La pudeur dans les soins : la pudeur révèle le caractère incarné de l’être humain

La pudeur dans les soins : la pudeur révèle le caractère incarné de l’être humain

Sommaire

1. Introduction (références bibliographiques, situer l’œuvre dans son contexte)
2. Résumé
3. Mots clés de l'ouvrage
4. Analyse critique de l'ouvrage
5. Conclusion
6. Bibliographie

1. Références bibliographiques de l’œuvre  

• Titre : La pudeur dans les soins
• Auteur : Bernard N. Schumacher et avec la contribution de Boris Cantin, Thierry Collaud, Eric Fiat, Jean-Marie Gueullette, Laurence Marmilloud et Jean-Philippe Pierron.
• Editeur et date de parution : Saint Augustin, parut le 30/09/2021
• Collection : Prisme
• Nombres de pages : l’extrait lu comptabilise 14 pages, le livre entier comptabilise 234 pages
• ISBN : 978-2-88926-223-6
• Date de la fiche de lecture : 02.01.2023

Bernard N. Schumacher est un auteur Suisse né en 1965. Professeur à l’université de Fribourg. Il a la charge du pôle de recherche et d’enseignement^[1] de l’Institut interdisciplinaire d’éthique et des droits de l’homme. Il s’intéresse à l’éthique ainsi qu’à l’anthropologie philosophique^[2]. Il a publié plusieurs ouvrages relatant de la mort des individus, et d’autres donnant à des réflexions sur notre vision de la prise en charge des patients.

L’ouvrage étudié pour cette fiche de lecture « la pudeur dans les soins » est un extrait. Il s’agit d’un essai philosophique sur le thème de la pudeur. Selon l’auteur, notre corps est la condition à l’existence de la pudeur, sans elle nous sommes relégués au statut d’animal non développé. La pudeur met en avant la place du corps dans la société et permet de le définir en tant que corps d’humain et pas seulement d’animal, mais démontre également notre vulnérabilité en tant qu’humain lorsque nous permettons à quiconque de s’introduire dans notre vie intime.

1.          Résumé

La pudeur est quelque chose que l’on acquiert dans l’enfance et à caractère universel. Dans cet extrait Bernard N.Schumacher nous présente son point de vue par rapport au manque de pudeur que peuvent éprouver les patients dans le milieu hospitalier. Face aux regards impudiques et aux jugements du personnel soignant il est difficile de ne pas se sentir comme un cas de plus à étudier ou comme un objet. On déshumanise de ce fait les patients, les rendant vulnérables, pouvant être manipulés comme la science le souhaite, qui plus est, en ne les respectant pas.

1. Mots clés

Intimité - Dignité – Respect - Soin - Droit

1. Analyse critique de l’œuvre

Dans ce livre, l’auteur nous parle de la pudeur dans les soins médicaux avec une approche philosophique. Il appuie ses propos en citant plusieurs philosophes, ce qui montre encore plus le caractère philosophique de cet ouvrage. L’auteur cherche à nous faire réfléchir sur notre position en tant que soignant et sur nos pratiques dans le respect de la pudeur des patients que l’on doit prendre en charge. Il est important de se remettre en question que l’on soit étudiant ou que l’on exerce depuis plusieurs années.

Nous pouvons nous demander quelle est la place de la pudeur dans notre relation avec les patients ? Comment considérer et prendre en compte chaque patient à sa juste valeur et pas seulement comme un numéro de dossier ou un numéro de chambre ? Est-ce la pudeur qui nous détermine en tant qu’Homme ou est-ce nous qui nous déterminons grâce à l’existence de la pudeur ? Comment rester neutre et ne pas transférer notre vision de la pudeur sur nos patients ?

La pudeur est donc une manière de se défendre face aux regards inquisiteurs du personnel soignant qui fait apparaitre la personne en tant qu’objet à utiliser comme on le souhaite.  On réfute l’existence du patient ainsi qu’un droit fondamental concernant la protection de la vie privée du patient car chacun a le droit au respect de sa pudeur. Un sentiment de honte peut se manifester dès lors que la pudeur d’une personne n’est pas honorée.  

La pudeur peut cacher une certaine vulnérabilité concernant par exemple notre corps, nos sentiments ou l’estime de soi. Elle permet de cacher aux yeux de tous ce que nous voulons garder pour nous, ce qui nous appartient. En dévoilant notre intimité à autrui cela implique d’ouvrir cette barrière que nous avons créé pour la partager et nous rend donc vulnérable. Les mots, les regards, les gestes d’autrui doivent être choisi avec beaucoup de discernement pour éviter toute atteinte à la pudeur du patient.

C’est en dissimulant notre nudité que cela nous rend humain et brise notre lien avec l’animalité. Les codes de bonne conduite inculquent dès le plus jeune âge ce qui peut être montré ou non. « C’est dans la nature humaine que d’avoir honte de sa nudité » Hans Peter Duerr page 102. Cette citation montre que le concept de pudeur renvoie au caractère incarné de l’Homme. En explicitant que l’Homme a honte de sa nudité, la pudeur nous rappelle que nous existons bel et bien et que nous ne sommes pas de simples esprits. Nous possédons un corps qui reflète notre caractère animal, mais cette incommodité avec la nudité nous différencie des animaux et révèle notre supériorité en tant qu’être humain.

Pudeur : le concept de pudeur n’a pas toujours été le même et est en perpétuel changement. Pour certains, la pudeur inhibe l'expression pour d'autres, elle empêche l'intrusion^[3]. Le but recherché est de cacher des parties de son corps, de son esprit ou des faiblesses considérées comme choquantes.^[4] Respecter la pudeur du patient a un aspect bienveillant, alors que renoncer à celle-ci ramène le patient à l'image d'une personne malade ou handicapée^[5]. On peut décider de choquer ou de ne pas choquer les codes sociaux et donc de respecter ou non les règles de la société.

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