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Agir spontanément est-ce agir librement ?

Dissertation : Agir spontanément est-ce agir librement ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Juin 2024  •  Dissertation  •  2 013 Mots (9 Pages)  •  114 Vues

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TemG – Philosophie - Méthode de la dissertation

Exemple : Agir spontanément, est-ce agir librement ?

        [Accroche]Lorsque certains artistes évoquent leurs expériences, ils affirment que lorsqu'ils sont en pleine performance artistique, ils ne pensent plus à rien, ils ne feraient qu'agir. Cette forme de trans que les artistes décrivent, s'apparente en fait à une spontanéité, à un acte peu réfléchi qui les guide. Aussi cela leur donne un sentiment de liberté totale. [Annonce du sujet] Dès lors, nous pouvons nous demander si agir spontanément, c'est agir librement.

        [Définition des termes] L'idée de spontanéité comprend intrinsèquement l'immédiateté. En effet, agir spontanément ce serait dès lors agir sans penser, sous le joug des pulsions. Nous ne placerions pas de limites à nous-mêmes et nous agirions sans prendre notre raison en compte. [Début de problématisation – 1ère partie de l'argumentation] Seulement, agir indépendamment de limites raisonnables, revient-il à agir librement ? En somme agir spontanément serait agir selon son instinct. Seulement, est-ce dire qu'agir uniquement par instinct reviendrait à agir librement ? [Transition entre 1 et 2] En effet, si la liberté est avant tout la faculté de faire des choix en toute conscience, soit le libre-arbitre, n'est-ce pas dire qu'elle exige une activité de raison, de conscience ? [2ème moment de l'argumentation]Dès lors, ne serait-ce pas plutôt dire qu'agir spontanément amène à agir de manière contrainte par ses propres pulsions ? Ainsi, agir spontanément, n'est-ce pas justement agir en contradiction avec la liberté ? [Transition entre 2 et 3] Toutefois, est-ce dire que l'instinct est nécessairement une contrainte ? [3ème moment de l'argumentation] Ne pourrions-nous pas envisager le fait d'agir conformément à sa nature comme une forme de liberté ? Dès lors, ne faut-il pas connaître sa nature pour agir à la fois librement et spontanément ?

        Tout d'abord, nous nous proposons d'envisager la spontanéité comme une liberté d'action. Puis, en démontrant qu'agir spontanément c'est agir conformément à un instinct qui nous détermine, nous envisagerons la spontanéité comme une entrave à la liberté. Enfin, en reconnaissant que toute liberté n'est pas libre-arbitre, nous concevrons la possibilité d'une libre spontanéité dans la mesure où celle-ci est éclairée.

        [Annonce du premier argument] Envisager la spontanéité comme une forme de liberté revient à dire qu'agir sans réflexions particulières, préalables à l'action nous amène à une forme d'action indépendante de toute forme de contrôle. [Exemple illustratif] Ainsi, nous pouvons envisager le film Forest Gump de Robert Zemeckis comme une illustration parfaite de ce propos. Ainsi, la protagoniste de ce film, Forest Gump, est diagnostiqué dans son enfance comme étant en-dessous des moyennes du quotient intellectuel standard. Autrement dit, et au vu du vocabulaire propre à cette époque, à savoir les années 1960, il est qualifié de « débile léger. » Ainsi, cela nous amène à penser que son histoire personnelle sera donc condamnée à une vie sans intérêt. Au contraire, sa vie, qui se construit au cours du film, révèle une vie riche et pleines d'aventures. Cela est justement parce que Forest Gump ne s'interroge pas sur les opportunités qui se présentent à lui. Il les saisit dès qu'elles s'annoncent à lui. Dès lors, il construit sa vie spontanément, au cours des événements qui s'imposent à lui. Cela l'amène à entrer à l'université, à participer à la guerre du Vietnam, à devenir champion du monde de tennis de table et bien d'autres aventures. De fait, son histoire nous incite à envisager une perspective méliorative à la spontanéité. [Lien avec le sujet] L'acte irréfléchi s'avère une source de vie et, en somme, de liberté. Il semblerait donc que ne pas faire de choix et de délaisser les attentes d'une société normative amène à exercer une liberté plus importante.

        [Mobilisation de connaissances philosophique / référence] Par ailleurs, cela nous amène à considérer les théories de Freud en ce qui concerne le surmoi. En effet, ce qui m'empêche de recourir à l'instinct avant tout est certes mes propres limites mais celles-ci peuvent également être déterminés par les autres. Instinctivement, je pourrais vouloir être chanteur mais cela n'est pas raisonnable au vu de ce que la société impose comme normes. Dès lors, nous sommes limités par le « surmoi. » Celui-ci est un concept que Freud initie dans Les Nouvelles conférences de psychanalyse. En identifiant différents maîtres auxquels le « moi » doit obéir, soit la conscience, le surmoi en fait partie. Le surmoi serait une partie de l'esprit, sa partie inconsciente qui nous oblige à nous conformer aux lois et normes que la société nous impose. En effet, le surmoi se construit au cours des années, au cours de notre maturation et s'impose de par la société. Il agit en tant que règles que l'on se prescrit à soi. Il est le législateur du « moi ». [Mobilisation de la référence en vue de l'argumentation pour le sujet imposé // lien avec le sujet] Dès lors lui obéir, c'est aussi agir conformément aux lois et normes sociales de notre environnement. Il nous empêche d'agir spontanément, comme on le voudrait. Il empêche une forme de liberté inhérente à notre instinct primaire et, pour cela, contient un aspect de contrainte. Dès lors, si la liberté s'affirme par la spontanéité, elle est empêchée par le surmoi. La spontanéité est réprimée, contrainte par le surmoi et la société qui l'a construit. Agir spontanément est une forme de liberté mais constamment limitée par la société.

        [Transition] Pour autant, Freud dans cet écrit mentionne bien qu'il n'existe pas qu'un seul maître mais bien trois. Le « ça », centre des pulsions et de ma spontanéité, est également un maître, il me dirige sans mon consentement. Dès lors, est-ce dire que la spontanéité est également un acte initié par une contrainte ? Agir spontanément, n'est-ce pas agir en pleine contradiction avec la liberté ?

        [Annonce de l'argument]Si l'on identifie la liberté au libre-arbitre, il est très aisé de condamner l'instinct en tant que direction qui s'impose à nous sans que l'on puisse s'y opposer. [Mobilisation de connaissance] En effet, Spinoza dans La Lettre à Schuller, nous invite à considérer toute chose comme étant déterminée par les lois de la nature. L'Homme, étant assujetti à la causalité au même titre que les autres êtres, avance selon une direction déjà déterminée par une force qui le dépasse. Spinoza affirme que notre nature nous détermine et donc nous dirige vers certaines actions au détriment d'autres. Nous n'aurions donc aucun contrôle vis-à-vis des chemins que l'on prend. La liberté au sens du libre-arbitre serait une illusion. [Lien avec le sujet] Ainsi, si nous agissons spontanément, nous agissons en croyant être libre alors qu'en réalité notre instinct déterminé nous pousse agir dans une certaine direction. Nous ne pouvons nous y opposer bien que nous pensons qu'il s'agit de notre choix. En somme, agir spontanément serait agir selon les lois de causalité qui nous déterminent et non selon nos propres choix. Autrement dit, si nous agissons conformément à la spontanéité, nous n'agissons pas en fonction de nos choix mais bien en fonction de ce qui nous détermine. Agir spontanément contraindrait le libre-arbitre.

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