Dissertation sur le Malade Imaginaire de Molière
Dissertation : Dissertation sur le Malade Imaginaire de Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elsa Maignent • 4 Janvier 2024 • Dissertation • 1 396 Mots (6 Pages) • 219 Vues
« Castigat ridendo mores » est la devise de la comédie imaginée par le poète Santeul, elle signifie « corriger les mœurs par le rire ». Dans la comédie-ballet, Le Malade Imaginaire, écrite par Molière et créée par la Troupe du Roi sur la scène du Palais-Royal à Paris, nous retrouvons une certaine satire de la médecine détournée par le biais de l’humour. Composé de trois actes rédigés en prose, Le Malade Imaginaire est à la fois divertissant et didactique. Son auteur, Molière, est un grand comédien et dramaturge français appartenant au mouvement littéraire du classicisme. Il prône ainsi l’idéal esthétique et humain, a un goût pour la morale et respecte la règle des trois unités. Il est connu pour ses nombreuses pièces de théâtre jouées devant Louis XIV mêlant puissance comique et critique morale et sociale. Mais qu’est-ce qu’une pièce de théâtre ? Du grec « théômai », le théâtre est avant tout un spectacle devant lequel des acteurs donnent vie aux personnages et agissent devant un public, dans le but de faire rire et divertir, en dénonçant les travers et les abus de la société selon Molière. Dans la comédie-ballet, Le Malade imaginaire, alliant la musique et la danse, nous retrouvons un grand dynamisme, propre à ce célèbre dramaturge. Ainsi nous pouvons nous demander, comment les dynamismes présents dans l’œuvre font-ils de cette comédie-ballet, une comédie divertissante ? Nous allons tout d’abord analyser les différents types de comique présents dans l’œuvre, puis nous étudierons sa mise en scène dynamique.
I- Les différents types de comique présents dans l’œuvre
a. Comique de mot
- Noms des personnages -> M. Bonnefoy, M. Purgon
- Jeu de mots, leurs ambigüités -> « C’est à Monsieur Fleurant à y mettre le nez » Acte I, Scène 2
- Injures -> « chienne », « carogne », « coquine » Acte I, scène 2, Argan à Toinette
- Répétitions -> « Le poumon » Acte III, scène 10, « -Non. – Non ? – Non. » Acte I, scène 5
- Surnoms ridicules entre Argan et Béline -> « Mamie », « Mamour », Acte I, scène 7, « Petit fils » Acte I, scène 6
- Phrases laconiques -> « -Vous ? – Moi. – Bon. » Acte I, scène 5, Répliques entre
Toinette et Argan
b. Comique de situation
- Continuel allé et retour d’Argan aux toilettes -> « courant au bassin » Acte I, scène 4
- Discours incohérents des médecins -> Acte I, scène 2, Toinette se moque et critique les remèdes des médecins
- Quiproquos -> Acte II, scène 5, Thomas Diafoirus confond sa future femme, Angélique avec sa belle-mère, Béline
- Coup de théâtre -> arrivée inopinée de Cléante qui se fait passer pour un maître de musique auprès d’Argan, Acte II, scène 1
- Acte II, scène 5 -> Argan demande à Cléante et Angélique de chanter. Ils improvisent une chanson qui parle de leur situation
- Maladie inconnue du début jusqu’à la fin de la pièce c. Comique de caractère et de geste
- Argan -> hypocondriaque
- Toinette, la servante, se moque régulièrement d’Argan « en raillant » Acte I, scène 3
- Argan apparaît dès le début de la scène comme fou, il fait les comptes pour son apothicaire et présente implicitement au public tous ses traitements -> Noms de médicaments plus extravagants les uns que les autres « catholicon », « julep hépatique »
- Coups de bâton -> Acte II, scène 8 : « il va prendre une poignée de verges », « la prenant pour la fouetter »
- Toinette déguisée en médecin -> Acte III, scène 8
[pic 1]
=Dynamisme + Comique -> Divertissement
II- Une mise en scène dynamique a. Structure vivante
- 3 actes découpés en scène courtes -> vivacité
- Ouverture sous la forme d’églogue -> chant + danse afin de chanter les louanges de Louis XIV
- Nombreux personnages -> Argan, Béline, Angélique, Louison, Béralde, Cléante, M. Diafoirus…
- Caractères et personnalités de chacun d’eux -> diversité et dynamisme
- Cadre spatio-temporel -> comédie de deux heures pour une action censée durer deux jours, « tard » Acte I, scène 8, « nous divertir un peu ce soir », Acte III, scène 14 : rapidité de la scène -> amusant, divertissant
- Satire de la médecine par les différents types de comique (de mot, de geste, de situation et de caractère) et de comédie (la farce, la comédie antique et la commedia dell’arte)
b. Intermèdes
- Articulation de la comédie- ballet par des « intermèdes », parties dansées et chantées
-> en liens avec l’intrigue : Argan et ses problèmes familiaux et médicaux
- Chant et la danse = source de divertissement
- Intermèdes définis comme étant des petits divertissements intercalés entre les différents actes d’une pièce de théâtre
- 1er intermède -> peu de lien avec l’intrigue principal : Polichinelle donne sa sérénade à Toinette, son amante : chant italien (se moquant de Lully) + danse accompagnée de
violons ainsi qu’une querelle entre les archers = divertissement total
- 2ème intermède -> lien étroit avec l’intrigue principal : mise en abyme : spectacle exotique, danseurs égyptiens -> divertir Le Malade imaginaire
- 3ème intermède -> lien total avec l’intrigue principal : Argan devient médecin ->comédie burlesque : danse, chant, récit, tirades en faux latin … c. Intrigue divertissante
- Champ lexical de la médecine du début à la fin de l’œuvre -> « clystère détersif » Acte
I, scène 1, « habile médecin » Acte II, scène 4, « soins » Acte III, scène 5
- Titre -> annonce d’emblée le thème principal « Le Malade imaginaire »
- Satire de la médecine : avec M. Purgon et Toinette, du mariage : mariage arrangé entre Angélique et Thomas Diafoirus + triangle amoureux avec Cléante et de l’hypocondrie : avec Argan
- Trois nœuds : -> Angélique voulant épouser Cléante mais ses parents s’y opposent
->Béline voulant accaparer l’héritage d’Argan
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