Fiche de citations de philosophie
Cours : Fiche de citations de philosophie. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar ruben0707 • 31 Janvier 2025 • Cours • 20 962 Mots (84 Pages) • 34 Vues
16-05-2024
PHILOSOPHIE
2023 - 2024
FICHE de CITATIONS
Ci-joint une série de textes, de citations, de morceaux choisis d’expressions philosophiques ou de résumés d’argumentations. Il s’agit de citations jetées rapidement sur une feuille. Pour une bonne partie, je les ai commentées en cours, ou j’en ai fait allusion sans les citer. Cela doit donc vous rappeler et vous remettre en mémoire une partie du cours.
Les expressions sont classées par auteur. Il ne faut pas nécessairement les apprendre par cœur, mais en garder les idées générales, et surtout chercher à les ressortir de manière adaptée dans le devoir. Il s’agit de les utiliser comme tremplin à une réflexion personnelle.
METHODE pour utiliser une citation ou une référence :
La rhétorique classique[1] avait dégagée les différentes étapes que l’on devait utiliser pour commenter une expression ou un geste mémorable. On peut utiliser cette dans un devoir pour « commenter » une expression. Il faut, au minimum :
- Citer l’expression (si on ne connaît pas exactement la formule, vous attribuez l’idée, sans mettre des guillemets à l’expression). Vous pouvez ainsi dire : « Selon, Hobbes, l’homme est un loup pour l’homme ».
- Paraphraser l’expression : il s’agit de redire avec vos propres mots la phrase. Vous en donnez le contexte, … En soi, la paraphrase n’est pas inutile. Ce qui est mauvais, c’est quand il n’y a QUE de la paraphrase.
- Argumenter, justifier : il s’agit de donner les arguments qui permettent à l’auteur ou à vous d’affirmer cela. Pour cela vous devez vous appuyer sur la définition des termes utilisés dans l’expression.
- Illustrer : vous devez rattacher l’expression à un cas particulier. Cet exemple peut être inventé, peut être repris à l’histoire ou à la littérature.
Ainsi, une expression ou référence philosophique permet de donner de la « matière » à votre devoir. Il permet de rédiger un paragraphe, si ce n’est une partie entière. Ces quatre éléments ne sont pas nécessairement à mettre dans cet ordre. Cela dépendra de votre manière de rédiger.
EXEMPLE classique de DEVELOPPEMENT d’une « CHRIE » :
Isocrate a dit : « La racine de l'éducation est amère, mais les fruits en sont doux ».
Il s'agissait, pour un étudiant de l’Antiquité, d'arriver à développer une pensée selon un plan bien établi et précis, en sept ou huit points. Ainsi, les manuels anciens de rhétorique, pour le commentaire de cette expression, donnaient le plan suivant[2] :
- l’éloge (du personnage que l’on fait agir ou parler) : présenter Isocrate et en faire son éloge.
« Isocrate était sage … » (développer ce thème)
- l’exposition (de la maxime ou du fait) : paraphraser en trois lignes l’aphorisme.
« Il a dit ceci … » (reprendre l’expression textuellement) ; puis, « c’est-à-dire que celui qui désire s’instruire entreprend une rude tâche, mais qu’au bout de ses peines, il trouve le bonheur… »
- la cause : justifier brièvement son opinion.
« car les plus grandes actions réussissent volontiers à force de labeur, et la réussite l’emporte sur le plaisir immédiat… » (développez ce thème, et la différence entre le « bonheur » et le « plaisir immédiat »)
- le contraire : l'établir par contraste en réfutant l'opinion contraire.
« En effet, tandis que les actions médiocres ne demandent pas de peine et que leur issue est sans plaisir, pour les actions remarquables, c’est le contraire… »
- la similitude : l’illustrer d'une comparaison.
« De même que les agriculteurs sèment dans la peine avant d’en récolter les fruits dans la joie, de même celui qui fait l’effort de s’instruire est assuré de recueillir les honneurs … »
- l’exemple : donner une anecdote empruntée à l’histoire, à la littérature, ...
« Voyez Démosthène[3] ! Nul orateur ne s’est donné autant de peine pour se former, et nul n’est devenu aussi célèbre ! Il s’enfermait dans sa chambre, et il travaillait dur ; mais plus tard, il en a récolté les fruits, les couronnes et les proclamations … »
- le témoignage d’une « autorité » (argument d’autorité) : citer des autorités à l'appui, empruntées aux anciens (Hésiode, Homère, ...), à des modernes (Descartes, Montaigne, …) ou à des contemporains.
« Hésiode vient confirmer cela quand il dit : « Et avant la vertu, les dieux ont placé la sueur »[4] ; et il en est de même pour un autre poète : « Les dieux nous vendent tous les biens au prix de notre peine. »[5]
- un court épilogue :».
« Telle est la belle pensée d'Isocrate au sujet de l'éducation ou « Il faut en croire celui qui a parlé et agi. Il suffit pour l’instant ; tu verras plus tard … »
EXEMPLES de CITATIONS et de REFERENCES :
THEME | CITATION | REFERENCE | ||
ANONYME : MAXIMES ou PROVERBES : | ||||
ECHANGES | Do ut des (je donne afin que tu donnes) | |||
Inscriptions sur l’architrave du temple de Delphes : | ||||
MORALE |
(« ne quid nimis ») | Attribué à SOLON (un des 7 sages) | ||
CONSCIENCE de soi |
| Attribué à CHILON (un des 7 sages) | ||
ETAT | « Salus publica suprema civitatis lex est » | |||
ART | « de te fabula naratur » (= c'est à propos de toi que la fable est dite.) | |||
TEMPS et EXISTENCE | « Vulnerant omnes, ultima necat. » (= toutes les heures blessent, mais la dernière tue). | inscription sur des cadrans solaires. | ||
POLITIQUE | « Si vis pacem, para bellum » (si tu veux la paix, prépare la guerre) | Cf. Végèce, De l’art militaire, III, préface (stratège militaire du IVe s.) | ||
POLITIQUE | « ultima ratio regnum » (ultime argument des rois) | Devise gravée sur certains canons de Louis XIV. | ||
POLITIQUE | « La guerre est une simple continuation de la politique par d’autres moyens ». | Clausewitz, De la guerre, I, 1, 24. | ||
BONHEUR | « sic transit gloria mundi » (ainsi passe la gloire du monde) [formule que l’on disait au nouveau pape lors de son couronnement, en lui brûlant devant lui un morceau d’étoupe] | Cf. Thomas de Kempis (1379-1471), Imitation de Jésus-Christ, I, 3, 6. | ||
ART | (« sutor, ne ultra crepidam ») « cordonnier, pas plus haut que la chaussure ! » [Réplique du peintre APELLE (4ème s. av. JC) à un cordonnier critiquant une de ses peintures. Commentaire :
| Pline, Histoire naturelle, XXXV, 36, 85. | ||
ART | Le nombre d’or : Analyse :
Critique faite par PLOTIN : les proportions mathématiques ne suffisent pas à caractériser la beauté d’une œuvre, car il existe des êtres n’ayant pas de parties, mais qui sont considéré comme belle. C’est pourquoi, pour Plotin, la beauté est « la splendeur de la forme », c’est-à-dire un sentiment de plaisir éprouvé à partir de la perception intellection de la forme, c’est-à-dire de l’ordre entre les parties ; | |||
ETAT | « Panem et circenses » (du pain et des jeux) | Juvénal, Satires, X, 81. | ||
LANGAGE | « verba volant, scripta manent » (les paroles s’envolent, les écrits restent) | Maxime juridique. | ||
LANGAGE | « Je me suis souvent repenti d’avoir parlé, mais jamais de m’être tu ». [Philippe de COMMYNES (sentence gravée sur un mur du château de Loches)] | |||
CURIOSITE | « altum sapere periculosum » (il est dangereux de s’élever à de trop haute prétention) | Devise inscrite sur des représentations de la chute d’Icare. | ||
[Commentaire.
| ||||
POUVOIR | [Distinction : le mot « pouvoir » en français traduit deux expressions latines :
| |||
MORALE |
[Commentaire. | Livre des morts, Confessions de l’âme juste. (Encyclopedia of Religion and Ethics, vol. 5, p. 478.) cf. C.S. LEWIS, L’abolition de l’homme. | ||
ALAIN (= Émile Chartier) (1868-1951) | ||||
SUJET | « Dans le sommeil, je suis tout ; mais je n’en sais rien. La conscience suppose réflexion et division. La conscience n’est pas immédiate. Je pense, et puis je pense que je pense, par quoi je distingue Sujet et Objet, Moi et le monde. Moi et ma sensation. Moi et mon sentiment. Moi et mon idée. » | |||
MATIERE et ESPRIT | « L’âme c’est ce qui refuse le corps.
Exemple : Alexandre à la traversé d’un désert reçoit un casque plein d’eau ; il remercie, et le verse par terre devant toute l’armée. Magnanimité ; âme c’est-à-dire grande âme. Il n’y a point d’âme vil, mais seulement un manque d’âme. Ce beau mot ne désigne nullement un être, mais toujours une action. » | Les Dieux. Définitions. | ||
« Les hommes croient plus volontiers ce qu’on leur raconte que ce qu’ils voient » | Les arts et les dieux (p. 1210). | |||
ARISTOTE (384-322) | ||||
DESIR | Le bien est ce que toute chose désire. Bonum esse id quod omnia appetunt. [Commentaire : cf. Thomas, In Eth., n°9] | Éthique à Nicomaque, I, 1 ; Topiques, III, 1, 116 a 19 ; Rhétorique, I, 6, 1362 a 23. | ||
BONHEUR et MORALE | « l’objet de notre examen est évidemment une vertu humaine, puisque le bien que nous cherchons est un bien humain, et le bonheur, un bonheur humain » | Éthique à Nicomaque, I, 13, 1102 a 15. | ||
MORALE | « L’habitus est l’état suivant lequel on est en bonne ou mauvaise disposition » | Métaphysique, IV, XX, 1022 b 10. | ||
« Les habitus sont ce qui nous fait réagir bien ou mal dans les passions ». | Éthique à Nicomaque, II, ch. 5, 2, 1105 b 25. | |||
« on appel habitus l’arrangement suivant lequel un être est bien ou mal disposé ou par rapport à soi ou par rapport à autre chose » | Métaphysique, IV, c. 20, 1022 b 10. | |||
CULTURE | L’habitude est une autre nature. | De memoria, 2, 452 a 27-28. | ||
NATURE | « La nature est un principe et une cause de mouvement et de repos pour la chose en laquelle elle réside immédiatement, par essence et non par accident ». | Physique II, 1, 192 b 20. | ||
NATURE | « La nature ne fait rien en vain. » | Politique, I, 2, 1253 a 9. | ||
REEL | « L’être se dit de multiple façon ». | Métaphysique | ||
RAISON et REEL | « C'est l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. » | Métaphysique, A, 2,982 b 10. | ||
SCIENCE | la métaphysique est une science spéculative : « seule elle est à elle-même sa propre fin ». | Métaphysique, A, 2. | ||
RAISON et REEL | Ainsi la poésie est-elle plus philosophique et d’un caractère plus élevé que l’histoire ; car la poésie raconte plutôt le général, l’histoire le particulier. | Poétique | ||
VERITE | Le vrai est le bien de l’intelligence. Verum bonum est intellectus. | Éthique à Nicomaque, VI, 2, 1139a 27. | ||
SCIENCE | « Les hommes d’expérience savent bien qu’une chose est, mais ils ignorent le pourquoi ; tandis que les hommes d’art connaissent le pourquoi et la cause […]. La marque distinctive du savant, c’est sa capacité d’enseigner. » | Métaphysique, A, 1. | ||
SCIENCE | « Nous estimons posséder la science d’une chose d’une manière absolue, et non pas, à la façon des sophistes, d’une manière purement accidentelle, quand nous croyons que nous connaissions la cause par laquelle la chose est, que nous savons que cette cause est celle de la chose, et en outre qu’il n’est pas possible que la chose soit autre qu’elle n’est. » | Seconds analytiques, I, 2. | ||
SCIENCE | Référence : La science comme « vertu intellectuelle ». | Éthique à Nicomaque, VI, 3. | ||
PERCEPTION | « L’imagination est quelque chose de distinct à la fois de la sensation et de la pensée, bien qu’elle ne puisse exister sans la sensation, et sans elle, il n’y a pas non plus de croyance [upolepses] » | De l’âme, III, 3. | ||
| De l’âme, III, 7. | |||
| De l’âme, III, 8. | |||
| Rhétorique, 1370 a | |||
| De la mémoire, 449b. | |||
POLITIQUE | L’homme est par nature un animal politique. | La politique | ||
AUTRUI | « L’amitié consiste en une bienveillance, mutuelle, connue des intéressés, en vue d’un bien, d’une utilité ou d’un plaisir. » | Éthique à Nicomaque. | ||
AUTRUI | L’ami est un miroir de moi. : « à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c’est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu’un ami est un autre soi-même. » | Grande morale. | ||
L’ami est un autre soi-même. | Éthique à Eudème. | |||
VERITE | Je suis certes l’ami de Socrate, mais bien plus l’ami de la vérité. Amicus quidem Socrates, sed magis amica veritas. | Attribué à Aristote (cf. Thomas d’Aquin, Commentaire de l’Éthique, n°78) | ||
POLITIQUE | « le plus souvent l’avenir ressemble au passé ». [Commentaire : c’est sur ce principe que repose l’art de la prudence qui consiste à chercher à tirer des « leçons du passé ».] | Rhétorique, II, 20, 1394 a 8. | ||
SCIENCE | « Imiter (‘mimesis’) est en effet, dès leur enfance, une tendance naturelle aux hommes : et ils se différencient des autres animaux en ce qu’ils sont des êtres forts enclins à imiter et qu’ils commencent à apprendre à travers l’imitation. » | Poétique, ch. 1. | ||
ART | « La tragédie est la représentation d’une action noble, menée jusqu’à son terme et ayant une certaine étendue, au moyen d’un langage relevé d’assaisonnements d’espèces variés, utilisés séparément selon les parties de l’œuvre ; la représentation est mise en œuvre par les personnages du drame et n’a pas recours à la narration ; et, en représentent la pitié et la frayeur, elle réalise une épuration (‘catharsis’) de ce genre d’émotion. » En résumé : la tragédie se distingue de la comédie en tant qu’elle est une œuvre d’art :
Exemples :
| Poétique, ch. 6. | ||
ART | « Nous prenons plaisir à contempler les images les plus exactes des choses dont la vue nous est pénible dans la réalité. » | Poétique, ch. 4. | ||
TECHNIQUE | « L’art est une certaine disposition accompagnée de règle droite. » ars est recta ratio agibilium (cf. Thomas, Commentaire de l’Éthique, n°9) ars est recta ratio factibilium. (cf. Thomas, Somme, Ia-IIae, 57, 4) | Éthique à Nicomaque, VI, 5, 1140 a 21. | ||
TECHNIQUE | « est produit de l’art tout ce dont la forme réside dans l’âme ». | Métaphysique, VII, 7, 1032 a | ||
TECHNIQUE | « Ce n'est pas parce qu'il a des mains que l'homme est le plus intelligent des êtres ; mais c'est parce qu'il est le plus intelligent qu'il a des mains. » | Les parties des animaux, § 10, 687 b. | ||
ECHANGE | Aristote explique comment la « monnaie » a été inventée. Elle est une amélioration du « troc » : Le troc (M –M) consiste à échanger une marchandise dont on a la propriété privée contre une autre marchandise de même valeur, car cette dernière permettra de satisfaire un besoin.
La monnaie permet de faciliter les changes (M –A – M) :
| Cf. Éthique à Nicomaque. et Politique, I. | ||
ECHANGE | Aristote distingue le bon du mauvais usage de la monnaie, c’est-à-dire son usage naturel et son usage « contre nature » :
| |||
TRAVAIL | Si les navettes tissaient d’elles-mêmes […], alors ni les chefs d’artisans n’auraient besoin d’ouvrier, ni les maîtres d’esclaves. » | Parties des animaux, § 10, 687. | ||
TEMPS | « Il n’y a pas de temps sans changement ». | Physique, IV, 11, 218b 21. | ||
Le temps est « le nombre du mouvement selon l’antérieur et le postérieur. » | Physique, IV, 11, 219b. | |||
Thomas d’AQUIN (1225-1274) [religieux ; théologien et philosophe scolastique] | ||||
VERITE | « l’étude de la philosophie n’a pas pour but de connaître ce que les hommes ont pensé, mais comment se rapporte la vérité aux choses. » « qualiter se habeat veritas rerum » | Commentaire du de Caelo, n° 228 | ||
VERITE | La vérité est une « adequatio rei et intellectus » (un rapport adéquat entre la chose et ce qu’en connaît l’intelligence) | |||
SCIENCE | « L’opinion est un acte de l’intelligence qui se porte sur une des deux parties de la contradiction avec crainte d’erreur ». | Somme de théologie, Ia, 79, 9, ad 4 ; IIa-IIae, q 1, a 4 et q. 2, a 1. | ||
LANGAGE | « Les sons émis par la voix sont les symboles des états de l’âme ; et les mots écrits, les symboles des mots émis par la voix. » | De l’interprétation, 1. | ||
ART INTERPRETATION | Thomas d’Aquin distingue deux grands sens à un texte :
| |||
RELIGION | Références : Existence d’un désir naturel de voir Dieu.
| |||
GUERRE JUSTE | Trois conditions pour qu’il y ait une « guerre juste » :
| Somme de théologie, IIa-IIae, q. 40, a. 1. | ||
Illustration : le siège de Vienne en 1683 par les Ottomans :
| cf. Discours du pape Jean-Paul II en Autriche le 10 septembre 1983 | |||
TECHNIQUE | « L’art imite la nature seulement dans ses opérations. » Ars imtatur naturam sed in sua operatione. | Somme, Ia, q. 117, ad 1. | ||
ART | Thomas présente différents critères pour qu’une chose soit considérée comme belle : | |||
pulchra enim dicuntur quae visa placent. | Somme, Ia, q. 5, a. 4, ad 1. | |||
Pulchrum in debita proportione consistit. | Somme, Ia, q. 5, a. 4, ad 1. | |||
« L’amour et le plaisir résultent de la beauté et de la bonté des choses. Une chose n’est pas belle parce que nous l’aimons ; mais nous l’aimons parce qu’elle est belle. Notre volonté n’est pas, en effet, créatrice des choses et de leurs qualités. » | In Noms divins, 399-399. | |||
ART | solus homo delecttur in ipsa pulchritudine sensibilium secundum ipsam. | Somme, IIa-IIae, q. 141, a. 4 ; Ia, q. 91, a. 3, ad 3. | ||
[Commentaire :
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AUGUSTIN (354-430) [évêque d'Hippone; théologien et philosophe] | ||||
BONHEUR | « je n’aimais pas encore et j’aimais à aimer » | Confessions, | ||
TEMPS | « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais. Si quelqu’un me demande de le dire de façon précise, je ne le sais plus. » | Confessions, l. XI. | ||
CONSCIENCE | Il n’y a qu’un temps : le présent. Mais, il y a trois présents :
| |||
« Le temps n'est rien d'autre qu'une distension. Mais une distension de quoi, je ne sais au juste, probablement de l'âme elle-même. » | Confessions, XI, 26 | |||
TEMPS | Le monde n’a pas été créé « dans le temps » (in tempore), mais « avec le temps » (cum tempore). | Cité de Dieu. | ||
VERITE | « Quelle est la chose que l’homme désire davantage que la vérité ? » | Tractatus in Jo., 26, 5. | ||
DESIR | « Il n’est personne qui ne veuille avoir la paix. Et ceux mêmes qui veulent avoir la guerre, ne veulent rien autre chose que vaincre ; ils n’ont donc que le désir d’arriver par la guerre à une glorieuse paix. Qu’est-ce donc en effet que la victoire sinon la soumission de toute résistance ? soumission qui amène à la paix. C’est donc en vue de la paix que se fait la guerre ; la paix est le but de ceux mêmes qui cherchent dans le commandement et les combats l’exercice de leur vertu guerrière. La paix est donc la fin désirable de la guerre. Car tout homme, en faisant la guerre, cherche la paix ; nul, en faisant la paix, ne cherche la guerre. » | Cité de Dieu, XX, 12. | ||
JUSTICE | « La paix de toute chose est la tranquillité de l’ordre. L’ordre, c’est cette disposition qui, suivant la parité ou la disparité des choses, assigne à chacun sa place. » | Cité de Dieu, XX, 13. | ||
RELIGION | « Deux amours ont fait deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu la cité terrestre, l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi la cité céleste. L’une, en somme, se glorifie en elle-même, l’autre dans le Seigneur ; car l’une recherche la gloire auprès des hommes, alors que pour l’autre, Dieu, témoin de sa conscience, est la principale gloire. » | Cité de Dieu, XIV, 28. | ||
DESIR et RELIGION | « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est inquiet tant qu'il ne se repose pas en toi ». fecisti nos ad te et inquietum est cor nostrum, donec requiescat in te. | Confessions, I, 1. | ||
« La nature humaine a été créé d’une telle grandeur, bien que changeante, que c’est seulement en adhérant au Bien immuable qu’est Dieu, qu’elle peut obtenir le bonheur, de même qu’elle ne peut combler son indigence sans être heureux, car Dieu seul peut le combler. » | Cité de Dieu, 12, 1, 3. | |||
RELIGION | « L’homme est l’image de Dieu en ce qu’il est capable de Dieu et peut participer de lui. » | De Trinitate, 14, 8, 11. | ||
RELIGION | « Celui qui t’a créé sans ton aide ne te justifie pas sans toi. » | Sermon 169, 11, 13. | ||
« Le libre arbitre n’est pas enlevé, il est aidé ; il est aidé, parce qu’il n’est pas enlevé. » | Lettre 157, 2, 10 | |||
RELIGION | « La foi qui n’est pas pensée n’est pas la foi ». | De praed. Sanctorum, 25. | ||
TECHNIQUE | « Comme les femelles sont grosses de leur portée, le monde lui aussi est gros des causes des êtres qui doivent naître. » | La Trinité, III, 7, 12-8, 15. | ||
L’action de la technique consiste à faire « apparaître sous nos yeux les formes visibles pleines de beauté, en les dégageant des voiles cachés et invisibles qui les recouvrent. » | Cité de Dieu, XXII, 24, 2. La Trinité, III, 9, 16. | |||
[Commentaire : la magie comme la technique ou l’évolution naturelle consistent à extraire de la Nature et à manifester tout ce qui est contenu en puissance dans la matière. Ainsi, la magie comme la technique ont la même finalité : découvrir les processus occultes qui régissent la nature pour les mettre au service des intérêts humains.] | Cf. P. Hadot, Le voile d’Isis, p. 150-153. | |||
Francis BACON (1561-1626) [chancelier d'Angleterre ; scientifique et philosophe] | ||||
« On ne peut vaincre la nature qu’en lui obéissant. » | Novum organum, II, aphorisme 3. | |||
RAISON et REEL | La science est une alliance entre mémoire et raison :
Le vrai travail de la philosophie est à cette image. Il ne cherche pas son seul et principal appui dans les forces de l’esprit ; et la matière que lui offre l’histoire naturelle et les expériences mécaniques, il ne la dépose pas telle quelle dans la mémoire, mais modifiée et transformée dans l’entendement. » | Novum Organum, I, § 95. | ||
RAISON et REEL | « De même, en effet, que, dans la vie publique, le naturel d’un individu et la disposition cachée de son esprit et de ses passions se découvrent, lorsqu’il est plongé dans le trouble, mieux qu’à un autre moment, de même les secrets (‘occulta’) de la nature se révèlent plutôt sous la torture des expériences que lorsqu’ils suivent leur cours naturel. » | Novum Organum, I, § 98. | ||
VIVANT | [Sur le même thème :
| HIPPOCRATE, De l’art, XII, 3. Cf. P. Hadot, Le voile d’Isis, p. 165. | ||
VIVANT |
| Cf. Llyd, Une histoire de la science grecque, p. 328-331. | ||
| CUVIER. Cf. P. Hadot, Le voile d’Isis, p. 133. | |||
SCIENCE | Fin de la science : « connaître les causes et les mouvements secrets des choses et de reculer les frontières de l’empire de l’homme sur les choses, en vue de réaliser toutes les choses possibles.» [Bacon imagine dans la Nouvelle Atlantide une sorte de Centre de Recherche scientifique : la « Maison de Salomon ». Cette fondation a une finalité pratique : connaître les lois de la nature afin de pouvoir agir sur elle.] | La Nouvelle Atlantide. | ||
Gaston BACHELARD (1884-1962) | ||||
TEMPS | « Le temps n'a qu'une réalité, celle de l'instant. Autrement dit, le temps est une réalité resserrée sur l'instant et suspendue entre deux néants. » | L'intuition de l'instant, | ||
RAISON et REEL | « obstacles épistémologiques » :
| La formation de l’esprit scientifique. | ||
| Études. | |||
RAISON et REEL | « fait polémique ». | |||
SCIENCE | « C’est là où cesse la curiosité que commence la science réelle. » | |||
SCIENCE | « C’est précisément ce ‘sens du problème’ qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut y avoir de connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit. » | La formation de l’esprit scientifique. | ||
PERCEPTION | « Percevoir et imaginer sont aussi antithétiques que présence et absence. Imaginer c’est s’absenter ; c’est s’élancer vers une vie nouvelle.. » | L’air et les songes (p. 10). | ||
« On veut toujours que l’imagination soit la faculté de former des images. Or elle est plutôt la faculté de déformer les images fournis par la perception. » | L’air et les songes (p. 6). | |||
Pierre-Augustin CARON de BEAUMARCHAIS (1732-1799) | ||||
DESIR | « Boire sans soif et faire l’amour en tout temps, madame, il n’y a que çà qui nous distingue des autres bêtes. » | Le mariage de Figaro. | ||
Henri BERGSON (1859-1941) | ||||
CONSCIENCE | « La conscience est d’abord mémoire » […] « Toute conscience est anticipation de l’avenir. » […] « La conscience est un pont jeté entre ce qui a été et ce qui sera, un pont jeté entre la mémoire | La conscience et la vie. | ||
VIVANT | « la conscience est coextensive à la vie ». | |||
SUJET | […] notre vie intérieure tout entière est quelque chose comme une phrase unique, entamée dès le premier éveil de la conscience, phrase semée de virgule, mais nulle part coupée par des points. | L’énergie spirituelle (1919). | ||
LANGAGE | « Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons le plus souvent à lire les étiquettes collées sur elles. » | Le rire (1899). | ||
ART | L’artiste est « un homme qui voit mieux que les autres car il regarde la réalité nue et sans voiles. Voir avec des yeux de peintre, c’est voir mieux que le commun des mortels.
| « Conférence de Madrid sur l’âme humaine », in Mélanges. | ||
TECHNIQUE | Homo faber : « En définitif, l’intelligence envisagée dans ce qui en paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils et, d’en varier indéfiniment la fabrication. » | L’évolution créatrice. | ||
TRAVAIL | « Fabriquer consiste à informer la matière, à l'assouplir et à la plier, à la convertir en instrument afin de s'en rendre maître. » | |||
TRAVAIL | « La matière provoque et rend possible l'effort. » | |||
TEMPS | « Si je veux me préparer un verre d'eau sucré, j'ai beau faire, je dois attendre que le sucre fonde. » | L'évolution créatrice, II, | ||
SOCIETE | « L’homme est organisé pour la cité comme la fourmi pour la fourmilière, avec cette différence pourtant que la fourmi possède les moyens tout fait d’atteindre le but, tandis que nous apportons ce qu’il faut pour les réinventer et par conséquent pour en varier la forme. » | |||
LANGAGE | « quelle est la fonction primitive du langage ? C’est d’établir une communication en vue d’une coopération. Le langage transmet des ordres ou des avertissements. Il prescrit ou il décrit. Dans le premier cas, c’est l’appel à l’action immédiate ; dans le second, c’est le signalement de la chose ou de quelqu’une de ses propriétés, en vue de l’action future. Mais, dans un cas comme dans l’autre, la fonction est industrielle, commerciale, militaire, toujours sociale. » | |||
Georges BERKELEY (1685-1753) | ||||
EXISTENCE | Esse est percipi (exister, c’est être perçu) | Des principes de la connaissance humaine, I. | ||
PERCEPTION | Exemple : la cerise. | |||
BERNARD de Chartres (mort vers 1130) [théologien et philosophe médiéval] | ||||
SCIENCE | « Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants : nous voyons plus de choses qu’ils n’en ont vu et nous voyons plus loin qu’eux ; non que notre vue soit plus perçante ou notre taille plus élevée, mais parce que nous sommes portés et soulevés par leur stature gigantesque. » | Cf. P. Riché et J. Verger, Des nains sur des épaules de géants. Maîtres et élèves au Moyen Age. | ||
Claude BERNARD (1813-1878) [médecin français] | ||||
THEORIE et EXPERIENCE | Méthode hypothético-déductive : « Le savant complet est celui qui embrasse à la fois la théorie et la pratique expérimentale :
L’esprit du savant se trouve en quelque sorte toujours placé entre deux observations :
| Introduction à l’étude de la médecine expérimentale. | ||
DEMONSTRATION | Exemple : l’expérience du foie lavé. | |||
BIBLE | ||||
RAISON et REEL | « Il a tout disposé avec mesure, nombre et poids. » | Bible, Sagesse, 11, 21. | ||
RELIGION | L’athée dit : « Mangeons et buvons car demain nous mourrons » | Bible, Isaïe, | ||
JUSTICE | « La paix est le fruit de la justice. » | Bible, Isaïe. | ||
TRAVAIL | « tu travailleras à la sueur de ton front » (Remarque : ce n’est pas une sanction ni une punition : Adam travaillait au Paradis avant de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal) | Bible, Genèse. | ||
RELIGION | « Dieu créa l’homme à son image ». | Bible, Genèse, I, 27. | ||
MORALE | « Tu ne haïras point ton frère dans ton cœur. » | Lévitique 19. 17. | ||
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MORALE | « Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. » | Exode 20. 16. | ||
MORALE | « Tu ne tueras point. » | Exode 20. 13. | ||
Xavier BICHAT (1771-1802) [grand médecin] | ||||
VIVANT | « La vie est l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort. » | Recherches physiologiques sur la vie et la mort. | ||
saint BONAVENTURE (1221-1274) [religieux, théologien et philosophe scolastique]] | ||||
TECHNIQUE | L’art fait de nouvelles compositions, bien qu’il ne fasse pas des choses nouvelles. « ars facit novas compositiones, licet non facit res novam ». | III Sent., 37, 1. | ||
« L’imagination est source d’erreur » phantasia est principium erroris. | Opéra omnia, II, ar. 2. | |||
Jean BODIN (1530-1596) | ||||
SUJET | « Il n’est de richesse que d’hommes ». | |||
Jacques-Bénigne BOSSUET (1627-1704) [évêque de Meaux] | ||||
POUVOIR | « Là où personne ne commande, tous commandent ; là où tous commandent, personne ne commande. | |||
BOECE (480-525) [homme politique et philosophe] | ||||
SUJET | « la personne est une substance individuée de nature rationnelle. » Personna est natura rationalis individua substantia. [cf. les analyses de
| Liber de personna et duobus naturis, III, PL 64, 1143. | ||
Jean BURIDAN (1300-1358) [théologien et philosophe scolastique] | ||||
LIBERTE VOLONTE | Exemple : l’âne de Buridan. Lors d’un cours oral, il imagine un âne
Ne possédant pas la capacité de choisir sans raison (i.e. le libre arbitre), et n’ayant aucuns motifs lui permettant de choisir l’eau plutôt que l’avoine, cet âne est amené à mourir à la fois de faim et de soif. | Cité par Leibniz. | ||
Albert CAMUS (1913 1960) | ||||
CONSCIENCE | « La conscience vient au jour avec la révolte. » | L’homme révolté, I | ||
CHAMFORT (1741-1794) | ||||
BONHEUR | « Le plaisir peut s’appuyer sur l'illusion, mais le bonheur repose sur la réalité. » | Maximes et Réflexions. | ||
CICERON (106-43 av. JC) [homme politique et philosophe stoïcien] | ||||
VERITE | « Tout homme est sujet à l’erreur, mais nul s’il n’est fou ne persévère dans l’erreur » (Cujusvis hominis est errare ; nullius nisi insipientis perseverare in error). | Philippiques, XII, 2, 5. | ||
Cf. formule similaire de St Jérôme : « errare humanum est et confiteri errorem prudentis » (il est humain de se tromper, et sage de se tromper). | Jérôme, Lettre, LVII, 12 | |||
SCIENCE | « sed nescio quomodo nihil tam absurde dici potest, quod non dicatur ab aliquo philosophorum ». | De divinatione, II, 58, 119. | ||
Citation reprise par Descartes : « on ne saurait rien imaginer de si étrange et si peu croyable, qu’il n’ait été dit par quelqu’un des philosophes. » | Descartes, Discours de la méthode, 2ème partie. | |||
ETAT | « oderint, dum metuant » (qu’ils me haïssent, dès lors qu’ils me craignent) [Expression d’Atrée, tyran de Mycènes]. | De officiis, I, 28, 97. | ||
CULTURE | « O tempora ! O mores ! » (O temps ! O mœurs !) | Catilinaires, I, 1, 2. | ||
DESIR | « Certains estiment même que, comme un clou chasse l’autre, il y a lieu d’employer un amour nouveau pour chasser un plaisir ancien. » | Tusculanes, IV, 34, 75. | ||
DEVOIR | « Tous dans la vie est soumis à des devoirs : y être fidèle, voilà l’homme ; la négliger, voilà la honte. » | |||
DROIT | « Summum jus, summa injuria » [comble du droit, comble de l’injustice.] | |||
Jean COCTEAU (1889-1963) | ||||
ART | A propos des œuvres d’art : « Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité ». | |||
Auguste COMTE (1798-1857) | ||||
INCONSCIENT | « les vivants sont toujours, et de plus en plus, dominés par les morts. » | Système de politique positive, II. | ||
HISTOIRE RELIGION METAPHYSIQUE SCIENCE | Les connaissances de l’humanité sont passées par trois états :
« se représente les phénomènes comme produits par l’action directe et continue d’agents surnaturels plus ou moins nombreux, dont l’intervention arbitraire explique toutes les anomalies de l’univers ».
« les agents surnaturels sont remplacés par des forces abstraites, véritables entités (abstractions personnifiée inhérentes aux divers êtres du monde, et conçu comme capables d’engendrer par elles-mêmes tous les phénomènes observés ».
« l’explication des faits, réduite alors à des termes réels, n’est plus désormais que la liaison établie entre les divers phénomènes particuliers et quelques faits généraux, dont les progrès de la science tendent de plus en plus à diminuer le nombre. » | Cours de philosophie positive, I leçon. | ||
SCIENCE | « c’est dans les lois des phénomènes que consiste réellement la science, à laquelle les faits proprement dits, quelque exacts et nombreux qu’ils puissent être, ne fournissent jamais que l’indispensables matériaux. » | |||
SCIENCE | « Toute science a pour but la prévoyance. Car l’usage des lois établis d’après l’observation des phénomènes est de prévoir leur succession. » Exemple : prévoir les effets de la gravitation : le lever du soleil comme le mouvement des astres dans le ciel. | |||
VIVANT | « Au fond, une expérience proprement dite sur un corps vivant est-elle réellement autre chose qu’une maladie plus ou moins violente, brusquement produite par une intervention artificielle ? » | |||
SCIENCE TECHNIQUE | « En résumé, science, d’où prévoyance ; prévoyance, d’où action ; telle est la formule très simple qui exprime d’une manière exacte la relation générale de la science et de l’art. » | Cours de philosophie positive, lec. II. | ||
CONFUCIUS (551 – 479 av. J.-C.) | ||||
MORALE | « Ce que l’on ne désire pas qui nous soit fait, il ne faut pas le faire aux autres. » | Entretiens, XV, 23 ; cf. XII, 2. | ||
MORALE | « Celui dont le cœur tend vers le bien, même au degré le plus infime, ne peut commettre d’actions vicieuses. » | Entretiens, IV, 4. | ||
Pierre CORNEILLE (1606-1684) | ||||
MORALE | « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. » | Le Cid, II, 2. | ||
DEVOIR | « Faites votre devoir, et laissez faire aux dieux ». | Horace, | ||
Augustin COURNOT (1801-1877) | ||||
SCIENCE | « La science est la connaissance logiquement organisée. Or l’organisation ou la systématisation se résume sous deux chefs principaux :
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« L’observateur écoute la Nature, l’expérimentateur la soumet à un interrogatoire et la force à se dévoile. » | Cité par P. Hadot, Le voile d’Isis, p. 133. | |||
Olivier CROMWELL (1599 - 1658) [homme politique anglais] | ||||
RELIGION | Avant une bataille : « Mettez votre confiance en Dieu, mes gars et conservez votre poudre bien sèche ». | |||
René DESCARTES (1596-1650) | ||||
MATIERE et ESPRIT | A propos de l’« âme raisonnable » de l’homme :
| Discours de la méthode, 5ème partie. | ||
Exemple : la cause du rhume de la princesse Élisabeth n’est pas tant causé par un microbe, que par les soucis de la princesse. | Lettre à la princesse Élisabeth, | |||
SUJET | l'homme est une "res cogitans" (= "une chose qui pense") : | Méditations métaphysiques, II. | ||
« Je suis donc, précisément parlant, qu’une chose qui pense (res cogitans), c’est-à-dire un esprit (mens), [sive animus], un entendement (intellectus), ou une raison (ratio). » | ||||
CORPS et ESPRIT | « j’ai un corps auquel je suis très étroitement conjoint [conjunctur] ; néanmoins […] il est certain que ce moi [me] est entièrement et véritablement distincte de mon corps, et qu’elle peut exister sans lui. » | Méditations métaphysiques, VI (GF p. 185) | ||
RAISON | La raison « est la seule chose qui nous rend hommes et nous distingue des bêtes ». | Discours de la méthode, 1ère partie. | ||
RAISON | « Le plus grand de tous les préjugés que nous avons retenu de notre enfance, est de croire que les bêtes pensent. » | Lettre à Morus du 3 février 1646. | ||
SUJET | « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. »
| Discours de la méthode, 1ère part. | ||
METHODE | « ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien » | Discours de la méthode, 1ère part. | ||
[Commentaire : | ||||
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SUJET |
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CULTURE |
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VERITE | « Il vaut mieux ne jamais songer à chercher la vérité sur quelque objet que ce soit que de la faire sans méthode. » | Règles, IV. | ||
DEMONSTRATION | Préceptes de la méthode cartésienne : | Discours de la méthode, 2ème part. | ||
VERITE Règle de l’évidence |
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Règle de l’analyse : |
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Règle de la synthèse : |
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Exemple : « longues chaînes de raisons » des démonstrations en mathématique. | ||||
Règle du dénombrement : |
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SCIENCE | La philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique, le tronc la physique, et les branches, les principaux arts. | |||
[Commentaire :
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SUJET | Cogito ergo sum. | |||
Je suis, j’existe. « Ego sum, ego existo » | Méditations métaphysiques, II | |||
Je suis, puisque je me trompe. « ego etiam sum si me fallit » [Commentaire : même expression chez Augustin ; mais, selon Descartes, cela ne signifie pas la même chose.] | Méditations métaphysique, II | |||
LANGAGE | « la lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés, qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée en laquelle ils nous découvrent que les meilleurs de leur pensées ». | Discours de la méthode, 1ère partie. | ||
RAISON et REEL | « nous avons tous été enfant avant que d’être hommes, et qu’il nous a fallu longtemps être gouvernés par nos appétits et nos précepteurs, qui étaient souvent contraire les uns les autres, et qui, ni les uns ni les autres, ne nous conseillaient pas toujours le meilleurs, il est presque impossible que nos jugements soient si purs, ni si solides qu’ils auraient été, si nous avions eu l’usage entier de notre raison dès le point de notre naissance, et que nous n’eussions jamais été conduits que par elle. » | Discours de la méthode, 2ème partie. | ||
SCIENCE | « Toutes science est une connaissance certaine et évidente. » | Règles pour la direction de l'esprit, II | ||
RAISON et REEL | « me résolvant de ne chercher plus d’autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-même, ou bien dans le grand livre du monde ». | Discours de la méthode, 1ère partie, en fin. | ||
MORALE | Maximes de « morale par provision » : | Discours de la méthode, 3ème part. | ||
Mœurs Et RELIGION |
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LIBERTE | Exemple : le cavalier perdu dans la forêt. | |||
DESIR |
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LIBERTE | La liberté d’indifférence est le plus bas degré de la liberté, et fait plutôt paraître un défaut dans la connaissance, qu’une perfection dans la volonté. ». | Méditations métaphysiques, IV. | ||
TECHNIQUE | La technique permet à l’homme de devenir « comme maîtres et possesseurs de la nature ». | Discours de la méthode, 6ème part. | ||
TECHNIQUE | « … toutes les choses artificielles sont avec cela naturelles. Car, par exemple, lorsqu’une montre marque les heures par le moyen des roues dont elle est faite, cela ne lui est pas moins naturel qu’il est à un arbre de produire ses fruits. » | Principes de la philosophie, IV, art. 203. | ||
LANGAGE | le langage est la seule chose qui distingue l'homme de l'animal, à condition de définir le langage comme
| Lettre au marquis de Newcastle. | ||
PERCEPTION | Exemple :
| cf. Méditations métaphysiques, II | ||
INCONSCIENT |
| cf. Lettre à Chanut du 6 juin 1647. | ||
PERCEPTION |
| Méditations métaphysiques, VI (GF p. 173 ss) | ||
LIBERTE |
| Cf. Discours de la méthode, 3ème part, 2ème maxime. | ||
Denis DIDEROT (1713-1784) | ||||
Le cardinal de Polignac (1661-1741) aurait dit à un orang outan au Jardin des plantes : « parle et je te baptise ». | cf. Diderot, Suite de l’entretien avec d’Alembert | |||
DIOGENE le Cynique (413-327) [Fondateur de l’école cynique.] | ||||
SUJET | « Je cherche un homme ». | Diogène Laërce, Vie (GF p. 21) | ||
Dialogue entre Alexandre et Diogène : « — Demande-moi ce que tu veux, je te le donnerai. — Ôte-toi de mon Soleil. (« Μικρὸν ἀπὸ τοῦ ἡλίου μετάστηθι. » – « Mikròn apò toû hêliou metástêthi. » – littéralement : « Tiens-toi un peu à l'écart de mon Soleil. ») — N'as-tu pas peur de moi ? — Qu'es-tu donc ? Un bien ou un mal ? — Un bien. — Qui donc pourrait craindre le bien ? » | Plutarque, Vie d’Alexandre, XVIII ; Cicéron, Tusculanes, 5, XXXII ; Diogène Laërce, Vie des philosophes, et VI. | |||
Emile DURKHEIM (1858-1917) | ||||
SCIENCE humaine | « La première règle et la plus fondamentale est de considérer les faits sociaux comme des choses ». | Les règles de la méthode sociologique. | ||
Albert EINSTEIN (1879-1955) | ||||
THEORIE | « Les concepts physiques sont des créations libres de l’esprit humain ». | Einstein et Infield, L’évolution des idées en physique. | ||
Exemple :
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EPICTETE (50-130) | ||||
LIBERTE | « De toutes les choses du monde, les unes dépendent de nous, les autres n’en dépendent pas.
Les choses qui dépendent de nous sont libres par leur nature, rien ne peut ni les arrêter, ni leur faire obstacle ; celles qui n’en dépendent pas sont faibles, esclaves, dépendantes, sujettes à mille obstacle et à mille inconvénients, et entièrement étrangère. » | Manuel, I, 1. | ||
MORALE | « Rien n’est plus facile à conduire qu’une âme humaine. Il faut vouloir, et c’est fait. » | Entretiens, IV, 9, 13. | ||
LIBERTE | « Souviens-toi que tu es acteur dans une pièce, longue ou courte, où l’auteur a voulu te faire entrer. S’il veut que tu joues le rôle d’un mendiant, il faut que tu le joues le mieux qu’il te sera possible. De même s’il veut que tu joues celui d’un boiteux, celui d’un prince, celui d’un plébéien. Car c’est à toi de bien jouer le personnage qui t’a été donné ; mais c’est à un autre de te le choisir. » | Manuel, 17. | ||
EPICURE (341-270 av. JC) | ||||
BONHEUR | Quadruple remède (« tetra pharmakon ») permettant d’atteindre l’« ataraxie) :
| Lettre à Ménécée. | ||
BONHEUR | « Médite donc tous ces enseignements et tous ceux qui s’y rattachent, médite-les jour et nuit, à part toi et aussi en commun avec ton semblable. Si tu le fais, jamais tu n’éprouveras le moindre trouble en songe ou éveillé, et tu vivras comme un dieu parmi les hommes. » | Lettre à Ménécée. | ||
BONHEUR | « La philosophie est une activité qui, par des discours et des raisonnements, nous procure la vie heureuse. » | Cité par Sextus Empiricus, Adversus mathematicas, XI, 169. | ||
RELIGION | « les dieux sont des vivants immortels et bienheureux » | Lettre à Ménécée. | ||
TEMPS et EXISTENCE | « la mort n’est rien pour nous » | Lettre à Ménécée. | ||
DESIR | « Parmi les désirs, il y en a qui sont naturels et nécessaires, d'autres qui sont naturels mais non nécessaires, d'autres enfin qui ne sont ni naturels ni nécessaires mais des produits de la vaine opinion. » | Maxime fondamentale, XXIX. | ||
Désirs vains et richesse :
Exemples :
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DESIR | « l’acte sexuel n’a jamais fait de bien à personne : encore est-on heureux s’il ne fait pas de mal ».
| Diogène Laërce, Vie et doctrine des philosophes antiques, X, 118 | ||
SOCIETE | Epicure distingue deux types de vie en groupe :
Commentaire : La cité (« polis ») ou communauté politique entre les hommes est produite par une habitude. Elle n’est pas un fait naturel. Lucrèce présente la naissance de la cité dans le Livre V de De rerum natura. Les hommes passent d’une vie en troupeau à une vie en société par le moyen des enfants :
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VERITE | « Une sensation semblable en effet, ne peut servir à réfuter une autre sensation, parce qu’elles ont toutes deux la même force ; et une autre sensation ne peut être réfutée par une autre dissemblable à elle, parce que leur objet est différent. L’une ne peut nier l’autre, car elles s’imposent toute également. » | Diogène Laërce, Vie et doctrine des philosophes antiques, 32. | ||
VERITE | « Les épicuriens ont compté deux parties de la philosophie, la physique et la morale ; ils ont écarté la logique. Puis comme ils ont été contraints par les choses mêmes à dissiper les ambiguïtés, à démasquer le faux caché sous l’apparence du vrai, ils ont introduit la logique sous un autre nom, ce qu’ils appellent du critère ou du canon. Mais ils considèrent cette addition comme une partie de la physique. » Commentaire :
| Sénèque, Lettre à Lucilius, 89, 11 : | ||
VERITE | « le faux et l’erreur résident toujours dans ce qui est ajouté par l’opinion. » (Cicéron, Acad., II, 25, 80 : l’épicurien Timagoras affirme que « le mensonge est dans l’opinion, mais non dans les yeux ».) | Lettre à Hérodote, 51. | ||
ESCHYLE (526-456 av. JC) | ||||
POLITIQUE | « La prudence est le plus grand don du ciel ». | Agamemnon, 927. | ||
ESOPE (VIe s av. JC) | ||||
POLITIQUE | « Autant l’union fait la force, autant la discorde expose à une prompte défaite ». | |||
EUCLIDE (4ème s.av. JC) [mathématicien grec] | ||||
SCIENCE | Postulat du livre I des Eléments, dit « postulat des parallèle », exprimé de nos jours sous la forme : « par un point pris hors d'une droite il passe une et une seule parallèle à cette droite ». Commentaire : La tentative de démonstration par l’absurde de ce postulat a conduit au xixe siècle au développement de géométries non euclidiennes :
| Eléments de mathématique, I, postulat. | ||
EURIPIDE (480 – 406 av. JC) | ||||
CONSCIENCE morale | « Quel est le mal qui te dévore ? Ma conscience. Je sens l’horreur de mon forfait. » | Oreste, v. 395-396. | ||
François de Salignac de la Mothe-Fénelon, dit FENELON (1651 - 1715) [évêque de Cambrais] | ||||
GUERRE | « Il faut toujours être prêt à faire la guerre, pour n’être jamais réduit au malheur de la faire ». | Les aventures de Télémaque. | ||
HISTOIRE | « le bon historien n’est d’aucun temps ni d’aucun pays. » | Lettre à M. Dacier, VIII. | ||
Sigmund FREUD (1856-1939) | ||||
RELIGION | « Nous appelons illusion une croyance quand, dans la motivation de celle-ci, la réalisation d’un désir est prévalente. » | L’avenir d’une illusion. | ||
RELIGION | Freud constate que la religion a trois fonctions :
ex. : « elle les éclaire sur l’origine et la formation de l’univers ».
ex. : elle « assure, au milieu des vicissitudes de l’existence, la protection divine et la béatitude finale ».
ex. : « elle règle leurs opinions et leurs actes en appuyant ses prescriptions de toute son autorité ». | Nouvelles conférences sur la psychanalyse. | ||
RELIGION | Pour Freud, la religion est un état infantile de l’humanité ». | |||
Les trois vexations que connu l’humanité :
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INCONSCIENCE | « Le moi n’est pas maître dans sa propre maison. » | Introduction à la psychanalyse. | ||
Le rêve est un rébus, nos prédécesseurs ont commis la faute de vouloir l’interpréter en tant que dessin. C’est pourquoi il leur a paru absurde et sans valeur. | L’interprétation des rêves (1900). | |||
Galileo GALILEE (1564-1642) | ||||
L’univers est écrit en langage mathématique. | L’Essayeur (1623). | |||
GREGOIRE le grand (540 – 604) [élu pape en 590] | ||||
LANGAGE ART | « ce que l’écrit procure aux gens qui lisent, la peinture le fournit aux analphabètes qui la regardent, puisque ces ignorants y voient ce qu’ils doivent imiter ; les peintures sont la lecture de ceux qui ne savent pas leur lettres, de sorte qu’elles tiennent le rôle d’une lecture, surtout chez les païens. » | Grégoire I, Lettre à l’évêque Serenus (v. 600). | ||
GUIGUES Ier (1083-1136) [moine ; prieur de la grande chartreuse] | ||||
SUJET PROPRIETE | « Pourquoi réclames-tu la propriété de toi-même plutôt que celle de n’importe lequel d’entre les hommes ou d’entre les champs ? […] Tu ne les as pas créés, de même que tu ne t’es pas créé ». | |||
Guillaume d’ORANGE (1533-1584) | ||||
DESIR | « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». | Devise du futur roi d’Angleterre. | ||
G. W. F. HEGEL (1770 - 1831) | ||||
DESIR | « Rien de grand dans le monde ne s’est accompli sans passion. » | La raison dans l’histoire. | ||
LANGAGE | « c’est dans les mots que nous pensons. […]
Ainsi le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie. » | Philosophie de l’Esprit. | ||
ART | « L’œuvre d’art vient de l’esprit et existe pour l’esprit, et sa supériorité consiste en ce que si le produit naturel est un produit doué de vie, il est périssable, tandis qu’une œuvre d’art est une œuvre qui dure. » | |||
ART | Référence : Définition du SYMBOLE :
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TECHNIQUE | « L’outil est la ruse de la raison par laquelle la nature est tournée contre la nature. » | Leçons sur la philosophie de l’histoire. | ||
Martin HEIDEGGER (1889 - 1976) | ||||
RELIGION | « Dès qu'un homme est né, il est assez vieux pour mourir. » | |||
SCIENCE | « la science ne pense pas. » | |||
LANGAGE | « L’homme est homme en tant qu’il est celui qui parle. » | Acheminement vers la parole (p. 13) | ||
HERACLITE (576 - 480 av. JC) | ||||
TEMPS et EXISTENCE | « Un jour est égal à tous les jours. » | Cité et commenté par Sénèque, Lettre à Lucilius, 12, 7. | ||
RELIGION | « Le temps est un enfant qui joue au trictrac : royauté d'un enfant ! » | Fragment n°130. | ||
CULTURE | Tout change, rien ne demeure. [« panta rei »] | Fragment. Cf. Platon, Cratyle, 402 a. | ||
CULTURE | On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. | Fragment n° 105. Cf. Platon, Cratyle, 402 a. | ||
RAISON et REEL | « La nature aime à se cacher. » [« phusis kruptesthai philei »] | Aphorisme, n°123. Cf. Hérodote, Histoires, II, 27. | ||
JUSTICE | « S’il n’y avait pas d’injustice, on ignorerait jusqu’au nom de la justice. » | |||
HESIODE (VIIIe s. av. JC) | ||||
TRAVAIL | « Les dieux ont caché ce qui fait vivre les hommes ; sinon, sans effort, il te suffirait de travailler un jour pour récolter de quoi vivre toute une année sans rien faire. » | Les travaux et les jours, v. 42. | ||
[Commentaire : le travail est présenté comme une guerre entre l’homme et la nature : l’homme cherche à contraindre la nature à donner ce qui est nécessaire à la satisfaction de ses besoins.] | ||||
Zeus « leur cacha le feu. Mais ce fut encore le brave fils de Japet [= Prométhée] qui alors, pour les hommes, le vola au sage Zeus, dans le creux d’une férule, et trompa l’œil du dieu qui lance la foudre. » | Les travaux et les jours, v. 42. | |||
Thomas HOBBES (1588-1678) | ||||
SUJET | « Homo homini lupus » (l’homme est un loup pour l’homme). [Commentaire : Expression reprise à PLAUTE (Asinaria, II, 4, 88), et qui sera reprise par Spinoza et par Freud.
| Le citoyen (1642). | ||
DESIR | « nous pouvons trouver dans la nature humaine trois causes principales de querelles : premièrement, la rivalité ; deuxièmement, la méfiance ; troisièmement la fierté. La première de ces choses fait prendre l’offensive aux hommes en vue de leur profit. La seconde, en vue de leur sécurité. La troisième en vue de leur réputation.
| Le leviathan, ch. 13. | ||
ETAT | « Il apparaît clairement par-là, qu’aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tiennent en respect, ils sont dans cette condition que l’on nomme guerre, et que cette guerre est guerre de chacun contre chacun. » | Le leviathan, ch. 13. | ||
POUVOIR | “Le pouvoir d’un homme consiste dans ses moyens présents d’obtenir quelque bien apparent futur.” | Le leviathan, ch. 10. | ||
DROIT | “C’est l’autorité, non la vérité, qui fait la loi” auctoritas, non veritas, facit legem. [Commentaire: pour Hobbes, la loi se fonde sur la coutume. Cela s’oppose à la position classique d’Aristote et de Thomas d’Aquin sur les “lois non écrites”. Cf. NICEPHORE, Contre les iconoclastes (p. 193): “Qu’est-ce qu’une loi, sinon une habitude consignée dans l’écrit ? Inversement, l’habitude est une loi non écrite.” cf. Comte-Sponvile, Valeur et vérité (p. 75-77).] | Léviathan, XXVI (p. 295) | ||
VERITE | « Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses. Et là où il n’y a pas de langage, il n’y a pas de vérité ni de fausseté. » | Léviathan. | ||
HORACE (65 – 8 av. J.C.) [poète latin] | ||||
MORALE | « Carpe diem » (= profite du jour) | Odes, I, XI, 8. | ||
HUGHES de Saint-Victor (1096 – 1141) [moine bénédictin ; théologien médiéval] | ||||
PERCEPTION | « L’imagination est la mémoire des sens à partir des vestiges corporels attachés à l’esprit, principe de connaissance n’ayant en lui rien de certains. » | Didascalion, II, 5 (Cerf, p. 99). | ||
David HUME (1711 - 1776) | ||||
ART | « Quand un objet a tendance à causer du plaisir à son possesseur, on le regarde toujours comme beau. » | Traité de la nature humaine, II (p. 702) | ||
DESIR | Pour l’animal : « ses avantages sont proportionnés à ses besoins ». | |||
MEMOIRE | « Le rôle principal de la mémoire est de conserver non simplement les idées, mais leur ordre et leur position. » | Traité de la nature humaine. | ||
DESIR | Références : analyse du combat entre la passion et la raison. | Traité de la nature humaine, II, 3e part., sec III | ||
Edmund HUSSERL (1859-1938) | ||||
SCIENCE | En décidant de faire de la philosophie « j'ai donc par là même fait vœu de pauvreté en matière de connaissance. » | Méditations cartésiennes, p 5 | ||
CONSCIENCE | « Toute conscience est conscience de quelque chose ». | Méditations cartésiennes, II. | ||
JUSTINIEN (484 – 565) [empereur romain de 527 à 555] | ||||
« La majesté impériale doit s'appuyer sur les armes et sur les lois, pour que l'État soit également bien gouverné pendant la guerre et pendant la paix ; pour que le prince, repoussant dans les combats les agressions des ennemis, devant la justice les attaques des hommes iniques, puisse se montrer aussi religieux dans l'observation du droit que grand dans les triomphes. » « Imperatoriam maiestatem non solum armis decoratam, sed etiam legibus oportet esse armatam, ut utrumque tempus et bellorum et pacis recte possit gubernari et princeps Romanus victor existat non solum in hostilibus proeliis, sed etiam per legitimos tramites calumniantium iniquitates expellens, et fiat tam iuris religiosissimus quam victis hostibus triumphator. » | Justinien, Instituts, Préambule. | |||
La justice est la ferme volonté de donner toujours à chacun ce qui lui est dû. Iustitia est constans et perpetua voluntas ius suum cuique tribuens. | Justinien, Instituts, I, 1. | |||
La jurisprudence est la connaissance des choses divines et humaines, avec la science du juste et de l'injuste. Iurisprudentia est divinarum atque humanarum rerum notitia, iusti atque iniusti scientia. | Justinien, Instituts, I, 1. | |||
Emmanuel KANT (1724-1804) | ||||
SCIENCE | « sapere aude » (ose chercher à savoir). | Qu'est-ce que les Lumières? | ||
[Formule reprise à HORACE, Épîtres, I, 2, 40.] | ||||
EXPERIENCE | Si toute notre connaissance débute avec l’expérience, cela ne prouve pas qu’elle dérive toute de l’expérience. | Critique de la raison pure. | ||
ART | Est beau ce qui plaît universellement sans concept. | Critique de la faculté de juger. | ||
ART | « la beauté n’a de valeur que pour les hommes ». | Critique de la faculté de juger, § V. | ||
ART | On « ne doit pas appeler beau ce qui ne plait qu’à soi » Exemple : différence entre « jolie » ou « agréable » et le « beau ». Kant fait remarquer que l’on dit :
| Critique du jugement, § 7. | ||
ART | « En droit on ne devrait appeler art que la production par liberté, c’est-à-dire par un libre-arbitre qui met la raison au fondement de son action. » | Critique de la faculté de juger, § 43. | ||
ART | « le génie d’un homme est ‘l’originalité exemplaire de son talent’. » Explication : l’œuvre géniale se caractérise par trois aspects :
| Kant. | ||
RAISON et REEL | « Est illusion le leurre qui subsiste, même quand on sait que l’objet supposé n’existe pas. » Exemple :
| Anthropologie du point de vue pragmatique, 1er partie. | ||
CONSCIENCE MORALE | « Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé, de manière générale tenu en respect (respect lié à la crainte) par un juge intérieur et cette puissance qui veille en lui sur les lois n’est pas quelque chose de forgé (arbitrairement) par lui-même, mais elle est inhérente à son être. Elle le suit comme son ombre quand il pense lui échapper. » | |||
Exemple : « l’œil était dans la tombe et regardait Caïn ». | Cf. Victor HUGO, « La conscience », dans La Légende de siècles. | |||
DEVOIR | « Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle. » | Fondements de la métaphysique des mœurs (1785). | ||
CONSCIENCE MORALE | Deux choses remplissent le cœur d’une admiration et d’une vénération toujours croissante, à mesure que la réflexion s’y attache et s’y applique : Le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi. | Critique de la raison pratique (1788). | ||
TRAVAIL | « L'homme est le seul animal qui soit voué au travail. » | Réflexion sur l'éducation, p110. | ||
CULTURE | « L’homme ne peut devenir homme que par l’éducation. Il n’est que ce qu’elle le fait. » | Traité de pédagogie, § 443. | ||
DROIT | « L'homme est un animal qui (...) a besoin d'un maître » | Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique, prop VI. | ||
SUJET | « Le respect s’applique toujours uniquement aux personnes, jamais aux choses. » | |||
DESIR | « La passion est une maladie ». | Anthropologie du point vue pragmatique. | ||
SCIENCE | « Il n’y a de science à proprement parler que dans l’exacte mesure où il peut s’y trouver de la mathématique. » | Premiers principes métaphysiques de la science de la nature, Préface. | ||
SOCIETE | « L’insociable sociabilité des hommes, c’est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublé d’une répulsion général à le faire. » | Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique. | ||
GUERRE | « L’homme veut la concorde, mais la nature sait mieux que lui ce qui est bon pour son espèce, elle veut la discorde. » | Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique, prop. 4. | ||
Paul KLEE (1879-1940) | ||||
ART | L’art ne reproduit pas le visible, il rend visible. | Credo du créateur (1920). | ||
Jean de LA BRUYERE (1645 - 1696) | ||||
BONHEUR | « Les enfants n'ont ni passé ni avenir, et, ce qui ne nous arrive guère, ils jouissent du présent. » | Les caractères, De l’homme, § 51 | ||
Pierre-Simon de LAPLACE (1749 - 1827) | ||||
SCIENCE | « Nous devons donc envisager l’état présent de l’univers comme l’effet de son état antérieur et comme la cause de celui qui va suivre. » | Essai philosophique sur la probabilité. | ||
John LOCKE (1632-1704) | ||||
EXPERIENCE | L’expérience : c’est là le fondement de toutes nos connaissances. | Essai sur l’entendement humain (1690). | ||
TRAVAIL ECHANGE DROIT PRORIETE PRIVEE | « Si la terre et toutes les créatures inférieures appartient à tous, du moins chaque homme détient-il un droit de propriété sur sa propre personne ; et sur elle aucun autre que lui n’a de droit.
| Du gouvernement civil, § 27. | ||
Gottfried Wilhelm LEIBNIZ (1646-1726) | ||||
SUJET | « ce qui n’est pas véritablement UN être n’est pas véritablement un ETRE » | Lettre à Arnauld du 30 avril 1687. | ||
TEMPS | « Le présent est gros de l'avenir : le future se pourrait lire dans le passé; l'éloigné est exprimé dans le prochain. On pourrait connaître la beauté de l'univers dans chaque âme si l'on pouvait déplier tous les replis, qui ne se développent sensiblement qu'avec le temps. » | Principes de la nature et de la grâce fondés en raison, §13 | ||
Exemple : il est inscrit de toute éternité que Jules César traverserait le Rubicon. | ||||
PERCEPTION | Petites perceptions :
« on ne dort jamais si profondément qu'on ait quelque sentiment faible et confus ; et on ne serait jamais éveillé par le plus grand bruit du monde, si on n'avait quelque perception de son commencement, qui est petit ; comme on ne romprait jamais une corde par le plus grand effort du monde, si elle n'était tendue et allongée un peu par de moindres efforts, quoique cette petite extension qu'ils font ne paraisse jamais » | Nouveaux essais sur l'entendement humain, Avant-propos | ||
LUCRECE (99-55 av. JC) | ||||
BONHEUR | « suave, mari magno … » « Il est doux, quand sur la vaste mer la tempête déchaîne les flots, d’assister depuis la terre aux pénibles épreuves d’autrui. » | De rerum natura, II, v. 1-2. | ||
DESIR (inquiétude) | « chacun cherche à se fuir ». Commentaire :
| De rerum natura, III, v. 1052 ss. : | ||
INTERPRETATION | « Titos est parmi nous, c’est l’homme dans l’amour gisant, lacéré par ses vautours, les angoisses dévorantes, ou celui que déchirent les affres d’autres passions ». Commentaire :
Autres interprétations de « dieux » grecs :
| De rerum natura, III, v. 984-994. | ||
RAISON et REEL | « Si les sens ne sont pas véridiques, la raison tout entière nous trompe aussi. Qui nisi sunt veri, ratio quoque falsa sit omnis. | De rerum natura, IV, v. 485. | ||
RELIGION | « Tant la religion fut capable de conseiller de mauvaises actions ! » | |||
Nicolas MACHIAVEL (1469-1527) [homme politique de la république de Florence] | ||||
Monarchie :
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BUT :
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MOYEN : « un prince sage se fonde sur ce qui est sien, non sur ce qui est d’autrui » Le prince dispose de deux types d’armes :
« il n’est pas nécessaire d’AVOIR en fait toutes les susdites qualités, mais il est bien nécessaire de PARAITRE les avoir » (ch. 18). RAISON :
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INTERPRETATION |
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| Ch. 17 | |||
Le prince ne doit pas s’appuyer sur la bonté des hommes : il doit considérer que la plupart des « hommes sont méchants » (ch. 17, ch. 18).
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| Ch. 17 | |||
PROMESSES : les respecter ou ne pas les respecter : | ||||
CRUAUTE : y a-t-il un bon usage de la cruauté ou seulement un mauvais usage ?
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Exemples de « bon ou mauvais usage de la cruauté » :
| Ch. 7 | |||
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Karl MARX (1818-1883) | ||||
RELIGION | « Le fondement de la critique irréligieuse est : c’est l’homme qui fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme. » | Contribution à la critique de la philosophie de Hegel (1844). | ||
RELIGION | « La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme du monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. » [Remarque : cette expression a été inscrite sur le mausolée de Lénine] | Contribution à la critique de la philosophie de Hegel (1844). | ||
RELIGION | L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple, c’est l’exigence de son bonheur véritable | Critique de la philosophie du droit de Hegel. | ||
HISTOIRE | « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes des classes. Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf …, en un mot, oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée. » » | Marx et Frédérich ENGELS, Manifeste du parti communiste. | ||
TRAVAIL | « Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit sa cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa volonté. » | Le capital, I, 3ème section. | ||
SUJET | Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. | Contribution à la critique de l’économie politique. Préface (1857). | ||
POLITIQUE | « Les philosophes, jusqu’ici, n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses façons, il s’agit de le transformer. » | XIe thèse sur Feuerbach. | ||
ETAT | Lénine (1870-1924) : « Tant que l’État existe, pas de liberté ; quand régnera la liberté, il n’y aura plus d’État. » | |||
Henri-Irénée MARROU (1904-1977) [historien français] | ||||
HISTOIRE | « L’histoire est la connaissance du passé humain. » | |||
HISTOIRE | Marrou commente l’expression : « L’histoire se fait avec des textes » (Fustel de Coulanges) | De la connaissance historique (p. 77). | ||
Maurice MERLEAU-PONTY (1908 - 1961) | ||||
ART | « Si pour le savant le monde doit être disponible, grâce à l’artiste il devient habitable. » | |||
John-Stuart MILL (1806-1873) | ||||
« Il vaut mieux être un homme insatisfait qu’un porc satisfait. » | L’utilitarisme (1861). | |||
Jean-Baptiste Poquelin, dit MOLIERE (1622 - 1673) | ||||
GUERRE | « Tout le secret des armes ne consiste qu’en deux choses : à donner et à ne point recevoir ». | Bourgeois gentilhomme, II, 2. | ||
Michel de MONTAIGNE (1533-1592) [écrivain et maire de Bordeaux] | ||||
SCIENCE | « Que philosopher, c'est apprendre à mourir. » [Phrase reprise à Platon : « philosopher, c’est apprendre à mourir » (Platon, Phédon)] | Montaigne, Les Essais, | ||
SUJET | « Chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition ». | Essais, III, 2, Du repentir. | ||
Charles de Secondat baron de la Brède et de Montesquieu, dit MONTESQUIEU (1689-1755) [juriste et philosophe français] | ||||
LIBERTE | « la liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent. » | L’esprit des lois, XI, 3. | ||
ETAT | « Il y a, dans chaque État, trois sortes de pouvoir : la puissance législative, la puissance exécutrice des choses qui dépendent du droit des gens, et la puissance exécutrice de celles qui dépendent du droit civil.
On appellera cette dernière la puissance de juger ; et l’autre, la puissance exécutrice de l’État. » | L’esprit des lois, XI, 6. | ||
Fréderich NIETZSCHE (1844-1900) | ||||
TRAVAIL | « Un tel travail constitue la meilleure des polices. » | Aurore, § les apologistes du travail. | ||
« Toute religion est née de la peur et du besoin. » | ||||
Guillaume d’OCKHAM (1290-1349) [religieux; théologien et philosophe scolastique] | ||||
RAISON et REEL | Exemple : le rasoir d’Ockham. | |||
Georges ORWELL (1903 - 1950) [écrivain et journaliste anglais] | ||||
DROIT | « tous les animaux sont égaux, mais il en est de plus égaux que d’autres ». | La ferme des animaux. | ||
Blaise PASCAL (1623-1662) | Pascal, Pensées (éd Brunschvicg). | |||
SUJET | « Il faut se connaître soi-même : quand cela ne servirait pas à trouver le vrai, cela au moins sert à régler sa vie, et il n’y a rien de plus juste. » | Pensées, n°66. | ||
SUJET | « La nature de l’amour-propre et de ce moi humain est de n’aimer que soi et de considérer que soi. » | Pensées, n°100. | ||
SUJET | « Qu'est-ce que le moi ? Un homme qui se met à la fenêtre pour voir les passants, si je passe par là, puis-je dire qu'il s'est mis là pour me voir ? Non; car il ne pense pas à moi en particulier ; mais celui qui aime quelqu'un à cause de sa beauté, l'aime-t-il ? Non : car la petite vérole, qui tuera la beauté sans tuer la personne, fera qu'il ne l'aimera plus. Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime-t-on moi ? Non, car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même. Où est donc ce moi, s'il n'est ni dans le corps, ni dans l'âme ? et comment aimer le corps ou l'âme, sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu'elles sont périssables ? car aimerait-on la substance de l'âme d'une personne, abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n'aime donc jamais personne, mais seulement des qualités. Qu'on ne se moque donc plus de ceux qui se font honorer pour des charges et des offices, car on n'aime personne que pour des qualités empruntées. | Pensées, n°323. | ||
SUJET | « Le moi est haïssable. » | Pensées, n°455. | ||
SUJET | « La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. » | Pensées, n°397. | ||
SUJET | « Instinct et raison, marques de deux natures. » | Pensées, n°344. | ||
« Pensée fait la grandeur de l'homme. » | Pensées, n°346. | |||
« L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser : une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui; l'univers n'en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il faut nous relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale. » | Pensées, n°347. | |||
CULTURE | « L’homme ne sait à quel rang se mettre. Il est visiblement égaré, et tombé de son vrai lieu sans le pouvoir retrouver. Il le cherche partout avec inquiétude et sans succès dans les ténèbres impénétrables. » | (275) | ||
CULTURE | « La vraie nature étant perdue, tout devient sa nature; comme le véritable bien étant perdu, tout devient son véritable bien. » | Pensées, 426 | ||
CULTURE | « La coutume est une seconde nature, qui détruit la première. Mais qu’est la nature ? Pourquoi la coutume n’est-elle pas naturelle ? J’ai grand peur que cette nature ne soit elle-même qu’une première coutume, comme la coutume est une seconde nature. » | (120) | ||
MATIERE et ESPRIT | « L’éternuement absorbe toutes les fonctions de l’âme. » | (267) | ||
IMAGINATION | « Le plus grand philosophe du monde, sur une planche plus large qu’il ne faut, s’il y a au-dessous un précipice... » | (104) | ||
PHILOSOPHIE | « La vrai éloquence se moque de l'éloquence; la vrai morale se moque de la morale. [...] Se moquer de la philosophie, c'est vraiment philosopher. » | Pensées, n°4 | ||
PHILOSOPHIE | « On ne s’imagine Platon et Aristote qu’avec de grandes robes de pédants. C’étaient des gens honnêtes et, comme les autres, riants avec leurs amis ; et quand ils se sont divertis à faire leurs Lois et leur Politique, ils l’ont fait en se jouant ; c’était la partie la moins philosophe et la moins sérieuse de leur vie, la plus philosophe était de vivre complètement simplement et tranquillement. » | Pensées, n°331. | ||
RAISON | « Il n’y a rien de si conforme à la raison que ce désaveu de la raison. » | Pensées, n°272. | ||
RAISON | « La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent; elle n’est que faible, si elle ne va jusqu’à connaître cela. » | Pensées, n°267. | ||
RAISON | « Le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît point ; on le sait en mille choses. Je dis que le cœur aime l'être universel naturellement, et soi-même naturellement selon qu'il s'y adonne ; et, il se durcit contre l'un ou l'autre à son choix. Vous avez, rejeté l'un et conservé l'autre : est-ce par raison que vous vous aimez ? » | Pensées, n°277. | ||
RAISON et REEL | « Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison. » | Pensées, n°253. | ||
RAISON et REEL | « Cœur, instinct, principes. » | Pensées, n°281. | ||
« Nous connaissons la vérité, non seulement par la raison, mais encore par le cœur ; c’est de cette dernière sorte que nous connaissons 1es premiers principes, et c'est en vain que le raisonnement qui n’y a point part essaye de les combattre. Les pyrrhoniens qui n'ont que cela pour objet, y travaillent inutilement. Nous savons que nous ne rêvons point; quelque impuissance où nous soyons de le prouver par raison, cette impuissance ne conclut autre chose que la faiblesse de notre raison, mais non pas l'incertitude de toutes nos connaissances, comme ils le prétendent. Car la connaissance des premiers principes, comme qu'il y à espace, temps, mouvements, nombres, [est] aussi ferme qu'aucune de celles que nos raisonnements, nous donnent. Et c'est sur ces connaissances du cœur et de l'instinct qu'il faut que la raison s'appuie, et qu'elle y fonde tout son discours. (Le cœur sent qu'il y a trois dimensions dans l'espace et que les nombres sont infinis ; et la raison démontre ensuite qu'il n'y a point deux nombres carrés dont l'un soit double de l'autre. Les principes se sentent, les propositions se concluent ; et le tout avec certitude, quoique par différentes voies.) Et il est aussi inutile et aussi. ridicule que la raison demande au cœur des preuves de ses premiers principes, pour vouloir y consentir, qu'il serait ridicule que le cœur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu'elle démontre, pour vouloir les recevoir. | Pensées, n°282. | |||
RAISON | « La mémoire est nécessaire pour toutes les opérations de la raison. » | Pensées, 369. | ||
RELIGION | « C’est le cœur qui sent Dieu et non la raison. Voila ce qu’est la foi : Dieu sensible au cœur, non à la raison. » | Pensées, n°279. | ||
RELIGION | « Qu’il y a loin de la connaissance de Dieu à l’aimer. » | Pensées, n°280. | ||
RELIGION | « Console-toi, tu ne me chercherais pas, si tu ne m’avais trouvé » | Pensées, n°553. Le Mystère de Jésus. | ||
POLITIQUE | « La tyrannie consiste au désir de domination, universel et hors de son ordre. » […] | Pensées, n°332. | ||
« La tyrannie est de vouloir avoir par une voie ce qu’on ne peut avoir que par une autre. » […] [cf. Commentaires de Comte-Sponville, Valeur et vérité, p. 167] | ||||
POLITIQUE | « La distance infinie des corps aux esprits figure la distance infiniment plus infinie des esprits à la charité, car elle est surnaturelle. Tout l'éclat des grandeurs n'a point de lustre pour les gens qui sont dans les recherches de l'esprit. La grandeur des gens d'esprit est invisible aux rois, aux riches, aux capitaines, à tous ces grands de chair. La grandeur de la sagesse, qui n'est nulle sinon de Dieu, est invisible aux charnels et aux gens d'esprit. Ce sont trois ordres différant de genre.
Jésus-Christ, sans biens et sans aucune production au dehors de science, est dans son ordre de sainteté. Il n'a point donné d'inventions, il n'a point régné, mais il a été humble, patient, saint, saint, saint à Dieu, terrible aux démons, sans aucun péché. Ô qu'il est venu en grande pompe et en une prodigieuse magnificence aux yeux du cœur et qui voient la sagesse. Il eût été inutile à Archimède de faire le prince dans ses livres de géométrie quoi qu'il le fût. Il eût été inutile à Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour éclater dans son ordre de sainteté, de venir en roi ; mais il est bien venu avec l'éclat de son ordre... Tous les corps, le firmament, les étoiles, la terre et ses royaumes ne valent pas le moindre des esprits, car il connaît tout cela et soi, et les corps rien. Tous les corps ensemble et tous les esprits ensemble et toutes leurs productions, ne valent pas le moindre mouvement de charité. Cela est d'un autre ordre, infiniment plus élevé. De tous les corps ensemble, on ne saurait en faire réussir une petite pensée : cela est impossible, et d'un autre ordre. De tous les ordres et esprits, on n'en saurait tirer un mouvement de vraie charité, cela est impossible, d'un autre ordre, surnaturel. | Pensées, n°793. | ||
JUSTICE | « Plaisante justice qu’une rivière borne. Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » | Pensées, n°294. | ||
JUSTICE | « Il demeure au-delà de l’eau. » | Pensées, n°292. | ||
JUSTICE | « Justice, force. - Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante : la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu'il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste. La justice est sujette à dispute, la force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n'a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice et a dit qu'elle était injuste, et a dit que c'était elle qui était juste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. » | Pensées, n°298. | ||
JUSTICE | « Quand le fort armé possède son bien, ce qu'il possède est en paix. » | Pensées, n°300 | ||
JUSTICE | « Il a quatre laquais. » | Pensées, n°318. | ||
« Que l'on a bien fait de distinguer les hommes par l'extérieur, plutôt que par les qualités intérieures ! Qui passera de nous deux ? qui cédera la place à l'autre ? Le moins habile ? mais je suis aussi habile que lui, il faudra se battre sur cela. Il a quatre laquais, et je non ai qu'un : cela est visible; il n'y a qu'à compter ; c'est à moi à céder, et je suis un sot si je le conteste. Nous voilà en paix par ce moyen, ce qui est le plus grand des biens. » | Pensées, n°319. | |||
MORT | « Craindre la mort hors du péril, et non dans le péri ; car il faut être homme. » | Pensées, 2145. | ||
BONHEUR | « Rien ne nous plaît que le combat, mais non pas la victoire. » | Pensées, n°135. | ||
BONHEUR | « Notre nature est dans le mouvement ; le repos entier est la mort. » | Pensées, n°129. | ||
BONHEUR | « Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaire, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir. » | Pensées, n°131. | ||
BONHEUR | « Quand je m’y suis mis quelque fois à considérer les diverses agitations des hommes et les périls et les peines où ils s’exposent, dans la cour, dans la guerre, d’où naissent tant de querelles, de passions, d’entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. […] Mais quand j’ai pensé de plus près, qu’après avoir trouvé la cause de tous nos malheurs, j’ai voulu en découvrir la raison, j’ai trouvé qu’il y en a une bien effective, qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près. » | Pensées, n°139. | ||
BONHEUR | « Première partie : Misère de l’homme sans Dieu. Seconde partie : Félicité de l’homme avec Dieu. » | Pensées, n°60. | ||
ART | « Quelle vanité que la peinture, qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire point les originaux. » Exemple : le Bœuf écorché de Rembrandt. | Pensées, n°134. | ||
BONHEUR | « Tous les hommes recherchent d'être heureux ; cela est sans exception ; quelques différents moyens qu'ils y emploient, ils tendent tous à ce but. Ce qui fait que les uns vont à la guerre, et que les autres n’y vont pas, est ce même désir, qui est dans tous les deux, accompagné de différentes vues. La volonté [ne] fait jamais la moindre démarche que vers cet objet. C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se pendre. » | Pensées, n°425. | ||
DROIT | « Grandeur d’établissement, respect d’établissement. » | Pensées, n°309. | ||
DROIT | « Il y a dans le monde deux sortes de grandeurs ; car il y a des grandeurs d'établissement et des grandeurs naturelles.
Nous devons quelque chose à l'une et à l'autre de ces grandeurs ; mais comme elles sont d'une nature différente, nous leur devons aussi différents respects.
Il n'est pas nécessaire, parce que vous êtes duc, que je vous estime ; mais il est nécessaire que je vous salue. Si vous êtes duc et honnête homme, je rendrai ce que je dois à l'une et à l'autre de ces qualités. Je ne vous refuserai point les cérémonies que mérite votre qualité de duc, ni l'estime que mérite celle d'honnête homme. Mais si vous étiez duc sans être honnête homme, je vous ferais encore justice ; car en vous rendant les devoirs extérieurs que l’ordre des hommes a attachés à votre naissance, je ne manquerais pas d'avoir pour vous le mépris intérieur que mériterait la bassesse de votre esprit. | De la grandeur des grands, 2ème partie. | ||
RAISON | « Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher. » | Pensées, 4. | ||
SCIENCE HISTOIRE | « toute la suite des hommes, pendant le cours de tant de siècle, doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement. » | Préface au Traité sur le vide. | ||
PLATON (427-347 av. JC) | ||||
SUJET | « L'homme est un bipède sans plume » | Diogène Laërce, Vies, VI, 40. | ||
RAISON | « Pensée (dianoia) est un discours (logos), c’est la même chose, sauf que c’est le dialogue (dialogos) intérieur et silencieux de l’âme avec elle-même que nous avons appelé de ce nom de pensée. » | Le Sophiste, 263e | ||
VIVANT | Exemple : mythe de Protagoras : trois grands besoins du vivant (= instinct de survie) :
| Protagoras. | ||
SUJET INCONSCIENT | Exemple : mythe de l’attelage ailé. « Imaginons donc l’âme comme une puissance dans laquelle soit naturellement réunis un attelage et un cocher soutenus par des ailes. » | Phèdre, 246 b ss. | ||
LANGAGE | Exemple : mythe de Theuth : l’écriture comme source de l’oubli.
| Phèdre. | ||
JUSTICE | Exemple : mythe de Gygès : un homme « juste » est un homme qui n’a pas eu l’occasion de commettre un acte injuste. | République, II. | ||
SCIENCE | « l'étonnement, en effet, est le commencement de la philosophie » | Théétète, 155d | ||
DROIT | « La loi est faite par les faibles et par le plus grand nombre ». | Gorgias, 483 b (Calliclès) | ||
DESIR | « pour bien vivre, il faut laisser prendre à ses passions tout l’accroissement possible, au lieu de les réprimer ; et quand elles ont atteint toute leur force, être capable de leur donner satisfaction par son courage et son intelligence et de remplir tous ses désirs à mesure qu’ils éclosent. » [Commentaire : il s’agit de la position que Platon fait dire à la figure de CALLICLES. Socrate s’oppose à une telle conception du désir !] | Gorgias. (Calliclès) | ||
ART | Référence : distinction entre deux formes d’imitation (« mimetike ») :
| Sophiste, 236 bc. | ||
Illustration : les trois lits. | ||||
PLOTIN (204-270) [philosophe néo-platonicien] | ||||
ART | Les statues les plus belles sont les statues les plus vivantes. | Ennéades. | ||
MEMOIRE | « La mémoire des choses sensibles appartient donc à l’imagination » | Ennéades, IV, 33, § 29. | ||
IMAGINATION | « Une image accompagne toute pensée » pase noesei parakolouthei phantasia | Ennéades, IV, 3, § 30. | ||
Karl POPPER (1902-1994) | ||||
VERITE | Falsificabilité des théories : c’est la « possibilité, pour un système théorique, d’être réfuté ou invalidé. Selon cette conception […] un système doit être tenu pour scientifique seulement s’il formule des assertions pouvant entrer en conflit avec certaines observations. ». [Commentaire : Constatant que la cohérence interne du discours rationnel ne permet pas de caractériser le discours scientifique, mais peut se trouver dans tous les mythes et les superstitions, Popper présente un critère permettant de distinguer la « science » de la « non-science » : falsificabilité des théories.] | Conjectures et Réfutations. | ||
PROTAGORAS (485-411 av. JC) | ||||
VERITE | « L’homme est la mesure de toutes choses. » | |||
PYRRHON (360 – 275 av. JC) [Fondateur du scepticisme] | ||||
VERITE | Pyrrhon. soutenait « qu’on ne peut connaître aucune vérité » et « qu’il faut suspendre son jugement ».
| Diogène Laërce, Vie et doctrines des philosophes antiques, IX, « Pyrrhon », 62. | ||
PYTHAGORE (570– v. 495 av. JC) | ||||
AUTRUI | « Entre amis tout est commun » | |||
« Un ami est un autre soi-même » | Cf. Porphyre, Vie de Pythagore, 33. | |||
VERITE | « Après Dieu il faut honorer la vérité, qui seule peut rendre les hommes proches de Dieu ». | |||
Enigmes : | Cf. Jérôme, Apologie contre Rufin, III, 39. | |||
JUSTICE |
Explication : ne transgresse pas la justice. | Porphyre, Vie de Pythagore, 41 | ||
DROIT |
Explication : il faut sauvegarder les lois des villes. | Ibid. | ||
VERITE |
Explication : ne suis pas les erreurs du grand nombre. | Ibid. | ||
MORT |
Explication : après la mort, ne regrette pas cette vie. | Ibid. | ||
BONHEUR |
Explication : il faut bannir de son esprit la tristesse. | Ibid. | ||
BONHEUR |
Explication : n’espère pas par des mots insultants un esprit irrité et gonflé de rage. | Ibid. | ||
BONHEUR |
Explication : il ne faut pas avoir sous le même toit que soi des gens bavards et prolixes. | Ibid. | ||
MORALE |
Explication : pour ceux qui progressent sur le chemin de la vertu, il faut accroitre les préceptes, mais il faut délaisser ceux qui s’abandonnent à l’oisiveté | Porphyre, Vie de Pythagore, 42. | ||
François RABELAIS (v. 1483-1553) | ||||
CONSCIENCE MORALE | « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » | Pantagruel. | ||
RICHARD de Saint-Victor (1110-1173) [moine bénédictin; théologien médiéval] | ||||
« L’imagination est la servante de la raison » imaginatio ancilla rationis. | Benjamin minor, PL , 195, 3-5. | |||
Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778) | ||||
HISTOIRE | « il s’en faut bien que les faits décrits dans l’histoire soient la peinture exacte des mêmes faits tels qu’ils sont arrivés : ils changent de forme dans la tête de l’historien, ils se moulent sur ses intérêts, ils prennent la teinte de ses préjugés. | Émile ou de l’éducation. | ||
HISTOIRE | « Un des grands vice de l’histoire est qu’elle peint beaucoup plus les hommes par leurs mauvais côtés que par les bons, comme elle n’est intéressante que par les révolutions, la catastrophes, tant qu’un peuple croit et prospère dans le calme d’un paisible gouvernement, elle n’en dit rien ; elle ne commence à en parler que quand, ne pouvant plus se suffire à lui-même, il prend part aux affaires de ses voisins ou les laisse prendre part aux siennes. » | |||
CONSCIENCE MORALE | « Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d’un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rends l’homme semblable à Dieu, c’est toi qui fais l’excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien en moi qui m’élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m’égarer en erreur à l’aide d’un entendement sans règle et d’une raison sans principe. » | Émile ou de l’éducation (1762), Profession de foi du vicaire savoyard. | ||
BONHEUR DESIR IMAGINATION | « Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère et l’on n’est heureux qu’avant d’être heureux. » « L’homme avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu’il désire, qui le soumet à son imagination, qui le rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion. » | Julie ou la Nouvelle Héloïse, VI, lettre 8. | ||
[Commentaire : attention ce n’est pas la pensée de Rousseau ; mais la pensée qu’il met dans la bouche d’un personnage de son roman épistolaire. Rousseau s’oppose à l’idée que le bonheur ne se trouve que dans l’imaginaire.] | ||||
CULTURE | « Tout homme qui ne voudrait que vivre, vivrait heureux. » | Emile, II (GF p 95) | ||
TRAVAIL | « L’homme est naturellement paresseux ». | Essai sur les langues. | ||
BONHEUR | « C’est pour parvenir au repos que chacun travaille. » | |||
CULTURE | « chacun partant toujours du même point, les siècles s’écoulaient dans toute la grossièreté des premiers âges ; l’espèce était déjà vielle, et l’homme restait toujours enfant ». | Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité. | ||
LOI | « La première loi de la nature est le soin de se conserver ». | Emile (GF, p. 250). | ||
SOCIETE | « L’homme est naturellement pacifique et craintif, au moindre danger son premier mouvement est de fuir ; il ne s’aguerrit qu’à force d’habitude et d’expérience. l’honneur, l’intérêt, les préjugés, la vengeance, toutes les passions qui peuvent lui faire braver les périls et la mort, sont loin de lui dans l’état de nature. Ce n’est qu’après avoir fait société avec quelque homme qu’il se détermine à en attaquer un autre ; et ne devient soldat qu’après avoir été citoyen. » | Ecrit sur l’abbé de Saint-Pierre. | ||
LIBERTE | « Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs. Il n’y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout. » | Du contrat social, I, ch. 4 (1762). | ||
LIBERTE | « Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n’obéit qu’aux lois et c’est par la force des lois qu’il n’obéit pas aux hommes. | Lettres écrites de la Montagnes, 8ème lettre. | ||
DROIT | « Il n’y a point de liberté sans loi. » | Lettre écrite de la montagne, VIII. | ||
SOCIETE | Contrat social : « une forme d’association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéisse pourtant qu’à lui-même et reste aussi libre qu’auparavant. » | Contrat social, I, 6. | ||
LIBERTE | « l’impulsion du seul appétit est esclavage, et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». | Du contrat social, I, ch. 8 (1762). | ||
LIBERTE SOCIETE | « Ce que l’homme perds par le contrat social, c’est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu’il peut atteindre ; ce qu’il gagne, c’est sa liberté civile et la propriété de tout ce qu’il possède. » | Contrat social. | ||
DROIT SOCIETE | Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : ceci est à moi, et trouva des gens assez simple pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. » | Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité. | ||
« A les entendre, ne les prendrait-on pas pour une troupe de charlatans criant chacun de son côté sur une place publique » | Discours sur les sciences et les arts, II. | |||
SOCIETE | Dans l’état de nature, l’individu est « un tout parfait et solitaire ». | Du Contrat Social, II, ch. VII. | ||
LANGAGE | « la langue de convention n'appartient qu'à l'homme. » | |||
Bertrand RUSSEL (1872 - 1970) | ||||
VERITE | « Les mathématiques sont une étude où l’on ignore de quoi on parle et où l’on ne sait pas si ce que l’on dit est vrai. » | Mystique et logique. | ||
Antoine de SAINT-EXUPERY (1900 - 1944) | ||||
AUTRUI | « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction. » | Terre des hommes. | ||
« Il n’est de camarades que s’ils s’unissent dans la même cordée, vers le même sommet ». | ||||
Guillaumet : « Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait ». | Terre des hommes. | |||
Jean-Paul SARTRE (1905-1980) | ||||
EXISTENCE | « Qu’est-ce que signifie que l’existence précède l’essence ? Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit après […] Il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la concevoir. » | L’existentialisme est un humanisme. | ||
TEMPS et Existence | « Tout existant naît sans raison, se prolonge par faiblesse, meurt par rencontre » | La Nausée. | ||
TEMPS et EXISTENCE | « Notre vie est une longue attente. » | Etre et Néant (p. 595). | ||
AUTRUI | « L’enfer, c’est les autres. » | Huis-clos, scène 5. | ||
AUTRUI | « Je suis comme autrui me voit. » | Etre et néant, 3e partie, I, 1. | ||
LIBERTE | « Si, en effet, l’existence précède l’essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une nature donnée et figée ; autrement dit, il n’y a pas de déterminisme, l’homme est libre, l’homme est liberté.. » | L’existentialisme est un humanisme | ||
LIBERTE | « l’homme est angoisse ». Exemples :
| L’existentialisme est un humanisme (1946) | ||
LIBERTE | « L’homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu’il ne s’est pas crée lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu’une fois jeté dans le monde il est responsable de tout ce qu’il fait. » | L’existentialisme est un humanisme | ||
« Nous sommes condamnés à être libres ». | ||||
Exemples :
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| Huis clos. | |||
| L’exitentialisme est un humanisme. | |||
SUJET | « L’homme n’est rien d’autre que son projet, il n’existe que dans la mesure où il se réalise, il n’est donc rien d’autre que l’ensemble de ses actes, rien d’autre que sa vie.. » | L’existentialisme est un humanisme (1946). | ||
TEMPS et EXISTENCE | « Moi seul en effet peut décider à chaque moment de la portée du passé […]. C’est que la seule force du passé lui vient du future : de quelques manière que je vise ou que j’apprécie mon passé, je ne puis le faire qu’à la lumière d’un pro-jet de moi sur le future. » | Être et Néant (p. 555-556). | ||
ART | « l’imagination du spectateur n’a pas seulement une fonction régulatrice, mais constitutive ; elle ne joue pas, elle est appelé à reconnaître l’objet beau par delà les traces laissées par l’artiste. » | Qu’est-ce que la littérature ?, (p. 60-62). | ||
« Pour qu’une conscience puisse imaginer il faut qu’elle échappe au monde par sa nature même, il faut qu’elle puisse tirer d’elle-même une position de recul par rapport au monde. En un mot, il faut qu’elle soit libre. » | L’imaginaire (p. 346-353). | |||
SENEQUE (4 av. JC – 65 ap. JC) | ||||
BONHEUR | « nous devons aux dieux immortels la grâce de vivre ; à la philosophie, la grâce de vivre bien » | Lettre à Lucilius, 90, § 1 | ||
CONSCIENCE | « Pour se connaître, il faut s’être éprouvé : on n’apprend qu’en faisant l’essai de quelles forces on dispose. » | De la providence, IV, 2, 3. | ||
TEMPS | « Rien, Lucilius, ne nous appartient ; seul le temps est à nous. » | Lettre à Lucilius, I, § 3 | ||
TEMPS | « On n’est jamais assez vieux pour ne pouvoir honnêtement espérer encore un jour » nemo tam senex est, ut improbe unum diem speret. | Lettre à Lucilius, 14, 6. | ||
TEMPS et EXISTENCE | « Se cotidie mori » (= nous mourrons chaque jour). | Lettre à Lucilius, 1. | ||
TEMPS et EXISTENCE | Référence : la perception du temps qui passe est liée aux changements des choses : cf. Sénèque, Lettre à Lucilius, 12. | |||
SIDOINE APOLLINAIRE (430–486) [évêque de Clermont ; poète latin] | ||||
CULTURE | « turbam quamlibet magnam litteriae artis expertem, maximam solitudinem appello » (j’appelle grande solitude une foule, aussi nombreuse soit-elle, qui est étrangère à la culture littéraire) | Lettre, | ||
SIMPLICIUS (480 -549) [philosophe néo-platonicien] | ||||
RAISON et REEL | « sôzein ta phainomena » (« sauver les phénomènes »). [Commentaire : deux conceptions de la science :
C’est en ce dernier sens que consiste la science expérimentale : elle n’est vraie que dans la mesure où la théorie est conforme aux observations.] | Commentaire de la Physique d’Aristote. | ||
ART | Le philosophe est un « sculpteur d’âme ». [Commentaire : deux conceptions de la sculpture :
C’est en ce dernier sens que consiste l’art et toute forme d’éducation pour les penseurs néoplatoniciens : « devient ce que tu es ! ».] | Commentaire au Manuel d’Epictète. | ||
SOCRATE (470 -399 av. JC ) | ||||
VOLONTE | Nul ne fait le mal volontairement. | |||
Exemple : refus de Socrate de fuir une condamnation injuste (cf. PLATON, Criton).. | ||||
SCIENCE | La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien. | Platon, Apologie de Socrate. | ||
SOPHOCLE (495 - 406) | ||||
DROIT | Le droit civil doit être « greffé » sur les lois non écrites. | Antigone. | ||
Exemple : Antigone face à Créon | ||||
SEXTUS EMPIRICUS (160-210) [médecin et philosophe sceptique] | ||||
TEMPS | « Puisque ni le présent, ni le passé, ni le future n'existent, le temps non plus n'existent pas, car ce qui est formé de la combinaison de chose irréelles est irréel. » | Hypothyposes pyrrhonniennes, III, 146 | ||
Baruch SPINOZA (1632-1677) | ||||
Spinoza distingue 4 « modes de connaissance » (comme l’avait déjà fait Platon dans l’« allégorie de la ligne ») :
ex. : « la connaissance du jour de ma naissance », « que j’ai tel parents ».
ex. : « je sais par expérience vague que je mourrai », « que l’huile est pour la flamme un aliment propre à l’entretenir, et que l’eau est propre à l’éteindre », « que le chien est un animal aboyant ».
ex. : « quand je connais la nature de la vision et aussi cette propriété à elle appartenant, qu’un même objet vu à grande distance paraît plus petit que si nous le regardions de près, j’en conclu que le soleil est plus grand qu’il ne paraît ».
ex. : « nous savons que deux et trois font cinq », « deux lignes parallèles à une troisième sont parallèles entre elles ». | Traité de la réforme de l’entendement. | |||
VERITE | « Le vrai est à lui-même sa marque et il est aussi celle du faux. » | Lettre 76 à Albert Burgh. | ||
DESIR | Le bien est ce que toute chose désire. | |||
LIBERTE | « les hommes se croient libres pour cette seule cause qu’ils sont conscient de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés. » | Ethique, III, prop. II, scolie. | ||
Exemple : la pierre qui tombe : elle se croit libre, car elle n’a pas conscience des déterminismes qui sont à l’origine de ses actes. | ||||
ETAT | « la paix ne consiste pas dans l’absence de guerre, mais dans l’union des âmes, c’est-à-dire dans la concorde. » | Traité théologico-politique. | ||
« Le meilleur Etat […] est celui où les hommes vivent dans la concorde et où la législation nationale est protégée contre toute atteinte. » | ||||
« Les hommes se croient libre pour cette seule cause qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par où ils sont déterminés. » | Éthique, II, 2, scolie. | |||
RELIGION | Dieu, c’est-à-dire la nature. « Deus sive natura » | Ethique, IV, préface | ||
SIMONIDE (556 - 467) [poète lyrique grec] | ||||
ART | « La peinture est une poésie muette ; la poésie est une peinture parlante. » [Expression reprise par Léonard de Vinci dans ses carnets : « la peinture est une poésie muette et la poésie une peinture aveugle ; l’une et l’autre tendent à l’imitation de la nature selon leurs moyens, et l’une et l’autre permettent d’exposer maintes attitudes morales, comme fit Apelle dans sa Calomnie. » | Mot rapporté par Plutarque Léonard de Vinci, Carnets (C. U. 10 r.) | ||
SUETONE (70-130) [historien romain] | ||||
ART | « Ave, Caesar ! Morituri te salutant. » (Salut, ô César ! Ceux qui vont mourir te saluent !) | Claude, XXI, 6. | ||
LIBERTE | « Jusque-là, on peut encore revenir en arrière. Mais une fois passé ce pont, c’est par les armes qu’il faudra tout régler. Alors, bon, alea jacta est (les dés en sont jetés) ». [Harangue de Jules César juste avant de traverser le Rubicon, c’est-à-dire la rivière qui faisait la frontière séparant la Cisalpine du territoire romain, le 11 janvier 49.] | César, XXXII, 3. | ||
« veni, vidi, vici. » (je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu) | César, XXXVII, 4, Plutarque, César, 50, 3. | |||
« festina lente » (hâte-toi lentement) [formule que l’empereur Auguste répétait à ses généraux en grec : « speude bradeos ».] | Auguste, XXV, 4. | |||
ART | « qualis artifex pereo ! » (quel artiste va périr avec moi !) [mot de Néron avant de mourir] | Suétone, Néron, XLIX, 1. | ||
LIBERTE | « acta est fabula » (la pièce est jouée) [formule utilisée à la fin d’une pièce pour congédier les acteurs, et dernière parole avant de mourir d’Auguste.] | Suétone, Auguste, XCIX, 1. | ||
TERENCE (190–159 av. J.-C.) [auteur de comédies latines] | ||||
CONSCIENCE | « homo sum, humani nihil a me alienum puto » (je suis homme, et rien de ce qui est humain ne mest étranger) | Heautontimoroumenos, v. 77. | ||
TERTULLIEN (150 – 220) [théologien; père de l’Eglise] | ||||
SCIENCE | « Credo quia absurdum » (je crois parce que c’est absurde) | De carne Christi, V, 4. | ||
Ste THERESE d’Avila (1515-1585) [religieuse espagnole; réformatrice de l'ordre du Carmel] | ||||
CONSCIENCE | « Ne faites jamais rien que vous ne puissiez faire devant tout le monde. » | Thérèse d’Avila, Avis, n°43. | ||
RAISON | « La terre qui n’est que labourée portera des chardons et des épines, même si elle est fertile ; il en est de même pour l’entendement humain. » | Thérèse d’Avila, Avis, n°1. | ||
Paul VALERY (1871-1945) [écrivain français] | ||||
HISTOIRE | Paul Valéry fait remarquer que tout fait considéré comme « historique » est un fait choisi par l’historien, en fonction des conséquences que ces faits ont eu sur le cours de l’histoire. Il prend comme exemple, que au 17e s, il y eu deux événements :
Or la découverte du quinquina a eu plus de répercussion sur le cours de l’histoire de l’humanité que le traité de paix ; en effet, grâce à la découverte en 1639 que l’écorce du quinquina pouvait donner la « quinine », et que cet élément permettait de lutter contre le paludisme, l’Europe a pu aller conquérir le monde au 17e s ; et 19e. s. Ainsi une découverte qui a pu passer inaperçue au 17e s, a été plus un « fait historique » qu’un traité de paix qui y fit beaucoup de bruit. | |||
VIRGILE (70 – 19 av. J.C.) [poète latin] | ||||
ECHANGES | « Auri sacra fames ! » (exécrable fringale de l’or !) | Énéide, III, 57. | ||
BONHEUR | « Fama malum qua non aliud velocius ullum » (la rumeur est de tous les maux celui qui est le plus véloce) | Énéide, IV, 174. (cité par Tertullien, Apologétique ; Jérôme, Lettre à Augustin ; …) | ||
BONHEUR | « Audaces fortuna juvat » (la fortune favorise les audacieux.) | Énéide, X, 284. | ||
François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE (1694-1778) | ||||
RELIGION | L’univers m’embarrasse et je ne puis songer Que cette horloge existe et n’ait point d’horloger. | Les cabales. | ||
Max WEBER (1864-1920) | ||||
L’État détient « le monopole de la violence légitime ». | Le savant et le politique (1919). | |||
XENOPHON (430 – 355 av J.-C.) [homme politique, historien et philosophe] | ||||
MORALE | Prodicos[6] montre Héraclès au carrefour entre deux voies, dont l'une menait à la justice, et l'autre au plaisir. C'est celui qui se pose chaque jour à l'homme qui va aborder l'action. | Mémorables, II, 1 (GF p. 320-322) | ||
XENOPHANE (v. 571 – 475 av JC) [philosophe pré-socratique] | ||||
RELIGION anthropomorphisme | Peau noir et nez camus : ainsi les Ethiopiens Représentent leurs dieux, cependant que les Thraces Leur donne des yeux pers et des cheveux de feu. Cependant si les bœufs, les chevaux et les lions Avaient aussi des mains, et si avec ces mains Ils savaient dessiner, et savaient modeler Les œuvres, qu’avec art seuls les hommes façonnent, Les chevaux forgeraient des dieux chevalins ; Et les bœufs donneraient aux dieux forme bovine : Chacun dessinerait pour son dieu l’apparence Imitant la démarche et le corps de chacun. » | Cité par Clément d’Alexandrie, Stromates, V, 110. Et repris par Popper, Tolérance et responsabilité intellectuelle. | ||
RELIGION | « Les dieux sont accusés par Homère et Hésiode De tout ce qui chez nous est honteux et blâmable : On les voit s’adonner au vol, à l’adultère Et se livrer entre eux au mensonge trompeur. » | Cité par Sextus Empiricus, Contre les mathématiciens, IX, 193 | ||
RAISON et REEL | « Ce n’est pas dès le commencement que les dieux Ont tout dévoilé aux mortels ; mais en cherchant Ceux-ci, avec le temps, découvrent le meilleur. » | |||
[1] La « chrie » est un exercice scolaire que faisaient faire les rhéteurs anciens :
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