GARGANTUA, Rabelais
Commentaire de texte : GARGANTUA, Rabelais. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar PARAN • 24 Novembre 2018 • Commentaire de texte • 1 990 Mots (8 Pages) • 1 560 Vues
● Rabelais (1494-1553) est né dans une famille bourgeoise près de Chinon. Il reçoit une éducation traditionnelle qu’il brocardera dans Gargantua avant de devenir moine franciscain et de se passionner pour les études en bon humaniste. Il s’intéresse au droit et surtout à la médecine qu’il pratiquera toute sa vie.« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. ». Après avoir abandonné la vie monastique, il devient prêtre, voyage dans toutes les grandes villes universitaires françaises ainsi qu’à Rome. C’est de Lyon, où il a résidé longtemps, qu’il correspond avec Erasme et qu’il publie sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier, anagramme de son nom, sa première œuvre condamnée par la Sorbonne, Pantagruel. Fort de son succès, il récidive en donnant un père à son héros dans La vie très horrifique du grand Gargantua. Soupçonné de sympathie protestante, il se réfugie en Italie et publie le Tiers livre puis plus tard, le Quart livre.
● Gargantua a été écrit en 1534, par François Rabelais, sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier. Après le succès de son Pantagruel, il a décidé de raconter la vie de son père, le géant Gargantua, ses années d’apprentissage, et ses exploits guerriers.
● Dans ce passage, tiré du Prologue de son roman, terme qui initialement, selon son étymon, désigne l partie d’une pièce de théâtre destinée à en exposer le sujet le discours introductif, un préambule, pro-logos avant le discours ou entrée en matière
Il ne faut pas s’arrêter à sa première lecture, mais dénicher les messages qu’il lui adresse, lesquels sont dissimulés derrière le rire.
Eloge du corps et des plaisirs, une œuvre humaniste
I Prologue s’adresse au lecteur : un boniment comique de carnaval
a) L’auteur s’adresse au lecteur « mes écrits » il interpelle le lecteur « Buveurs très illustres «dédiés à vous » l.1,
L’auteur fait référence au présent d’énonciation, celui de l’écriture « comme nous en voyons à présent », et évoque son œuvre, et ce prologue « mes écrits L.1, cite même Gargantua l 30 ou ce prélude ou coup d’essai L.26
b) Mais l’adresse aux lecteurs est surprenante : « Buveurs et vérolés » pour parler des lecteurs fait référence au champ lexical du corps : vérolé pers atteinte de la syphilis, injure or cette façon de traiter d’un sujet noble de manière familière grotesque
-Or on retrouve ici par l’apostrophe hyperbolique buveurs très illustres vérolés très précieux , le présentatif « c’est à vous et non à d’autres » on est à la fois dans la harangue du bonimenteur et dans l’ insulte : présente un pôle positif et un pôle négatif , mais la dégradation matérielle vivifiante.
OR esthétique de la surprise et du rire « buveurs illustre buveur= celui, celle qui a coutume de boire avec excès du vin ou des boissons alcoolisées et illustre adj pour les dignitaires : vérolés très précieux » = expressions oxymoriques
c)
Les dict. ont distingué burlesque, héroï-comique et parodie. Selon eux, le burlesque traite un sujet noble, héroïque avec des personnages vulgaires et un style bas; l'héroï-comique, au contraire, prête à des personnages de petite condition des manières recherchées sur le ton de l'épopée; la parodie ,,change la condition des personnages dans les œuvres qu'elle travestit. (...) Le burlesque, la parodie, le poème héroï-comique sont des espèces du genre bouffon`` (LITTRÉ). 2. Le genre burlesque, fort décrié, dès les orig., est presque unanimement défini au XIXe s. « (genre) qui est d'un comique bas et outré ». La crit. mod. est plus nuancée; cf. bbg. (A. Adam) :,,la trivialité du ton n'est pas bassesse et platitude, elle est recherche de langage`
Grotesque : Qui prête à rire par son côté invraisemblable, excentrique ou extravagant.
Or M. Bakhtine parle de réalisme carnavalesque et du grotesque Le langage de foire (celui des bonimenteurs , des camelots est grotesque : injure, l’ exagération, et son contenu toujours corporel, le grotesque exprime l’abondance matérielle, la fertilité. Il insiste sur les parties inférieures du corps, sur les fonctions de digestion, d'excrétion, de reproduction. ICI GROTEQUE AMBIVALENT
Le carnaval transgresse les interdits religieux sociaux, la littérature de carnaval (la fête avant le carême et le renversement de l’autorité) s’est dvpée au MA et l’ œuvre de Rabelais est une œuvre qui se libère des carcans de l’ église où le corps est dévalorisé.
Gargantua = nom littéraire est un nom de géants qui apparaît dans les légendes merveilleuses et les contes de géants , et le lecteur du XVIe lit le titre comme un traitement burlesque des romans de chevaleries et le titre « la plaisante et joyeuse histoire du grand géant Gargantua » mais aussi grotesque : fessepinte, dignité des braguettes , des pois au lard accompagnés d’ un commentaire : il y a une volonté de contester de rire. Dès ces premières lignes les personnages sont présentés ainsi que le registre.
Le rire est une valeur prologue est déjà un prologue humaniste : on veut reconnaître les plaisirs, l’existence du corps et le rire : « le rire est le propre de l’homme « rire un instrument privilégié des humanistes pour s’ amuser, se moquer et critiquer.
II Analogies philosophiques
a)Les premières lignes de Rabelais font référence à Alcibiade , Platon et Socrate : ces références sont des références culturelles importantes pour les humanistes « humanitas » signifie la culture en latin, et humanistes qui prônent le retour aux textes antiques parce qu’il glorifie la culture, la réflexion et surtout la sagesse, Socrate est une figure emblématique de la philosophie , on aime cet effet de contraste entre des références sérieuse et d’ autres plus légères « buveurs » , mais Rabelais inscrit cette référence dans le cadre très carnavalesque du « banquet « titre du livre , de même que « buveurs illustres fait référence à la dive bouteille ».
b)La référence à Socrate lui-même participe de cette esthétique du contraste du grotesque , « prince des philosophes » , il est comparé aux silènes qui sont définies « des petites boîtes »
comparant les silènes boites mais aussi référence à
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