphore avec l'adverbe intensif "si" (ligne 7-8) pour donner une profondeur à cette fausse confidence. Il feint de discréditer et de dépeindre Dorante de manière peu flatteuse en utilisant habilement des adverbes, cherchant ainsi à susciter l'effet contraire chez Araminte. Il poursuit cette critique avec l'antithèse présente à la ligne 6, "plus mort que vif", pour  exagérer le niveau de tristesse de Dorante, le décrivant comme étant si affligé qu'il semble presque inanimé ou sans vie. Cela sert indirectement à créer une image galante, voire plus favorable, de Dorante. Dubois joue également un rôle dans sa manière de faire et d’agir et nous le remarquons très facilement à travers les didascalies notamment dans celle où il feint d’être étonné ou encore lorsqu’il « sort en riant » illustrant un manque de compassion envers sa maîtresse, car il ne s'intéresse qu'à la réussite de son propre plan, ignorant délibérément les sentiments d'Araminte.

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