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Gargantua de Rabelais

Dissertation : Gargantua de Rabelais. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2024  •  Dissertation  •  2 412 Mots (10 Pages)  •  124 Vues

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Correction – Sujet de Dissertation – Gargantua de Rabelais

En quoi peut-on affirmer que, dans Gargantua, le rire est la porte d'accès au savoir ?

Analyse du sujet.

On voit que la question posée est une interrogation totale, à laquelle on peut répondre par oui ou par non. On pourra alors pencher vers une dissertation au plan dialectique (OUI/NON/DÉPASSEMENT DU SUJET).

Il faut au brouillon définir le rire, le savoir, et essayer de comprendre toutes les images qui gravitent autour du syntagme « porte d’accès ».

Pour le rire, il peut se définir comme un état ou un phénomène corporel. Il est associé aujourd’hui à l’humour, au divertissement, et plus généralement à un moment de lâcher prise qui est suscité par autrui, une situation, un hasard, une action. Il se manifeste physiquement par une contraction des muscles abdominaux, et se signale par sa répercussion sur presque tout le corps. On peut physiquement « se tordre de rire ». Le rire est étroitement lié au faciès, au visage, et a longtemps souffert d’une discréditation : rire était associé au diable et plus généralement, dans l’imaginaire collectif à une forme de bassesse du corps et de l’esprit, qui touchait le sol, un acte trivial, primaire, ancestral et premier.

Le savoir peut donc se définir par des éléments contraires au rire. Vous pouvez donc trouver des contradictions entre les deux termes qui composent le sujet. Le savoir n’est pas une manifestation physique, il est associé aux opérations de l’esprit. Le savoir est cérébral quand le rire est physique, voire mécanique. Le savoir peut aujourd’hui se définir par une somme culturelle et intellectuelle : l’accumulation de connaissances dans divers domaines, la capacité à connaître et à pouvoir répondre à des interrogations, des questions émises, qu’elles viennent de soi ou des autres. On peut aussi utiliser le paradigme morphologique : celui qui sait est le savant, le disciple du savant est l’apprenant. Ce sont autant de mots qui peuvent éclairer votre réflexion. Bien entendu, l’opposition entre rire et savoir est marquée dans la hiérarchie qu’on établit traditionnellement entre les deux : le savoir est considéré comme une activité de l’esprit, abstraite et donc supérieure au rire.

Derrière le syntagme « porte d’accès », on peut surtout voir le sens physique voire spatial. Ouvrir un porte, c’est actionner un mécanisme derrière lequel se dissimule, se cache quelque chose.

La porte masque, séparer, mais pas de manière tranchée et obligée, comme un mur, fixe par essence. La porte permet d’accéder à, de toucher à, de pouvoir atteindre. Il y a quelque chose de l’ordre du passage obligé. C’est un passage, presque un rite d’initiation. Dans les jeux vidéos, l’anglicisme de « checkpoint » paraît adapté.

Introduction :

On inscrirait les éléments classiques d’une introduction :

- Phrase d’accroche ou une phrase mettant en avant le texte étudié (titre, auteur, date de publication ou d’écriture).

- Résumé rapide du texte en question

- Recentrer le propos sur la problématique, donner des éléments de compréhension, que vous avez compris les termes du sujet (réutiliser le travail de la partie « analyse).

- Reformuler la problématique si besoin.

- Annoncer votre plan, ici dialectique (sinon thématique).

Développement semi rédigé :

I. Le rire comme porte d’accès au savoir.

A/ Le rire comme marque de la langue rabelaisienne.

La langue de Rabelais est un des stylèmes les plus spécifiques qui soit.

a) les effets de liste

On montrera la diversité langagière au service du savoir, l’accumulation savante, la richesse des possibilités, l’étendue du savoir des personnages. Les ressources, paraissant infinies, de la langue vernaculaire et des personnages.

- l’épisode du torche cul, pour approfondir, vous pouvez vous référer à l’étude suivante :

https://www.mediaclasse.fr/lectures/441

On mettra notamment en avant la notion d’expérience, l’empirisme. Il émousse ses sens pour en tirer une règle.

- le chapitre-liste des jeux de Gargantua au chapitre 22

On mettra notamment ici en avant le procédé de liste propre à Rabelais. C’est une sorte de grande respiration ou de grand essoufflement de la parole et de la lecture, on voit la chose dans un sens comme dans l’autre. Cela montre que Gargantua joue symboliquement à tout, et est présent dans tous les compartiments de jeu, mobilisant la parole, et remplissant le fantasme de l’exhaustivité.

b) les néologismes

La création lexicale est au coeur de l’oeuvre de Rabelais. Elle prête à faire rire car elle crée des mots composés, des mots valisés, colle des mots, des racines grecques, latine, et de cet assemblage naissent des mots bizarres qui, parfois, resteront en langue (automate, haltère, hippodrome) ou pas (matagraboliser).

Un exemple d’utilisation de ces néologismes chez Janotus : « substantifique » « intronifiquée, « terrestréité » « quiddative », qui certes, ne sont pas restés en langue, mais qui sont à la frontière du jeu de mots et du calembour. On s’amuse de mettre des mots complexes et ridicules dans la bouche d’un sophiste.

Ces créations lexicales indiquent bien que l’oeuvre, censurées par la Sorbonne, était destinée à un public lettré. Sa langue crée de l’étrangeté, bouscule les lecteurs de son époque, qui avaient sans doute plus de mal que nous à lire ses romans.

c) l’onomastique

Les noms des personnages sont des énigmes qu’il s’agit de déchiffrer, c’est ce qu’on appelle l’onomastique.

https://www.lettresvolees.fr/rabelais/documents/Noms_personnages.pdf

B/ Le rire comme porte étendard de l’Humanisme

a) la religion

Vous avez déjà des exemples avec l’explication du texte de Frère Jean.

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