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Dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges ne lutte-t-elle que pour les droits des femmes ?

Dissertation : Dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges ne lutte-t-elle que pour les droits des femmes ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Mai 2023  •  Dissertation  •  965 Mots (4 Pages)  •  552 Vues

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Dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne,

Olympe de Gouges ne lutte-t-elle que pour les droits des femmes ?

                En 1791, soit 2 ans après la Révolution française et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Olympe de Gouges écrit un pastiche intitulée la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne dans le but de définir les principes d’égalité entre les femmes et les hommes. Nous pouvons nous demander si dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (DDFC), Olympe de Gouges ne lutte que pour les droits des femmes. Nous aborderons d’abord comment, à travers la DDFC, cette auteure lutte pour les droits des femmes puis comment à travers la critique des injustices entre les deux sexes, Olympe de Gouges défend d’autres oubliés de la société pour finalement s’inscrire dans l’esprit des siècles des Lumières et rechercher à améliorer la société toute entière comme tant d’autres l’ont tenté.

Olympe de Gouges reprend la forme de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui est adressée aux « représentants du peuple français » qui devient alors la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne dans laquelle elle proclame « les droits naturels, inaliénables et sacrés de la femme » (préambule) qu’elle adresse aux « mères, filles, sœurs, représentantes de la nation » mais aussi aux hommes, comme le montre le début du texte Les droits de la femme « Homme, es-tu capable d’être juste ? ».

En conservant la même forme juridique, avec un préambule, une série d’articles et un postambule, de nombreuses tournures de phrases et un vocabulaire très semblable, l’auteur réalise un véritable pastiche de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen dans laquelle Olympe de Gouges considère que tous les citoyens ne sont pas représentés. Ainsi, elle ajoute les femmes aux articles comme dans le premier article « La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. »

Elle remplace également certains extraits pour que cela appuie son argumentation : « la Loi » de l’article 5 devient « Les Lois de la nature et de la raison » ; elle se sert ainsi de la nature, point de référence ultime pour mettre en évidence une égalité entre les sexes.

Ainsi, sa version de la déclaration présente diverses revendications pour les femmes et c’est dès ce premier article que l’auteure réclame l’égalité entre les hommes et les femmes. Il en découle les articles suivants, à savoir, l’égalité des droits juridiques et politiques avec « la liberté, la propriété, la sûreté, […] la résistance à l’oppression » (article II) ; la liberté d’opinion et d’expression (articles X et XI) ; le droit de propriété (article XVII).

Olympe de Gouges met donc en évidence que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ne prend pas en compte TOUS les citoyens. Les oubliés de ce texte sont les minorités de la société, les mis à l’écart de tous : pas seulement les femmes en général, mais aussi certaines catégories de femmes, rejetées de toute la société (et même des femmes) : les mères filles, les veuves et les prostituées. Tout comme Voltaire évoque dans Candide comment les femmes peuvent être maltraitées dans la société lorsqu’elles ne sont pas sous la protection d’un homme comme leur mari et ce dans l’indifférence la plus complète,  dans la Forme du contrat social de l’homme et de la femme, non seulement, Olympe de Gouges défend les veuves et les demoiselles trompées par de fausses promesses d’un homme […] » et, en substituant au sacrement du mariage des « conventions conjugales », elle s’insurge ainsi contre l’institution du mariage « tombeau de la confiance et de l’amour » et le poids du clergé dans les relations hommes/femmes. Pour ces femmes, elle souhaite aussi une loi pour permettre à une femme d’obliger un homme à reconnaitre qu’il est le père de son enfant, ce qui revient aussi à défendre les droits de l’enfant. Enfin, l’auteure souhaite aussi défendre les « filles publiques » pour lesquelles elle souhaite de meilleures conditions de vie.

Enfin, tout comme dans Candide lorsque l’éponyme arrive à Surinam, Voltaire s’évertue à secouer la bonne conscience des Européens qui se régalent du sucre malgré le coût humain des esclaves, Olympe de Gouges évoque aussi une catégorie d’opprimés : les esclaves. En effet, dans sa Forme de contrat social, elle critique vivement l’esclavage en évoquant des « hommes de couleur » ; elle présente les colons comme « inhumains », devenus « aveugles « par leur « ambition », des despotes » qui règnent en pouvoir absolu sur ces hommes et, s’appuyant de nouveau sur la raison et la nature « […] la nature frémit d’horreur », elle montre que cette situation n’est pas normale.

        Olympe de Gouges cherche donc à lutter contre une domination masculine qui lui paraît injuste sur les femmes, toutes les femmes mais aussi les esclaves. Il s’agit pour elle d’améliorer la société dans son ensemble afin qu’elle soit plus juste pour tous et permettre à chacun de pouvoir atteindre le bonheur en luttant contre les injustices et les inégalités. Cette lutte a été poursuivie jusqu’à aujourd’hui et reste d’actualité : nous cherchons toujours à obtenir plus d’égalité entre les hommes et les femmes, quelque soit leur religion, leur origine ou leur opinion, partout dans le monde et il n’y a qu’à s’intéresser aux lois de parité dans tous les domaines, y compris celui politique, aux lois sur les conditions d’embauche, aux lois d’accès à l’éducation pour tous, à celles sur le respect de la laïcité, …pour s’en convaincre.

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