La peau de chagrin, Balzac
Cours : La peau de chagrin, Balzac. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Rabbin69 • 12 Juin 2024 • Cours • 1 444 Mots (6 Pages) • 104 Vues
La peau de chagrin Balzac
Fiche d’identité :
Titre : La peau de chagrin
Auteur : Honoré de Balzac
Date : 1831
Mouvement littéraire : nouvelle fantastique/conte oriental/roman réaliste
Parcours proposé : Création et destruction
Ce roman est un roman clé de la Comédie Humaine car Balzac y expose sa conception de l’existence humaine : capital de désir consumé et détruit par volonté et désir
Balzac :
- Ecrivain première moitié du 19e siècle
- Veut faire concurrence à l’état civil et à l’histoire avec description minutieuse de la société de son temps
La peau de chagrin, thèmes :
Désir :
- Désir est une énergie destructrice
- « La peau » est un symbole de l’existence de Raphaël, qui s’amenuise à chaque acte de désir ou volonté
- Le destin est une énergie implacable, dénégation et fuite inutiles, épisode où il jette la peau dans un puit et un domestique la récupère 🡪 pas échapper au destin
- Les efforts et la raison échouent : il a beau s’enfermer dans un hôtel particulier et récuser de son vocabulaire toute référence au désir, la volonté se manifeste et gagne toujours
- La science est impuissante : épisode où Raphaël fait venir un groupe de scientifique (naturalistes, mécaniciens et mathématiciens) pour agrandir la peau
- Raphaël est puni d’avoir préféré le Vouloir et le Pouvoir au Savoir (contrairement à l’Antiquaire)
Le Jeu :
- Au début du roman il joue sa dernière pièce ce qui entraine son envie suicidaire
- Lorsqu’il joue il perd et quand il s’abstient il gagne comme en témoigne la venue du notaire le lendemain de débauche pour l’héritage de 6 millions de francs
- Le jeu pourrait donc être un symbole d’un monde qui distribue honneurs et richesses par hasard
- Une tentation permanente qui mène à la dépossession des individus « On ne s’appartient plus » au début du roman
- Il symbolise la perdition, le risque de gaspiller son énergie vitale en se laissant balloter au gré des hasards
L’argent :
- Omniprésente :
- Par son absence cruelle (avant héritage quête perpétuelle)
- Par sa prolixité (après héritage Raphaël est saturé d’argent)
- Il n’idéalise pas l’argent car elle est selon Balzac une prison qui enferme les personnages dans la recherche monomaniaque de la survie : « Pendant les dix premiers mois de ma réclusion, je menai la vie pauvre et solitaire que je t’ai dépeinte » dit Raphaël
- Il oppose la simplicité généreuse de la pauvreté (Pauline donne de l’argent à Raphaël) et la sécheresse froide du luxe (qui la redonne à Foedora). Les valeurs sont inversées
La science :
Raphaël veut obtenir une explication rationnelle au rétrécissement surnaturel de la peau de chagrin
- Aucun scientifique ne parvient à stopper et expliquer le rétrécissement de la peau
- Balzac fait preuve d’ironie face à l’incapacité des scientifiques : « En laissant le bon Lavrille au milieu de son cabinet rempli de bocaux et de plantes séchées. Il emportait de cette visite, sans la savoir, toute la science humaine : une nomenclature ! »
- Il montre ainsi la supériorité de l’énergie vitale sur la science
Caractéristiques de L’écriture de Balzac:
Œuvre précurseur du réalisme (réalisme pas encore né en 1831)
- Descriptions minutieuses
- Souci du détail (description vêtements Foedora)
- Thèmes de l’économie et de l’argent
- Description de l’aspect matérialiste et prosaïque de la vie bourgeoise
- Cadre spatio-temporel précis
Œuvre fantastique :
- Frontière entre le réel et l’imaginaire semble parfois s’écrouler (la peau n’est pas rationnelle)
- Inspirée du livre « Les contes des mille et une nuits » traduit en français au 18e siècle et qui a fait succès :
- Parallèle entre peau et lampe
- Festin auquel Raphaël participe, il évoque les orgies orientales et les femmes forment une sorte de sérail.
- Transposition de l’univers oriental dans l’univers parisien
Les romans de l’énergie : création et destruction :
- L’énergie qui anime l’homme est à la fois source de création et destruction : « Deux verbes expriment toutes les formes que prennent ces deux causes de mort : VOULOIR et POUVOIR (…) mais SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme »
- Le POUVOIR et le VOULOIR sont des énergies destructrices
- La peau est le symbole du désir dévastateur qui consume la vie de Raphaël au fur et à mesure que sa volonté se manifeste.
- Gaspiller son capital d’énergie dans une existence de plaisirs et de débauche : Rastignac ou Euphrasie et Aquilina : « Nous vivons plus en un jour qu’une bonne bourgeoise en dix ans »
- Choisir la sagesse, l’étude, la jouissance intellectuelle comme l’Antiquaire
- Le SAVOIR est une énergie créatrice
- L’Antiquaire est le symbole du SAVOIR, à qui il doit sa longévité extraordinaire car il a renoncé au plaisir des sens et à la possession matérielle : « J’ai tout vu, mais tranquillement, sans fatigue, je n’ai jamais rien désiré, j’ai tout attendu (…) au lieu de leur laisser dévorer ma vie, je les dramatise, je les développe, je m’en amuse comme de romans que je lirais par une vision intérieure »
- Le vieillard incarne la figure de l’artiste
- Raphaël s’adonne à cette énergie créatrice comme lorsqu’il travaille sur son traité de la volonté
- Cela lui permet de se dépasser et lui donne une créativité philosophique et poétique réelle
- L’amour est une énergie ambigüe :
- + destructrice que créatrice
- Au début du roman l’amour de Pauline semble pouvoir préserver Raphaël d’une vie d’excès
- Après être entré dans « la maison où va tout Paris » et avoir rencontré Foedora, l’amour devient une passion qui va le mener à sa perte
Les romans de l’énergie :
- Guy de Maupassant : écrivain français et disciple de Flaubert
« Bel Ami », 1885 :
Georges Duroy, ancien sous-officier ambitieux, utilise son charme et ses relations avec des femmes influentes pour grimper les échelons de la société parisienne, révélant la corruption et le cynisme de son époque.
Citation :
"Il voulait arriver, lui aussi. Il voulait jouir de la vie, la savourer, la tordre comme un linge pour en extraire les moindres gouttes de bonheur."
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