Lecture linéaire de la lettre 99 des Lettres Persanes
Commentaire d'oeuvre : Lecture linéaire de la lettre 99 des Lettres Persanes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Abygael Huré • 22 Avril 2023 • Commentaire d'oeuvre • 1 272 Mots (6 Pages) • 379 Vues
Intro : Les lettres persanes est un livre épistolaire écrit en 1721 par Charles-Louis de Secondat, plus connu sous le pseudonyme de Montesquieu, dont la lettre 99 nous décrit par une lettre envoyée par Rica à son ami Rhédi, de façon satirique les modes de la France au 18è siècle.
Comment la présentation satirique d’une soumission à la mode conduit-elle à la critique de la monarchie absolue ?
Dans un premier temps, nous allons commencer par analyser les lignes 1 à 3, qui représente la surprise de Rica face au développement de la mode chez les français.
- Montesquieu ouvre sa lettre par le pronom personnel « je », caractéristique d’un échange épistolaire, avec lequel se conjugue le verbe de pensée « trouver », rappelant le caractère subjectif dénoncé.
(Le groupe nominal « caprices de la mode » vise implicitement à comparer les français à des enfants, et introduit l’idée d’une frivolité.)
Le complément circonstanciel de lieu, « chez les français » marquent l’éloignement du locuteur, étant donné qu’il s’agit de Rica, un persan qui observe les français. Il s’agit bien d’un regard d’un persan, qui en tant qu’étranger peut se permettre de juger et d’adapter une attitude moqueuse et sarcastique. L’adjectif « étonnant », relégué en fin de phrase, permet de se rendre compte de la surprise du Persan face à ce qu’il aperçoit. Montesquieu veut que le lecteur se mette à la place de l’étranger, qui pour lui voit ce qu’il connaisse surprenant.
- La deuxième phrase est constituée d’un parallélisme, qui joue alors du comique de répétition. Rica s’amuse des méfaits de la mode. Le comique est appuyé par l’antithèse « été » et « hiver », ainsi que le caractère hyperbolique des verbes « oublier » et « ignorer ». Ces figures suggèrent la rapidité du changement à laquelle subit la mode. En une saison, elle est totalement bouleversée.
- Montesquieu ironise ensuite, en utilisant le conditionnel « on ne saurait croire », pour montrer le coût invraisemblable de la mode, méfait qui s’ajoute à sa vitesse de changement.
Maintenant, nous allons continuer le développement par la difficulté que prend Rica à décrire la mode, de la ligne 4 à 6.
- Rica continue de s’amuser de l’instabilité des mœurs français en en grossissant les effets. Leur vitesse est telle qu’elle empêcherait tout portrait de se construire, ou voir même toute reconnaissance d’avoir lieu. C’est ce que souligne la question rhétorique (à dire). Cette phrase s’agit d’une prétérition, puisqu’il prétend ne pas vouloir parler de la mode, alors qu’il débat justement sur cette dernière. Cela participe ainsi à la satire de cette lettre.
Le terme « détruire » prend un sens hyperbolique, et amplifie la violence de ces révolutions permanentes, accentué par la comparaison « comme celui de leurs ouvriers ». Ainsi, la vitesse des mœurs ne fait pas que rendre obsolète la description du personnage, mais également l’œuvre de joailliers, qui produisent tous ces objets à la mode.
Ensuite, nous allons passer au passage de la ligne 7 à 10, où Rica utilise un exemple pour décrire la rapidité de la mode.
Rica utilise le présent de généralisation pour décrire une situation, où un fils ne reconnaît plus sa mère, revenue après 6 mois d’absence. Il l’a prend même pour une étrangère. Nous pouvons alors retrouver ici un comique de situation. La comparaison « aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans » devient grotesque par l’antithèse qui est constituée par le nombre de mois, qui n’en est que 6. Dans la mode, elle nous fait comprendre que 6 mois équivaut à 30 ans. On retrouve le même décalage comique dans la phrase qui suit. « Le fils méconnaît le portrait de sa mère tant l’habit dans lequel elle est peinte lui parait étranger. » C’est effet comique nous montre que Rica s’amuse des bouleversements qu’on connu les modes par le rythme effréné des changements.
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