Gargantua, Rabelais
Commentaire de texte : Gargantua, Rabelais. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sabagtinsae • 1 Novembre 2023 • Commentaire de texte • 1 773 Mots (8 Pages) • 132 Vues
François Rabelais (1494-1553), est moine,doit quitter les franciscains car ses livres en grec sont confisqués, la Sorbonne y voit un danger, il intègre l’ordre des Bénédictins plus ouverts au savoir. En 1528, il étudie la médecine. En 1532 il publie Pantagruel et vers 1535 l’histoire du père de Pantagruel, Gargantua. Les deux livres sont condamnés par la Sorbonne.En quoi ce prologue annonce-t-il les caractéristiques du roman Gargantua ?
I Un prologue
a) Le prologue s’adresse au lecteur: un prologue désigne un discours introductif, un préambule d’une œuvre ou une entrée en matière, comme le titre l’indique prologue de l’auteur, l’auteur présent grâce au déterminant de la 1ère pers dans l’expression mes écrits qui désigne son œuvre, il interpelle le lecteur vous, s’exprime au présent d’énonciation, celui de l’écriture mes écrits sont dédiés: adresse directe au lecteur.
b) Cette adresse est surprenante, au XVIe les lecteurs, appartiennent une élite aristocratique, les apostrophes utilisées Buveurs et vérolés étonnent, cette adresse appartient au registre grotesque, buveurs, parle d’ivresse et vérolés désignent des personnes atteintes de syphilis or cette façon de traiter d’un sujet noble, le lecteur, de manière familière presque grossière, provocante, c’est le propre du registre grotesque. En plus de cette apostrophe l’effet comique vient aussi de l’exagération avec le superlatif très et l’adjectif illustres souligne l’oxymore buveurs très illustres vérolés très précieux, illustre signifie dont le renom est très grand du fait de qualités, de mérites extraordinaires ou d'actions exceptionnelles : vérolés très précieux, précieux : de grande valeur, ce sont des expressions oxymoriques, on insiste avec le présentatif c’est à vous et non à d’autres, cette apostrophe appartient à l’esthétique de la surprise et de la plaisanterie, de l’exagération comme un bonimenteur dans les foires, elle instaure une connivence avec le lecteur suscite la curiosité : donne envie de lire.
Le grotesque : à l’origine le grotesque désignait des figures comiques et monstrueuses trouvées dans les grottes de Néron, pour M. Bakhtine le grotesque appartient à l’esthétique du carnaval,du renversement des valeurs du haut vers le bas corporel, il insiste sur les parties inférieures du corps, sur les fonctions de digestion, d'excrétion, de reproduction. Mais le grotesque a autre valeur, il transgresse les interdits religieux, sociaux, et l’œuvre de Rabelais est une œuvre qui se libère des carcans de l’église qui dévalorise le corps. Ici on a le champ lexical des plaisirs du corps pour parler des lecteurs et montrer que les plaisirs de l’ homme sont pluriels et ne s’opposent pas, et le corps et le rire sont brocardés par l’Église mais pour l’humaniste le corps n’est pas à mépriser.
Gargantua est considéré par la Sorbonne comme une œuvre obscène aux idées subversives
II Analogies philosophiques
a) les références culturelles antiques des humanistes : les premières lignes de Rabelais font référence à Alcibiade( un élève de Socrate) , Platon et Socrate: ces références sont des références culturelles importantes pour les humanistes « humanitas» signifie la culture en latin, et humanistes qui prônent le retour aux textes antiques parce qu’il glorifie la culture, la réflexion et surtout la sagesse, Socrate est une figure emblématique de la philosophie, un effet de contraste entre des références sérieuses et d’autres plus légères Buveurs, mais Rabelais réunit ces références dans le cadre du Banquet, titre du livre de philosophie, mais le banquet est un repas philosophique et plus particulièrement la dernière partie de réunion, qui suit le repas proprement dit et au cours de laquelle on discute tout en buvant Buveurs. Pour les humanistes le corps et l’esprit ne sont pas opposés, ils sont étroitement liés.
b) Éloge de Socrate : le discours d’Alcibiade est rapporté indirectement d’abord, puis on trouve du discours narrativisé. La référence à Socrate lui-même participe de cette esthétique du contraste du grotesque, prince des philosophes, il est comparé aux silènes était semblable, le but positif de ce discours faire l’éloge, dit entre autres compliments mais suspense pourquoi les silènes ?
Le comparant, les silènes, sont définies comme jadis de petites boites or une analogie, une comparaison entre les silènes et une réalité contemporaine des boites d apothicaires est établie pour que le lecteur puisse se les représenter comme celles que nous voyons aujourd’hui dans les
boutiques des apothicaires (les silènes étaient des boites dans lesquelles on trouvait des représentations précieuses de divinité en or ou en argent). On insiste sur le contraste entre l’extérieur grotesque des boites d’apothicaire et l’intérieur qui recèle un savoir
A l’extérieur: le couvercle décoré de figures amusantes et frivoles: l’apparence extérieure provoque le rire, ainsi on trouve une énumération de figures grotesques, c’est-à-dire monstrueuses et comiques: figures mythologiques Harpies (femme+ rapace), Satyres (pied oreille queue de bouc) oisons bridés: porte une bride dans le nez donne une apparence stupide, des lièvres cornus monstres qui appartiennent à deux espèces, boucs volants, canes bâtées (ânes bâtés désigne une personne stupide et têtue, ou cerfs attelés: ce sont des figures chimériques, or la représentation d’étranges créatures hybrides appartient au registre grotesque, le but est précisé amusantes et frivoles, imaginées pour faire rire les gens : CC de but mais il y a aussi un plaisir esthétique de l’énumération avec effets de sonorités, harpies / satyres + effets de parallélisme de syntaxe : nom+ expansion: bridées, cornus, bâtées, volants, attelées.
-Une 2e comparaison était ainsi fait, cette référence à Silène qui était maître de
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