Dissertation corrigée sur "Les Fausses Confidences" de Marivaux

Baccalauréat blanc n° 2

Proposition de correction pour la dissertation

Sujet n°1 : dissertation (objet d’étude : le théâtre, du XVIIe au XXI siècle)

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Exemple d’analyse du sujet au brouillon :

Tout : à tous les niveaux =

• En tant que pièce de théâtre : illusion théâtrale / intrigue fictive / personnages ;
• Mais aussi dans l’intrigue : fausseté des sentiments / fausseté des confidences / stratagèmes pour parvenir à ses fins.
• L’artifice est donc redoublé, mis en abyme.

Truqué : changé, falsifié, dans le but de tromper ou de tricher.

Mais : conjonction de coordination adversative qui indique que les artifices mis en place auraient un but autre que la simple tromperie

Fin : objectif, but final, finalité.

La non-simulation, la vérité : paradoxe, forme une antithèse avec « truqué ». La tromperie et la fausseté visent paradoxalement le vrai et l’authenticité.

Le règne de l’amour : dénouement traditionnel d’une comédie.

Le plaisir de la mise en scène : mise en abyme théâtrale, puisque la mise en scène se fait également dans l’intrigue. Divertissement, amusement du spectateur et du dramaturge (dédoublé : Marivaux + Dubois).

En quoi : plan thématique.

Exemple d’analyse du sujet rédigée (pour l’ETAPE 3 de l’introduction) :

Dans cette citation, Michel Deguy souligne donc que tous les niveaux de la pièce reposent sur la falsification et le « trucage » : en effet, Les Fausses Confidences est une œuvre théâtrale, nécessairement fictive, qui repose sur une forme d’illusion, mais le mensonge se trouve également au cœur de l’intrigue, puisque les personnages font preuve de fausseté et usent de stratagèmes pour se tromper les uns les autres. Et pourtant, ce redoublement de la tricherie est paradoxalement entièrement dirigé vers la révélation du vrai et vers l’authenticité des sentiments. Ainsi, à l’issue de la pièce, le triomphe de « l’amour » et de la « vérité » ne peut advenir que grâce à l’artifice. Enfin, selon Michel Deguy, le principe moteur des Fausses Confidences n’est autre que « le plaisir de la mise en scène », c’est-à-dire le divertissement par la mise en abyme théâtrale, qui satisfait à la fois le dramaturge et le spectateur.

Proposition de problématique :

En quoi la pièce de Marivaux présente-t-elle le stratagème comme un procédé permettant non seulement de divertir mais aussi, paradoxalement, d’atteindre le vrai ?

Deux plans possibles :

Quelques idées et exemples :

1. « Tout est truqué » :

• Illusion théâtrale, une pièce fictive, donnant seulement l’illusion de la réalité

• Onomastique : Arlequin et Dorante issus de la Commedia dell’arte (Arlequin stéréotype du valet ; personnages qui sont des « types » donc non réalistes -> trucages)

• Mise en abyme théâtrale : les personnages se mentent et se jouent les uns des autres

• Acte I scène 6 : « Il a si bonne mine pour un intendant » -> sous-entendu : Dorante n’est sans doute pas un simple intendant… comme un comédien avec un costume -> se fait passer pour un intendant mais sa beauté, ses bonnes manières, ses talents et sa sensibilité artistique (acte III scène 8 : « C’est-à-dire que le personnage sait peindre ») révèlent sa véritable personnalité.

Rôle d’intendant = trucage

• Mme Argante acte I scène 10 : « C’est moi qui suis sa mère, et qui vous ordonne de la tromper à son avantage, entendez-vous ? »
• Même Dorante est trompé par Dubois alors qu’il se pensait dans la confidence (acte II scène 13) : « Ah ! Dubois m’a trompé ! »

1. Le trucage « a pour fin la non-simulation, le règne de l’amour » :

• L’association du faux et du vrai / le triomphe de l’amour ne peut paradoxalement se faire que par le truchement du mensonge :

• Titre oxymorique de la pièce : « les fausses confidences ».

Exemple de fausse confidence à l’acte I scène 14 : Araminte en s’adressant à Dubois et en parlant de Dorante -> « Surtout qu'il ne sache pas que je suis instruite ; garde un profond secret ».

• Acte I scène 2 : phrase de Dubois -> « L’Amour (vrai) et moi (stratège menteur et manipulateur), nous ferons le reste. » / acte III scène 12 : « il est permis à un amant de chercher les moyens de plaire ». (justification du stratagème au nom de la vérité)
• Dénouement -> « Dans tout ce qui s'est passé chez vous, il n'y a rien de vrai que ma passion qui est infinie » Révéler que tout est faux sauf le sentiment amoureux montre les stratagèmes qu’il a fallu mettre en place et met en valeur la réalité de l’amour.

• Le stratagème permet de révéler ce qui était caché :

• Critique sociale Acte II scène 12 : Dubois en parlant de Dorante -> « il n'est riche qu'en mérite, et ce n'est pas assez. » triste constat : Dorante ne peut prétendre épouser Araminte en raison de son manque d’argent.

• Stratagème = révélateur efficace -> c’est le corps des personnages qui parle et révèle leurs sentiments véritables.

Acte II scène 13 : Araminte en parlant de Dorante qui écrit une lettre censée être adressée au Comte « Je crois que la main vous tremble ! vous paraissez changé » Ou acte II scène 12 -> Araminte s’exprime « d’un ton comme triste » -> son intonation révèle sans qu’elle le veuille sa tristesse (barrière sociale entre elle et Dorante)

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