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La Charogne, Baudelaire

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Par   •  16 Juin 2024  •  Cours  •  1 360 Mots (6 Pages)  •  95 Vues

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Une Charogne

INTRODUCTION 

Charles Baudelaire était un poète et critique d'art français. Il incarne pour beaucoup la figure du poème maudit. Son style poétique, empreint de symbolisme continue d'influencer la littérature moderne. En 1857 il publie Les Fleurs du Mal. Dès sa sortie, le recueil est mis en procès, et finalement. Ce verdict est un choc pour le poète, qui tout de même rencontre un immense succès pour son recueil. Ce poème est très célèbre, il fait l’éloge de la femme par le prisme d’un cadavre en décomposition. Après la lecture de ce poème, on peut se demander COMMENT BAUDELAIRE TRANSFIGURE-T-IL LA LAIDEUR EN BEAUTE ? Pour y répondre nous évoquerons, le contraste entre bucolique et horreur puis la description réaliste de la charogne, le corps s’animant et enfin la réécriture du memento mori

Mouvement I : contraste entre bucolique et horreur (lignes 1 à 4)

Le titre la Charogne, donne un gout d’humour macabre, le choix du sujet est surprenant pour un texte poétique ; un cadavre. La nature, chère aux romantiques, semble propice à l’amour. Elle est montée de façon très positive « le soleil rayonnant » (v.9), « ce beau matin d’été si doux » est un adjectif valorisant avec un adverbe d’intensité. Cette description dénote avec la vision brutale d’une charogne infame « sur un lit semé de cailloux » : antithèse. Cela donne un caractère surprenant de la découverte de la charogne « au détour d » un sentier ». Il y a une promenade bucolique donnant un effet de surprise d’abord car il y a un aspect inattendu de la découverte. Le poème est le récit de cette anecdote : marqueur temporel précis ancre dans un souvenir agréable. Il y a aussi l’emploi du passé simple introduit brutalement le cadavre dont la place en fin de vers 3 est mise en évidence. La rime « mon âme » / « infame » associe déjà la femme aimée à la charogne, annonce la mise en farde de la fin du poème.

Mouvement II : description réaliste de la charogne (lignes 5 à 20)

Il commence par une précision de l’évocation avec l’emploi de nombreux mots synonymes de charogne : « pourriture », « carcasse superbe ». Il y a une description de la charogne avec un réalisme brutal qui surprend sur les détails les plus vu et les plus dérangeants, il donne à coir un spectacle répugnant. Avec des hyperboles et une trivialité des termes « infame », « pourriture », « carcasse ». On a le champ lexical de la sensation : le processus de la décomposition mis en valeur « bataillon » l’horreur est soulignée par le rejet et l’enjambement matérialise bien l’action de « couler comme un épais liquide »  synesthésie. Il y a l’importance des odeurs « suant les poisons », « la puanteur était si forte ». Il y a la vision de l’horreur accentuée par l’évocation des sentiments et sensations éprouvés : emploi des termes à connotation négative.

Mouvement III : le corps s’anime (ligne 20 à la 28)

« Une charogne » est un éloge paradoxal, le poème transforme la charogne en un objet d’émotion esthétique et de création poétique. Les strophes 6 à 8 évoquent des formes en mouvements qui font entendre « une étrange musique puis dans la 9e strophe, la mansion de la chienne avise d’un morceau du « squelette » rappelle la réalité de l’ « ordure ». Baudelaire associe la mort et la vie : la mort est rendue violente par la vie qui dégage d’elle, elle semble ainsi menaçante cela grâce au grouillement des vers et des mouches qui décrive le cadavre et mènent le mouvement. La mort se nourrit aussi du vivant comme le vivant se nourrit d’elle : la frontière entre la mort et le vivant s’efface, en même temps que la forme de la charogne « les formes d’effaçaient ». Le lexique et les figures de styles témoignent également d’une étrange alliance des contraintes. Il y a une personnification de la charogne, comparée dès la 2e strophe à une « femme lubrique ». Un symbole paradoxal du mouvement et du souffle de la vie qui se transforment en une « musique ». La mort entretient avec la vie et une symbolise avec la nature et référence à des éléments marquant le mouvement : eau, vent, monter, descendre. Les éléments vitaux sont réunis. La description dépasse le simple réalisme et devient une vision avec l’image guerrière des « bataillons » ou l’emploi du pluriel dans la strophe 5 et de termes collectifs « tout cela », « ce monde ». Il utilise plusieurs fois des comparaisons qui tend à transformer la réalité v : 19, 21, 23, 27-28

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