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Lecture Linéaire de Elle était déchaussée, VH, Les Contemplations

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Par   •  9 Juin 2023  •  Commentaire de texte  •  1 913 Mots (8 Pages)  •  306 Vues

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Lecture linéaire « Elle était déchaussée »

  1. Introduction

 

[accroche/ Présentation auteur] Victor Hugo est connu comme le chef de file du Romantisme au XIXème siècle, mouvement qui rejette le classicisme notamment à travers son œuvre la Préface de Cromwell et le drame romantique Hernani / bataille d’Hernani. Il souhaite donc renouveler les codes esthétiques en littérature en les libérant du carcan classique.

[Présentation de l’œuvre] Le recueil poétique Les Contemplations, publié en 1856 et rédigé pendant son exil  se divise en deux parties : « Autrefois » et « Aujourd'hui ». La mort de Léopoldine, fille de V. Hugo, trace la frontière entre ces deux mondes. Il s’agit donc d’un recueil à caractère autobiographique ("Les Mémoires d'une âme", Préface). Le livre I, intitulé Aurore évoque la jeunesse et célèbre la nature et l’amour.

[Présentation et caractérisation du poème]Le poème est composé de 4 quatrains, composés d’alexandrins dans lesquels on trouve des rimes croisées. Il conte le récit d'une rencontre amoureuse, qui se déroule comme dans un rêve. Cette impression onirique découle à la fois du personnage féminin, un peu mystérieux, du rôle actif joué par la nature dans le scénario amoureux, de la mise en scène du "coup de foudre". 

[Problématique] :

  • Dans quelle mesure ce poème lyrique célèbre-t-il l’amour à travers la nature ?

[Plan] : (linéaire, les mouvements) : 3 mouvements

  • V1 à V4 « une rencontre mystérieuse, une invitation à l’amour »
  • V5 à 11 « un jeu des regards »
  • V12 à 16 « l’acceptation de la femme à l’amour »

OU Autre plan possible :

  • Strophes 1 et 2 : La rencontre amoureuse au sein de la nature : l’invitation à l’amour
  • Strophe 3 : Moment de réflexion de la jeune femme
  • Strophe 4 : Acceptation de l’amour

  1. Développement

  • 1 er mouvement (v1 à v 4) : « une rencontre mystérieuse, une invitation à l’amour »
  • V1 le poème démarre par l’emploi du pronom personnel féminin « elle », pronom défini qui permet d’inclure le lecteur dans le poème en donnant un aspect « visuel » tout en instaurant une part de mystère : qui est donc cette personne dont nous avons simplement qu’il s’agit d’une femme ? Les temps du passé (de l’imparfait et du passé simple) est-il au service d’un récit de jeunesse du poète ? d’un souvenir ?
  • cette femme est brièvement décrite : les attributs du sujet « elle », « déchaussée » et « décoiffée » mettent l’accent sur l’aspect libre et naturel de cette femme, l’hémistiche parfaitement régulier pouvant symboliser l’harmonie. Cet aspect naturel de la femme se poursuit au vers 2 à travers l’enjambement « assise, les pieds nus »… La nudité soulignée par l’adjectif « nu » connote une certaine sensualité féminine.
  • Aspect musical du vers : anaphore, parallélisme syntaxique + sonorités qui se répètent (Hugo réactive la ballade) > Allitération, rime interne. (Proche de la chanson).
  • V2 La préposition « parmi » permet de montrer la symbiose, l’harmonie de la femme au sein de la nature symbolisée par les « joncs », rythme ternaire du vers qui instaure à nouveau une musicalité. > Décor bucolique, propice à l’amour.
  • V3 : apparition du pronom personnel de 1 ère personne « je » qui renvoie à la figure du poète, procédé de l’emphase qui met l’accent sur l’importance du poète (« je » lyrique). Il apparait alors comme un promeneur. La césure permet également de retarder l’apparition de la femme, créant comme un effet de suspens pour le lecteur.
  • Métaphore de la femme-fée retardée au 2 ème hémistiche pour la mettre en valeur. Univers onirique, fantastique, comme dans un rêve, le poète lui-même n’est pas certain que cette vision corresponde à la réalité avec l’emploi du verbe « croire » (// Romantisme)
  • Le thème du regard est alors amorcé avec l’emploi du verbe « voir », thème qui apparait dans tout le poème et reprend ainsi un topos amoureux. (coup de foudre/ motif du 1 er regard)
  • V4 : à travers le discours direct le poète nous fait entendre de manière explicite son invitation envers cette femme, il s’agit d’une invitation à l’amour / plaisirs charnels ? allitération [v] : voir (= regard), vouloir (= désir), venir (= invitation).

De plus, la nature semble être propice à l’amour (rime « joncs penchants/champs), elle est complice des deux amoureux, permet la rencontre et accueille le couple amoureux.

CCL 1 er quatrain : Le premier quatrain permet au lecteur d’assister à la rencontre entre le poète et une femme mystérieuse, qui se clôt donc par une invitation à l’amour du poète envers celle-ci.  Les trois dernières strophes évoquent ainsi l’acceptation progressive de la jeune fille à l’invitation à l’amour.

  • 2 ème mouvement (v5 à 11) : « le jeu des regards »

  • Le thème du regard se poursuit avec la répétition du verbe « regarder » au V5 + polyptote, topos amoureux. L'échange des regards est enfin réciproque entre le poète et la femme: "je crus voir une fée"// "elle me regarda",
  • L’adjectif « suprême », synonyme de « divin » permet de faire un éloge du regard de la femme lancée au poète.
  • L’amour est comparé à un jeu avec un vainqueur, le poète veut donc « gagner » les faveurs de sa dame comme en témoigne le verbe « triompher » à travers une généralisation à travers le pronom « nous »
  • Le poète réitère son invitation à l’amour au vers 7. La périphrase : « le mois où l'on aime » renvoie à la saison des amours, le printemps, topos de la reverdie (tout renaît). L’adjectif « profond » qui qualifie le nom « arbre » met l’accent sur une certaine sensualité.  On trouve également un jeu sur les pronoms personnels : chiasme des pronoms : « elle / me » puis « je lui » puis le « nous ». > on passe du pronom personnel « tu » (tutoiement // badinage amoureux) au pronom personnel « nous » v 9 mettant ainsi l’accent sur la fusion entre le poète et sa dame qui semblent enfin réunis dans un décor bucolique et idyllique= Le jeu sur les pronoms met en scène la réciprocité du sentiment amoureux qui passe par l'hymne à la nature.
  • V 9 La passivité de la jeune fille laisse place à une première action : « elle essuya », la fusion de la femme avec la nature est alors indéniable puisqu’elle s’essuie sur l’herbe, le décor est bucolique. On remarque un parfait accord entre cette jeune fille et la nature qui l'environne. Elle est toujours mentionnée en union avec la nature. > Elle est aussi belle et simple que la nature et s’y intègre.> Symbiose. La femme semble sortir de l'eau. C'est une sorte de sirène.
  •  Le thème du regard se poursuit avec la répétition « elle me regarda » v 10 qui a pour conséquence de la plonger dans un rêve puisqu’elle est qualifiée de « pensive » v 11 + « folâtre » : dans son univers, dans un rêve hors de la réalité. La femme réfléchit enfin à l’invitation du poète… « folâtre » : certaine liberté de la jeune femme, sauvageonne mais aussi légèreté de l’amour.

CCL : L’harmonie entre la nature et la femme est plus que jamais célébrée dans ce quatrain, la nature apparait comme la protectrice du couple amoureux.

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