Corniche Kennedy Commentaire composé Face to Face
Commentaire de texte : Corniche Kennedy Commentaire composé Face to Face. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tobebryant • 21 Mai 2018 • Commentaire de texte • 1 649 Mots (7 Pages) • 7 562 Vues
Commentaire composé
Le réalisme est un mouvement littéraire apparu au XIXème siècle décrivant la vie quotidienne telle qu’elle est, sans chercher à l’idéaliser. Corniche Kennedy est un roman dans lequel on retrouve des éléments de l’écriture réaliste. Il a été écrit par Mailys de Kerangal et publié en 2008. Il raconte l'histoire d’un groupe d'adolescents, d'une fille issue de la bourgeoisie et d'un agent de police durant un été à Marseille. Lors de cet extrait, trois membres de la bande se retrouvent sur le plus haut saut de la Plate (endroit où la bande se retrouve), nommé le Face to Face. Ils vont sauter tour à tour, en commençant par Mario, l’enfant des quartiers pauvres, suivront Suzanne, la fille issue de la haute bourgeoisie et Eddy, le chef du groupe de jeune qui traine sur la Plate, issu de la classe moyenne. Nous nous demanderons quelles rencontres permet ce saut extrême. Pour répondre à cela, nous travaillerons dans un premier temps sur le fait que ce saut permet une rencontre physique entre trois individus issus de classes sociales différentes, dans un deuxième temps, nous nous pencherons sur le fait que ce saut permet la formation d’un trio et dans un troisième temps, nous verrons que ce saut permet l’accès à la liberté.
Ce saut permet tout d’abord une rencontre entre trois individus issus de classes sociales différentes. En effet, chaque personnage nous est présenté au travers du regard des autres personnages ou de celui de la narratrice. Dans un premier temps, nous avons une présentation de Mario, au travers de Suzanne : « Mario dont elle pu voir de près les bras calibrés allumettes-dont le droit tatoué d’un bracelet de barbelés à hauteur du biscoteau » (l.4 à 6). Nous pouvons voir que nous avons le point de vue de Suzanne puisqu’elle le voit « de près », jusqu’à pouvoir distinguer son tatouage représentant un bracelet de barbelés. Ce tatouage représente l’enfermement de Mario dans sa condition sociale. Suzanne nous donne une image d’un personnage fragile, en effet, les bras du jeune homme sont dits « calibrés allumettes ». L’apposition de « allumettes » montre l’absence de muscle, la maigreur du garçon, et ainsi la fragilité. De plus, l’utilisation de « biscoteau » pour désigner ses bras accentue le caractère enfantin de Mario et ainsi sa fragilité. Ce même caractère enfantin, nous le retrouvons à travers du point de vue du narrateur : « comme si le ciel dissimulait des lignes de fuite qu’il fallait saisir tels les pompons du manège » (l.14-15). La comparaison de ces « lignes de fuite » avec « les pompons du manège » montre Mario comme un enfant dans un manège. De plus, après son saut, Mario ressort de l’eau « poisson pilote tout sourire » (l.16-15). Il nous apparaît ainsi plus petit que les autres, qui seraient donc les gros poissons. Sa réaction après le saut : « tu m’as bien regardé ?, trop pur, tu vas voir, tu m’as vu ? » nous rappelle un enfant qui regarde sa mère ou une grande personne, tout fier de ce qu’il a accompli. Nous avons ensuite Eddy, le leader de la bande de la Plate. Celui ci nous est dépeint comme serein : « Eddy l’a rejointe et la prenant par les épaules » (l.19). Il nous semble maître de la situation, puisqu’il tente de rassurer Suzanne. Néanmoins, il nous apparaît également comme moqueur : « Il la regarde de haut, ludique » (l. 24), se moquant de sa peur. Cet aspect moqueur réapparait également dans ce passage : « Il répète, feignant d’être songeur » (l.22-23), il se moque ici du prénom de Suzanne en étant ironique. Ce jeu sur les prénoms marque la différence sociale des personnages. Eddy nous paraît également très sur de lui : « Moi c’est Eddy, il reprend, une main sur la hanche, vedette décontractée » (l.28-29), son attitude parle d’elle même, il frime.
Nous avons également la présentation de Suzanne. Nous la voyons notamment au travers du point de vue de Eddy : « la prenant par les épaules-dures comme du bois- » (l.19-20). Elle est crispée, pas à l’aise sur cet énorme saut. À cet instant, elle nous fait penser à une princesse, qui n’a pas l’habitude de se retrouver confrontée au danger, cela rappelle ses origines sociales. Cette crispation est renforcée par la description physique que fait Eddy : « elle est franchement moche tellement elle est blafarde, décolorée, les traits grossiers, la peau sèche, les lèvres fripées » (l.24 à 25). À la crispation s’ajoute donc un teint clair, montrant sa peur.
La rencontre de ces trois personnages est permise par le saut. En effet, c’est Suzanne qui a amené les garçons à la rejoindre, on peut le deviner grâce au « sourire de la fille » (l.1). De plus, la « forme de flammèche » (l. 2) de ce même sourire indique que quelque chose d’important est en train de se dérouler. Le nom du saut est « Face To Face ». Cela signifie en français « Face À Face », on peut donc dire que ce saut est une rencontre, un face à face. Et ici, ce face à face se déroule entre trois jeunes issus de classes sociales différentes.
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