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Le travail, la technique, la nature

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Par   •  25 Janvier 2022  •  Cours  •  5 591 Mots (23 Pages)  •  1 008 Vues

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Chapitre 4 : Le travail, la technique et la nature

Introduction : Le travail comme organisation des efforts de l’être humain

        1) Objet de la réflexion : Par le travail l’être humain se libère de la nécessité naturelle

L’être humain possède l’usage de la raison. Il est donc capable d’organiser consciemment son existence et les efforts qu’il entreprend pour assure sa survie. Cette organisation se situe à la fois sur le plan individuel et sur le plan collectif. En ce sens, le travail revêt forcément une dimension sociale L’intérêt que possède le travail est donc double, puisqu’il intéresse l’individu qui le fournit concrètement et qui gagne ainsi de quoi assurer sa subsistance, mais aussi la société qui garantit que ce travail peut être reconnu en raison de son utilité pour la société.

Le travail organise les efforts humains de telle sorte à répondre à un double besoin : la survie de l’individu et le maintien de la société. Comme toute activité qui doit produire quelque chose de manière volontaire, le travail implique la mise en œuvre de moyens appropriés. L’ensemble de ses moyens de production sont désignées par le terme de technique ou d’art. Il ne peut en effet y avoir d’activité consciente, volontaire et organisés sans la mise en œuvre de méthodes, d’outils qui assistent la main et l’intelligence humaines dans l’effort de produire quelque chose.

Par le travail, l’être humain peut transformer activement son milieu de vie et agir sur le monde extérieur qui l’entoure et qu’il transforme à son avantage. C’est que, pour assurer sa survie, l’être humain doit lutter contre les forces hostiles de la nature en faisant usage de sa raison

2) Problème en question : L’être humain n’a plus une existence naturelle

A partir du moment où l’être humain doit lutter contre les forces hostiles de la nature en s’appuyant sur les ressources que lui découvre sa raison, il ne mène plus une existence purement naturelle, car les moyens qu’il met en œuvre pour ce faire sont le résultat d’une réflexion et d’une conduite autonome par rapport à la pression des instincts. L’existence humaine apparaît ainsi comme une existence conventionnelle au sens où elle est régie par des accords entre êtres raisonnables. Et de fait, l’organisation de la vie en commun (la société) et du travail comme l’utilisation de nos inventions technologiques relèvent en effet de conventions

a) Paradoxe : L’opposition de la nature et de la nature humaine

L’être humain reste cependant un être vivant qui possède toujours des instincts et qui ne travaille d’abord que pour répondre à la nécessité naturelle, afin d’assurer sa survie en satisfaisant ses besoins les plus fondamentaux. Mais à la différence de ce qui se passe chez tous les autres êtres naturels, la nature humaine ne semble pas être une fois pour toutes. Et en effet, elle ne semble se réaliser qu’à partir du moment où l’être humain se représente les choses, prend du recul par rapport à elles et peuvent envisager comment agir sur elles. Par conséquent, nous devons admettre que la nature humaine ne peut s’affirmer véritablement qu’à partir du moment où elle s’oppose à la simple nature et cherche à lui imposer la marque de la raison à travers ses réalisations et à travers la manière dont elle transforme la nature et risque de la dénaturé (Hegel). Dans une telle perspective, le travail et la technique sont les principaux moyens que l’être met en œuvre par s’affirmer au nature

b) Difficulté : le travail est-il émancipateur ou aliénant ?

C’est donc par le travail et la technique que l’être humain peut s’affirmer face à la nature et lui opposer sa raison et sa volonté. Le travail tend à libérer l’être humain de la nécessité naturelle ; c’est en ce sens qu’il est émancipateur. Il semble autoriser l’être humain à se servir toujours davantage de ses facultés spécifiques. Le travail semble ainsi donner une forme de liberté à l’être humain. Mais pour lui permettre de sortir de l’état de nature et d’entrer dans l’état civil, le travail impose à l’être humain un ensemble de contraintes qui lui font regretter son existence naturelle (Rousseau). Si le travail met fin à l’esclavage de la nature, il ne libère peut-être pas pour autant l’être humain de tout esclavage, car il rend esclave de la technique.

1ère partie : L’émancipation de l’être humain par rapport à la nécessité naturelle (Platon)

1) Par le travail l’être humain sort de l’existence animale

L’être humain a manifestement une double nature, puisque c’est à la fois un être vivant qui lutter pour assurer sa survie mais aussi un être doué de raison qui entreprend cet effort de manière consciente et volontaire, ce qui est la première forme que revêt le travail.

Cependant, tout ce qui relève d’un effort conscient et volontaire implique une rupture avec la spontanéité de l’existence animale. Pour que les conseils de notre raison puissent être mis en pratique, il faut que nous puissions opposer à la nature la force de notre volonté. Cela implique forcément une certaine violence faite aussi bien à notre nature qu’à la nature en général. Violence vis-à-vis de notre nature, puisque nous devons faire un effort pénible pour réaliser ce que notre raison a projeté. Violence faite à la nature, puisqu’il faudra arracher à la nature les sources d’énergie que nous employons dans le travail et les matériaux que nous transformons pour fabriquer mes objets que nous utilisons.  

Cette forme de violence est thématisée par Platon dans une reprise du mythe de Prométhée (Protagoras). Ce mythe retient trois éléments caractéristiques de l’opposition de la nature et de la nature humaine, de la nature et de la culture (l’artificiel et le conventionnel).

En effet, le mythe rappelle d’abord que l’être humain est la créature la plus faible de la nature. Epiméthée n’a laissé aucun attribut naturel pour que l’être humain, façonné par Prométhée puisse survivre en s’inscrivant dans l’ordre naturel. C’est la cause, c’est la raison pour laquelle l’être humain devra se servir de moyens artificiels de survie

(Hésiode, les travaux et le jours)

Le mythe explique aussi pourquoi la mise en œuvre de ces moyens artificiels implique une violence. Prométhée vole le feu aux dieux pour le donner aux hommes. Il y a transgression d’un interdit et transfert de pouvoir à une créature qui n’est pas capable de l’assumer et de l’exercer à bon escient.

Les arts, c’est-à-dire les techniques, ne permettent pas autres êtres humains de survivre mais les amène à se détruire à travers la lutte pour le pouvoir. En effet, le mythe montre que le don fait par Prométhée aux hommes n’atteint pas la fin escomptée : la lutte pour la survie est remplacée par une lutte pour le pouvoir, lutte qui menace de détruire le genre humain plus sûrement encore que les forces hostiles du nature.

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