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La nature et la technique

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Par   •  9 Avril 2024  •  Cours  •  4 104 Mots (17 Pages)  •  112 Vues

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LA  NATURE -LA TECHNIQUE

La notion est polysémique. Nous devons faire l’effort d’en trouver les nombreuses acceptions pour savoir de quoi l’on parle.

 I. Qu’est-ce que la Nature ?

  1.  1) Le naturel : ce qui existe par soi – sans l'intervention de l'être humain / Finalisme et Mécanisme

Nous distinguons la nature des artifices créés par l’homme et par sa culture. Ainsi le naturel s’oppose à l’artificiel.

Qu’est-ce qui distingue, selon Aristote, les productions naturelles des produits de l’art et de la technique ?

 Les quatre causes :

 Aristote explique la production de toute chose (naturelle ou artificielle) par des causes.

Le lit, par exemple, puisqu’Aristote en parle, peut être fait en bois. Le bois est ici sa matière de fabrication. Aristote parle alors de cause matérielle. Le lit a aussi une certaine forme, c’est pourquoi Aristote parle de cause formelle. Pour expliquer comment le bois se transforme en lit qui a pour fonction d’accueillir le dormeur, Aristote parle de cause motrice ou efficiente. Il est clair qu’ici, ce n’est pas la nature qui a produit le lit mais le menuisier qui en vertu de techniques appropriées a découpé le bois et associé les pièces pour en faire un lit. Mais le lit n’existerait pas sans une cause finale. Cette cause se trouve dans l’esprit du menuisier qui a le plan du lit avant sa fabrication.

Causes motrice et finale sont internes (ou immanentes) aux productions naturelles ; elles sont au contraire externes (ou transcendantes) aux produits de l’art et de la technique.

Ce qui distingue donc les choses naturelles des choses artificielles est que les premières possèdent en elles-mêmes le principe de ce qui les meut et produit leur croissance, et les secondes en dehors d'elles-mêmes. Les choses naturelles ont donc un principe (immanent) qui les fait tendre vers leur fin : le gland tend naturellement à devenir chêne, le bourgeon fleur. Et toutes les choses sont par nature orientées vers une fin qui leur est propre - « La nature ne fait rien en vain ».

=> Nous voyons que la pensée grecque se réfère constamment au travail de l'artisan.

Aristote adhère donc au finalisme pour penser les choses de la nature. Elles ne sont pas, le résultat du hasard mais elles s’expliquent par l’action et l’intervention de causes finales. 

Remarque : Cette définition de la nature ne va toutefois pas de soi. Il n’est en effet pas si facile de distinguer le naturel de l’artificiel.

  • Descartes, au 17ème siècle, a une autre conception de ce qui est naturel que l'on peut appeler mécaniste :

Le mécanisme est un principe explicatif matérialiste qui conçoit la plupart des phénomènes suivant le modèle des relations de cause à effet. Descartes s'attache à critiquer la physique d'inspiration aristotélicienne qui avait jusque-là dominé la compréhension de la nature. Selon Descartes il n'est pas besoin d'avoir recours à des notions telles que la puissance ou de la comparer à une grande âme ou à une artiste, pour expliquer comment les phénomènes se produisent. Il le dit dans son Traité du monde : il ne faut point concevoir la Nature comme « quelque déesse » ou « quelque puissance imaginaire » 

  • Elle n'est que l'ensemble des choses matérielles obéissant à des lois aussi simples qu'universelles.

=> La physique des modernes est avant tout une « mécanique » : le mouvement cesse d'être tenu comme chez Aristote comme un processus d'actualisation par lequel une forme progressivement se réalise. Il est conçu comme déplacement – mouvement local- dont on cherche à établir les lois

  • La Nature perd ainsi son ancien statut : elle n'est plus le principe de mouvements finalisés vers des buts – comme une âme – elle n'est qu'un ensemble de choses matérielles explicables par des lois

Les objets naturels obéissent à des lois mécaniques et le monde est perçu lui-même comme une machine. Cette théorie modèle ses explications des phénomènes naturels sur les caractéristiques d'une machine représentée de façon emblématique par l'horloge.

La métaphore de la machine, loin d'être cantonnée aux domaines de l'astronomie ou de la physique, est attribuée au fonctionnement des êtres vivants.

En effet, d'une part il n'existe à cette époque aucune frontière bien définie entre les êtres vivants et les objets inanimés, et d'autre part le fonctionnement des êtres vivants est appréhendé comme un reflet du fonctionnement déjà élucidé pour les autres objets naturels.

Cette conception des êtres vivants en tant que machines transparaît dans les écrits de Descartes : « car jusques ici j'ai décrit cette terre, et généralement tout le monde visible, comme si c'était seulement une machine en laquelle il n'y eût rien à considérer que les figures et les mouvements de ses parties » ; ou encore « Lorsqu'une montre marque les heures par les moyens des roues dont elle est faite, cela ne lui est pas moins naturel qu'il n'est à un arbre de produire des fruits ».

Selon Descartes, les propriétés d'un objet se comprennent à partir de l'arrangement de la matière.

Notons enfin que la philosophie naturelle de Descartes comporte deux aspects étroitement liés : d'une part le mécanisme constitue une ontologie de la nature, en ce sens que les êtres vivants sont assimilés à des machines [ce qui donnera lieu à sa fameuse théorie des « animaux-machines »] ; d'autre part il est utilisé comme épistémologie, puisqu'il fournit une approche pratique en vue de décrire et d'analyser les propriétés structurales et fonctionnelles des organismes.

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