La Chambre de Rastignac, La Peau de Chagrin, Balzac
Commentaire de texte : La Chambre de Rastignac, La Peau de Chagrin, Balzac. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lola kiii • 29 Janvier 2023 • Commentaire de texte • 1 229 Mots (5 Pages) • 4 203 Vues
,Analyse linéaire
La Chambre de Rastignac, La Peau de Chagrin, Balzac
1) Eléments de contexte
Issu d’un roman connu de Balzac : La Peau de Chagrin, dont les tirages ont été épuisés après 4 jours.
Fondateur du roman en tant que genre littéraire majeur
Son ambition : représenté la totalité du monde français Comédie Humaine retour des personnages. Ce roman fait partie des études philosophiques. Balzac y explicite sa théorie selon tout être aurait un capital d’énergie et je cite « Vouloir nous brûle et Pouvoir nous détruit, mais Savoir laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme. »
Deuxième partie du roman « La Femme sans cœur » correspondant au personnage de Foedora récit de la vie de Raphaël à son ami Emile
Rastignac lui ayant vanté les mérites de la « dissipation », vie faite de divertissement superficiel et de dettes impayées, Raphaël quitte sa mansarde et devient un « viveur ». Tandis que Rastignac va gagner au jeu l’argent de leurs prochaines dépenses, Raphaël l’attend dans sa chambre.
2) Lecture orale
La vie de dissipation à laquelle je me vouais apparut devant moi bizarrement exprimée par la chambre où j’attendais avec une noble insouciance le retour de Rastignac. Au milieu de la cheminée, s’élevait une pendule surmontée d’une Vénus accroupie sur sa tortue, et qui tenait entre ses bras un cigare à demi consumé. Des meubles élégants, présents de l’amour, étaient épars. De vieilles chaussettes traînaient sur un voluptueux divan. Le confortable fauteuil à ressorts dans lequel j’étais plongé portait des cicatrices comme un vieux soldat, il offrait aux regards ses bras déchirés, et montrait incrustées sur son dossier la pommade et l’huile antique apportées par toutes les têtes d’amis. L’opulence et la misère s’accouplaient naïvement dans le lit, sur les murs, partout. Vous eussiez dit les palais de Naples bordés de Lazzaroni. C’était une chambre de joueur ou de mauvais sujet dont le luxe est tout personnel, qui vit de sensations, et des incohérences ne se soucie guère. Ce tableau ne manquait pas d’ailleurs de poésie. La vie s’y dressait avec ses paillettes et ses haillons, soudaine, incomplète comme elle est réellement, mais vive, mais fantasque comme dans une halte où le maraudeur a pillé tout ce qui fait sa joie. Un Byron auquel manquaient des pages avait allumé la falourde du jeune homme qui risque au jeu cent francs et n’a pas une bûche, qui court en tilbury sans posséder une chemise saine et valide. Le lendemain, une comtesse, une actrice ou l’écarté lui donnent un trousseau de roi. Ici la bougie était fichée dans le fourreau vert d’un briquet phosphorique ; là gisait un portrait de femme dépouillé de sa monture d’or ciselé. Comment un jeune homme naturellement avide d’émotions renoncerait-il aux attraits d’une vie aussi riche d’oppositions et qui lui donne les plaisirs de la guerre en temps de paix ? J’étais presque assoupi quand, d’un coup de pied, Rastignac enfonça la porte de sa chambre, et s’écria : — Victoire ! nous pourrons mourir à notre aise. Il me montra son chapeau plein d’or, le mit sur la table, et nous dansâmes autour comme deux Cannibales ayant une proie à manger, hurlant, trépignant, sautant, nous donnant des coups de poing à tuer un rhinocéros, et chantant à l’aspect de tous les plaisirs du monde contenus pour nous dans ce chapeau. — Vingt-sept mille francs, répétait Rastignac en ajoutant quelques billets de banque au tas d’or. À d’autres cet argent suffirait pour vivre, mais nous suffira-t-il pour mourir ? Oh ! oui, nous expirerons dans un bain d’or. Houra ! Et nous cabriolâmes derechef.
3) Caractérisation
L’attente de Raphaël constitue une pause narrative, et offre l’occasion d’une description détaillée et hautement symbolique de la chambre de Rastignac, dans laquelle il attend ce dernier.
4) Structure :
- Mouvement 1 : début à « ne se soucie guère » : la chambre antithétique d’un dandy (désargenté)
- Mouvement 2 : de « ce tableau » à « temps de paix » : une vie dissipée à l’image de la chambre
- Mouvement 3 : de « j’étais presque » à la fin : la victoire d’une vie de débauche sauvage et mortelle
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