Dissertation sur Le Malade imaginaire, de Molière
Dissertation : Dissertation sur Le Malade imaginaire, de Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Xeanoo • 7 Mars 2023 • Dissertation • 4 701 Mots (19 Pages) • 357 Vues
La Terre qui penche
Fiches personnages
Blanche
Blanche est une enfant de onze ans que l’on voit grandir tout au long de l’histoire. Elle tient le rôle principal. Elle a comme particularité d’avoir deux statuts : elle raconte tantôt l’histoire à travers les yeux de « la petite fille », tantôt à travers ceux de « la vieille âme ».
Elle se décrit comme étant petite, maigre et ayant des cheveux roux bouclés. Elle est très attachée à sa petite chemise blanche qui lui arrive mi-cuisses ; elle la porte quasiment tout du long. Fille de seigneur et « d’Êve », elle est en grand manque d’affection. La seule tendresse qu’elle a pu trouver dans son enfance est celle de sa nourrice. Elle a une sœur Solange, ainsi qu’un frère, Aymon, qui est en fait son promis, mais on apprend seulement à la fin que son fiancé est du même sang.
L’histoire débute réellement lorsque son père, ne supportant plus de l’entendre parler pendant son sommeil, décide de l’amener au royaume des Murmures, en laissant Blanche dans l’innocence de son avenir. On découvre alors une petite fille qui se plie aux règles, bien éduquée. Elle se laisse frapper par son père sans le mériter, alors que celui-ci est convaincu que son intelligence est la porte ouverte au diable. Alors Blanche se remet en question, elle croit dur comme fer ce que son père lui inculque. De plus, elle est formatée pour être résistante, « dure à la douleur ». Aussi, en raison de son jeune âge, elle est considérée comme une moins-que-rien : « la transparente, la fluette, l’inutile » (p.40), par les hommes de son royaume, notamment par son père. Cependant, elle est consciente de ce qui l’entoure : « je serais bien bête si je ne devinais pas que l’on parlait de moi ».
Je suis transparente et le monde qui m’entoure m’est opaque.
Elle rêve de savoir écrire et renferme un jardin secret : « mes secrets à moi ». Rêveuse et innocente, elle va peu à peu comprendre que le monde et les hommes qui l’entourent sont cruels. Néanmoins, elle garde toujours sa joie de vivre et son optimisme. Par exemple, même après l’exécution de son plus fidèle ami le cheval Bouc, cette « créature qui, sans être devenue tout à fait homme, n’était plus vraiment cheval », Blanche arrive à sentir sa présence et monter en elle une grande joie qui lui explose dans la poitrine.
Au fil du temps, elle acquiert de la maturité. Notamment lorsqu’elle réalise que son père l’abandonne aux Murmures. Etant depuis toujours soumise aux lois, elle désobéit alors pour la première fois en se sauvant. Sa vraie nature dépasse son apparence, et la fille sauvage, forte et pleine d’espoir souhaite tester toutes les expériences de la vie.
Effectivement, Blanche est au centre d’un des thèmes majeurs du roman : la découverte de soi. On la voit désirer pour la première fois. En effet, le page est un jeune homme pour qui elle ressent une forte attirance : « infime baiser, tant rêvé, goût salé dans l’âme » (p.41). Puis, elle ressent le besoin d’être désirée et aimée par Bouc, le chevalier de son père : « Est-ce ainsi que sont les bons pères avec leurs filles ? » Elle souhaite ensuite « donner son premier baiser ». On affirme alors que Blanche a le besoin de susciter de l’attention masculine afin de combler son manque d’affection engendré par la froideur de son père et par l’absence d’une mère qu’elle n’a pas eue.
Puis, Blanche s’élève spirituellement lorsqu’elle est rendue aux Murmures. D’abord la tentative de viol de Bouc, ensuite l’abandon de son père : « père m’a déplantée de mon pré » (p.54), extrait qui témoigne de la nécessité de la petite fille à s’adapter.
Dans son nouveau monde, Blanche devient jalouse pour la première fois en faisant partie d’un triangle amoureux : la jeunesse qui expérimente l’Amour. Eloi, Aymon et elle-même sont unis par un amour profond qui suscite la souffrance de l’Aiguille : « Je ne veux pas qu’Aymon s’éveille face à ce garçon-là. Je veux qu’il me voie, moi, quand il ouvrira les yeux. » (p.259). Mais elle a aussi envie d’Eloi : « Cet autre baiser, celui d’Eloi, t’avait autant remué que le premier, celui que tu avais donné à l’Enfant endormi »(P.266). La petite fille « dévore Aymon et Eloi de ses yeux », les deux grands amours de sa vie. Cette fascination est-elle le résultat de ses sentiments contradictoires exacerbés par l’adolescence ? Elle se sent perdue tant tout est nouveau chez elle, autant spirituellement que physiquement. En effet, on relève : «tous ces sentiments qui te traversaient et que tu ne parvenais ni à maîtriser, ni à comprendre » (p.283).
Effectivement, Blanche admire les changements de son corps. Elle tâte ses tétons pour les sentir pousser. Aussi, une « coulée chaude lui glisse entre les jambes ». On lui explique alors qu’elle tend à la féminité, jusqu’à finalement affirmer : « Je suis une femme à présent ».
Le personnage de blanche m’a particulièrement touchée car j’ai pu m’identifier à cette petite fille qui découvre la vie, qui s’émerveille et s’étonne face à toutes les nouvelles expériences qui s’offrent à elle. Blanche m’a fait penser à Raiponce des frères Grimm. Cette jeune femme a longtemps été enfermée dans une tour, ne pouvant ainsi pas vivre la « vraie vie ». Lorsqu’elle a l’opportunité d’en sortir, elle devient heureuse car elle est enfin reliée aux bonheurs du monde. Son innocence, sa fragilité et son audace sont similaires aux traits de caractère de notre héroïne.
Le père de Blanche, Martin
Voici un homme laid, au visage ravagé, dont les cheveux sont d’un blond paille et dont la bave coule depuis une bouche grasse. Il a aussi des « grosses mains » pour attraper les filles et les pénétrer. Ce n’est pas un portrait très flatteur pour un seigneur de 38 ans et ancien guerrier. Il est le père de Blanche et toute l’histoire découle de ses actes antérieurs. Tout est engendré par les ravages qu’il a causés.
Il est l’allégorie d’une « bête humaine » (p.42). Il est montré comme étant autoritaire, en raison de l’éducation donnée à sa fille ; froid, strict, dur et sans cœur : « avec cette brusquerie qui le caractérise». Il ne semble pas avoir un seul remord lorsqu’il abandonne sa fille ou lorsqu’il profite de l’admiration qu’il suscite chez sa première proie, Aélis. Martin est un être supérieur pour qui les femmes ne sont que des objets sexuels. Il est égoïste et égocentrique. Il ne pense qu’à sont plaisir. Il est la convoitise de trois femmes : la mère de Blanche, Aélis, et la Loue. S’il veut montrer son côté séducteur à cette dernière est-ce par amour ou par égocentrisme ? Et aima-t-il seulement Aélis ou n’était-elle que le moyen de refléter sa puissance masculine ?
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