Les Caractères, livre V "De la Société et de la Conversation", La Bruyère (1688)
Commentaire de texte : Les Caractères, livre V "De la Société et de la Conversation", La Bruyère (1688). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar BTS_07 • 8 Juin 2024 • Commentaire de texte • 924 Mots (4 Pages) • 67 Vues
Lecture Linéaire : Les Caractères, livre V « De la Société et de la Conversation », La Bruyère (1688)
La Bruyère est ce que l’on appelle un moraliste. Un moraliste, appartenant au courant littéraire du Classicismes. Il est un écrivain qui observe et peint les mœurs de son époque et propose un moral solide.
Il publie Les Caractères en 1688. Il s’agit à l’origine d’une traduction des caractères de Théophraste accompagnée de remarques et portraits sur les mœurs du XVIIe siècle. En effet, La Bruyère est un partisan des anciens dans la querelle des anciens et des modernes, et soutient donc l’idée que la grandeur littéraire se trouve dans l’imitation des auteurs antiques.
Ici, le portrait d’Acis, qui se situe dans la section « De la Société et de la Conversation », expose un précieux prétentieux incapable de se faire comprendre, car il ne sait dire les choses simplement.
Nous pouvons donc nous demander comment à travers ce texte le Bruyère fait-il une satire des courtisans ?
Le texte peut se décomposer en deux mouvements. Tout d’abord, la première partie du texte du début jusqu’à « de parler comme tout le monde ? » expose une leçon didactique de la Bruyère sur le langage à Acis. Le second mouvement, de « Une chose vous manque, Acis… » jusqu’à la fin, expose une critique des courtisans.
L’extrait commence par questions au discours directe, marquant l’incompréhension de l’interlocuteur, in médias RES. Ensuite, à la ligne 2, « J’y suis encore moins » nous montre encore une fois l’incompréhension. A la suite, « Je devine enfin » montre une sorte d’un jeu de devinette et tout ce début est au présent d’énonciation. La phrase suivante est une polyptote de « dire » et une épiphore avec « il fait froid ? » qui soulignent le propos banal et sans mystère. A la ligne 4, nous avons des exemples météorologiques qui s’accumulent et renforcent le comique de la situation. Ensuite, « il pleut, il neige » est un parallélisme qui nous montre encore une fois que l’interlocuteur n’est toujours pas sûr de ce que Acis veut dire. Ligne 5-6 est le même procédé que pour la météorologie et ici, on veut montrer une leçon sur la fonction de contact du langage, comme être explicite. Ensuite, les 2 linges suivantes, La Bruyère limite l’étonnement et la réaction d’Acis, comme une scène où le narrateur prend en charge tous les rôles. « Qu’importe Acis ? Est-ce un si grand mal d’être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ? » est une question rhétorique qui qui va servir de transition à la seconde partie, et qui insiste sur la fonction du langage « être entendue quand on parle » et « préciosité » d’Asic le courtisan, qui souhaite se distinguer et ne pas être « comme tout le monde ».
La phrase suivante débute la seconde partie du texte. De nouveau, La Bruyère crée un effet d’attente avec la répétition de la proposition « Une chose vous manque » et l’hyperbole « je vais vous jeter dans l’étonnement ». A la fin de cette phase d’attente, La bruyère livre la réponse avec un présent de vérité générale qui n’admet pas de contradiction : « c’est l’esprit ». Le propos est blessant, il attaque l’intelligence de la personne, il est sans concession Ensuite, la ligne 12 et 13, et un parallélisme et qui est une vanité du courtisan et hyperbole satirique : non seulement il n’en a pas mais comble de tout, il croit en avoir plus ! Et il y a ici une critique à renouvelée de vouloir se distinguer, de ne pas être comme tout le monde. « Voilà » à la ligne 13 est un adverbe qui résume et conclut, énumération de périphrase et qui caractérise le langage d’Acis et qui la disqualifie avec le mot qui vient clore « rien » et qui rappelle la vanité. « Je vous tire par votre habit, et vous dis à l’oreille » est une métaphore du part du moraliste. Les lignes 17 et 18 est une métaphore et les verbes sont à l’impératif et forme négative, ce qui montre la défense. C’est un conseil qui reprend les défauts déjà critiqués ; « rôle » qui souligne la comédie des relations sociales. A la fin du l’extrait, nous avons une multiplication de l’hypothèse « peut-être » et « croire » et ça à un effet de donner l’illusion, thème du paraître. L’ironie ici, est féroce qui consiste à limiter ceux que le courtisan méprise justement. La chute est encore plus féroce : même si Acis suit le conseil, il n’a pas la garantie d’être spirituel.
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