Corniche Kennedy, Maylis De Kerangal
Commentaire de texte : Corniche Kennedy, Maylis De Kerangal. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar PRINCESSANNA • 24 Avril 2025 • Commentaire de texte • 760 Mots (4 Pages) • 6 Vues
Corniche Kennedy, chapitre 2
INTRODUCTION
Le roman ''Corniche Kennedy''', de Maylis De Kerangal, publié en 2008, décrit avec réalisme les adolescents d'un quartier de Marseille, qui, en plongeant de trois, sept ou 12 mètres s'intègrent dans une bande . Le début de l'extrait se situe au second promontoire, l'ensemble comporte trois phases : d'abord la description du plongeoir et de son cadre ; ensuite l' attitude des plongeurs avant, pendant et après le plongeon ; enfin, la représentation symbolique du comportement et du saut au 3ème plongeoir. En quoi plonger dans ce cadre particulier permet-il d'atténuer les inégalités sociales ?
LE ''JUST DO IT'' ET SON CADRE Le début ,''une fois remontés sur la pointe'' suggère l'accès des adolescents au second plongeoir. Le champ lexical, : paroi, escalier, promontoire, indique la hauteur et le cadre :l'adjectif ''naturel'' caractérise l'escalier. Ce ''Just do it,'' évoque l'action : ''Fais-le''. Sa description est une synesthésie visuelle et tactile : ''langue de pierre'',''absolument lisse'' ;deux adjectifs caractérisent sa parfaite géométrie : ''horizontale'', parallèle'' . Le champ lexical mélioratif du cadre naturel : ''devant'' proue,''pôle position'', pointe du continent'' suggère une situation avantageuse, rappellent la mer et la liberté : ''regard sans la moindre obstruction''. Le soleil, l 'eau, les rochers et l'air (qu'ils respirent) recréent le cosmos : ''qui leur offre le monde'' d'où la comparaison avec des seigneurs. .
LE JUST DO IT, UN RETOUR EN SOI Ici, le comportement des plongeurs change : ils semblent plus calmes, plus posés :''mouvements plus lents'', comme si ce moment d'action individuelle les rendait plus conscients d'eux-mêmes, :''empreints de majesté'' ;un tiret et le participe passé ''finis'' accentuent la rupture avec la dynamique du jeu :''créatures, gosses, personnages,'' évoquent l' immaturité et le théâtre avec acteurs et public. Le champ lexical de l'excès les caractérise :''hyperactives, ''excités'', ''dopés''.ainsi que la dynamique:''poursuivre, doubler ,sauter''. Au contraire, la forme adverbiale ''à présent' marque la rupture : trois verbes pronominaux désignent des actions sur eux-mêmes : ''se concentrent. s'avancent, s'immobilisent, - La ponctuation : point, tiret prolongent l'immobilité et le silence intérieur : ''ce qu'ils se disent je l'ignore'', rappelle la narratrice. Un instant, leur rapport au monde s'adoucit :''lèvent les yeux au ciel, leurs cils touchent l'azur', caressent' l'optique,la lentille, le globe.''. Les corps sont comparés à ''des allumettes de plomb'', l'oxymore mêlant la fragilité des corps à la violence de la chute, le verbe ''plonger'' dérivant du mot ''plomb''. Les risques sont évoqués : ''brûlures,'' rappelant l'apprentissage d'une technique parfaite : '' courbure, angle de pénétration'' pour réussir un plongeon. Alors, la joie est intense : ''hilares'' mais très brève, comparée à ce qui précède .
UN FACE A FACE DANGEREUX ET SALVATEUR Ce plongeoir est seulement caractérisé par l'adjectif ''dangereux'' et son nom : Face to Face , évoque un défi , un duel, y compris avec la mort dont ils se moquent: ''arghhhhh la môôôôrt !''.C'est l'endroit choisi par eux où l'on cherche à grandir , physiquement et mentalement ; un cinéma en plein air où les héros triomphent: ''promontoire des duels, soleil des westerns'' ; la prise de risque est une manière de prouver sa valeur, à soi et aux autres :''celui de l'épate et du grand jeu'' car ''jouer'' avec la limite est essentiel pour ressentir des émotions physiques puissantes, qui vous débordent : ''c'est la même crue qui les traverse'', des sensations liées à une jubilation de la réussite : ''une amplification de la lumière, une saisie de la joie''.
...