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Explication linéaire des cinq premières strophes du vallon : quelques pistes pour « le vallon »

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Par   •  21 Mai 2023  •  Analyse sectorielle  •  854 Mots (4 Pages)  •  187 Vues

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LL15 : Explication linéaire des cinq premières strophes du vallon : quelques pistes pour « le vallon »

TEMPS 1 : expression d’un mal-être profond.

  • Le poème s’ouvre par l’adjectif possessif « mon » : exploration romantique du « je ». On entre dans l’intime. Le lecteur devient confident.
  • La présence du champ lexical des sentiments avec « cœur », « lassé de tout » et « espérance » ancre le texte dans le pur lyrisme romantique.
  • On peut noter aussi l’hyperbole « lassé de tout » qui souligne la force du désespoir exprimé par le poète.
  • La négation du deuxième vers combinée à l’emploi du futur nous projette dans un avenir noir caractérisé par le néant.
  • Dans le vers trois une situation se précise puisque le poète interpelle le « vallon ». Ainsi c’est la nature qui est prise pour interlocutrice. Cette nature a une dimension maternelle comme le souligne le complément du nom « vallon de mon enfance ». Le poète utilise alors le mode impératif pour exprimer une demande pressante : « prêtez-moi seulement ». Cette aide se porte sur un lieu d’accueil désigné par le terme « asile » mais le complément de but qui termine la strophe fait rimer « mort » avec « sort » comme si le destin du poète était inéluctable.

TEMPS 2 : Description de la nature en harmonie avec le poète.

  • Cette nature est coupée du monde extérieur, source de tristesse et de tentation : « étroit sentier », «  obscure vallée », « bois épais ».
  • Ces lieux sont difficilement accessibles et l’allitération en [R] du vers 5 renforce cette idée.
  • L’obscurité des lieux accompagne la tristesse du poète mais elle renvoie au locus amoenus, topos littéraire qui présente la nature comme protectrice. Ainsi le groupe « bois épais » rime avec « paix ».(un topos = un cliché, une image que l’on retrouve souvent en littérature). Là l’auteur se trouve dans un lieu à part, coupé du reste du monde (ce qui est aussi une caractéristique du locus amiénois).
  • La métaphore de la couverture végétale « me couvrent tout entier » donne à nouveau à la nature une dimension maternelle.
  • L’entremêlement de la nature et du poète est évoqué concrètement au vers 7, vers dans lequel on peut aussi repérer un entremêlement des déterminants : courbant sur mon front leur ombre entremêlée.
  • La puissance de la nature dans ce lieu est mise en avant par une personnification des ruisseaux : les deux ruisseaux sont « cachés », ils « tracent », ils mêlent […] leur murmure ». La nature semble vivre de son côté, sans se préoccuper du poète,
  • La présence numérique des deux ruisseaux renforcent une idée d’harmonie et d’union. Le rythme binaire « leur onde et leur murmure » souligne une forme d’accointances entre les deux ruisseaux qui symboliquement peut renvoyer à une union amoureuse. Les allitérations en [R] renvoient au bruit du ruissellement de l’eau.
  • En même temps une vision tragique de l’existence est ici perceptible car cette union est temporaire (« un moment ») et ils «  se perdent sans nom » : on note ici la négation induite par la préposition « sans » qui participe à cette dimension tragique.
  • La proximité entre cette nature maternelle et le poète est perceptible très clairement grâce à une comparaison : « La source de mes jours comme eux s’est écoulée ». Le motif est explicité à travers un rythme ternaire cadencé par la préposition privative « sans bruit, sans nom et sans retour » : la vie du poète est donc présentée de façon transparente.
  • La préposition « Mais » introduit une nuance cependant à cette comparaison : l’eau des ruisseaux est présentée comme « limpide », terme connoté méliorativement tandis que l’âme du poète est « troublée » qui est connoté négativement. La négation qui suit nie toute luminosité à l’existence du poète : « n’aura pas réfléchi les clartés d’un beau jour ».

TEMPS 3 Situation de dépendance entre la nature et le poète :

  • Les notations sensuelles (« fraîcheur », « ombre ») donnent au locus amoenus un aspect d’intermédiaire entre la vie et la mort. Le poète semble être sur une pente funèbre.
  • La mention du « lit » dans le premier vers de la cinquième strophe annonce le verbe « assoupit » au quatrième vers. On peut noter ici qu’on retrouve par euphémisme l’idée de la mort.
  • Le vers 2 commence par le pronom complément « me »(mis sous forme apostrophe) : on voit que le poète n’est plus sujet des actions mais objet.
  • La connotation du verbe « enchaîner » assimilé la vie du poète à une forme de prison.
  • Le choix du pluriel pour le complément de lieu « les bords des ruisseaux » souligne une permanence de cette impression d’enchaînement.
  • On retrouve l’image de la nature maternelle « comme un enfant bercé » mais cette image souligne aussi par l’adjectif « monotone » une certaine mélancolie.

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