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Les guerres de Religion, 1559-1598

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Par   •  17 Octobre 2023  •  Cours  •  9 268 Mots (38 Pages)  •  184 Vues

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Les guerres de Religion, 1559-1598

On considère généralement l’année 1598 comme année de clôture des guerres de Religion qui pourtant se poursuivent à bien des égards jusqu’à 1629, année où l’édit d’Alès entérine toute fin politique du protestantisme pour le limiter à son aspect religieux. On compte huit grandes guerres de Religion, ce qui met de côté certains troubles locaux.

  1. L’impossible compromis (1559-1562)

Après le traité du Cateau-Cambrésis, deux mariages sont célébrés pour symboliser le renouveau du catholicisme : Isabelle de France épouse Philippe II d’Espagne, Catherine de France épouse Emmanuel-Philibert de Savoie. Entre 1559 et 1562, la royauté est faible, les gouvernants ont du mal à assurer leur légitimité, que ce soient les Guise, pas régent puisque François II est majeur, ou Catherine de Médicis. A la fin du règne d’Henri II, la France a perdu l’Artois et la Franche-Comté, tout en conservant Metz, Toul et Verdun, pas encore officiellement. Le problème religieux est souligné par de graves problèmes financiers (trésor vide, royauté endettée). De nombreux hauts personnages sont passés à la Réforme, les campagnes sont largement touchées, Henri II doit donc purifier son royaume. Après sa mort, le procès d’Anne du Bourg est suspendu, les protestants entendent politiser leur foi, Bèze en tête. En Mai 1559, le premier synode protestant est jugé dangereux par Calvin qui accepte cependant, la politisation de la foi est la seule garantie de son succès.

  1. Les partis en présence
  1. Les Guise

Ils sont les oncles de la reine Marie Stuart, fille de Jacques V et de Marie de Lorraine, la sœur de la fratrie Guise qui compte six garçons. François, duc de Guise, est le plus influent d’entre eux, stratège militaire de renom, il a défendu Metz et récupéré Calais, il est chargé de la politique extérieure et donc militaire. Charles de Guise, cardinal de Lorraine, s’occupe des finances et des affaires intérieures. Il supprime les rentes seigneuriales et engage une partie du domaine royal.  Le revenu des gentilshommes baisse, ils sont cher fâchés, certains passent à la Réforme. En septembre 1559, la déclaration de Villers-Cotterêts commande la destruction des maisons abritant des réunions de protestants. Dans la foulée, le procès d’Anne du Bourg est rouvert, l’homme est condamné à mort. Dans ce climat, deux assassinats perpétrés par des protestants ont lieu : celui d’un membre du parlement puis celui d’un prêtre.  0

  1. Les Bourbon

Ce sont des descendants de saint Louis, trois fils de Charles IV de Bourbon de Vendôme. Antoine, premier prince du sang est réformé, marié à Jeanne d’Albret mais « mou, changeant, sans fidélité et vénérien » selon Calvin. Antoine est éloigné par les Guise qui le chargent de conduire à la frontière Isabelle de Valois qui doit épouser Philippe II. Le deuxième de la fratrie est Charles, cardinal et archevêque de Rouen, il n’est pas très politique mais est proclamé roi en 1588 par son parti. Louis, prince de Bourbon Condé est protestant, trop con et précipité pour avoir une influence politique.

  1. Le tiers-parti

Anne de Montmorency est relégué dans son château de Chantilly, le maréchal de Saint-André prend de l’envergure, tout comme les neveux de Montmorency : les frères de Chatillon, Gaspard Coligny (amiral de France), François d’Andelot (colonel général d’infanterie) et Odet, cardinal de Chatillon, tous trois passent à la Réforme.

  1. La conjuration d’Amboise

Il s’agit d’une réunion de protestants chez Louis de Condé qui nia toujours avoir voulu entrer en guerre. La conjuration aurait été imaginée par la Renaudie, elle vise à remplacer les Guise par les Bourbon. Les conjurés se réunissent à Nantes et prévoient d’investir le château de Blois. Godefroy de Barry l’ouvre un peu trop, l’information filtre et la cour est déplacée de Blois à Amboise. En Mars 1560, sous l’impulsion du chancelier François Olivier est signé l’édit d’Amboise qui interdit les condamnations pour fait de foi et religion, et ce pour deux ans, on entend ainsi amadouer les Bourbon. Cependant, les protestants ne se voient pas attribuer la liberté de culte dans les lieux publics. Le 16 Mars, un premier groupe de conjurés vient voir le roi, les autres sont cernés par les Guise dans la forêt de Château-Renaud, Barry est tué. Les protestants connaissent un échec cuisant. Catherine de Médicis et Oliver veulent la clémence mais les Guise décident de sévir et font tuer de nombreux réformés.

  1. Changement de règne et régence
  1. La fin du règne de François II

Sous François II, les Guise sont au top, François de Guise est lieutenant général du royaume. Cependant, les seigneurs catholiques craignent cette puissance, c’est donc Catherine de Médicis qui progressivement prend les choses en main. En Mai 1560, l’édit de Romorantin impose la tolérance et la liberté de culte dans le privé, toujours pas en public. Les hérésies sont désormais uniquement jugées par des tribunaux ecclésiastiques. L’édit reconnait la liberté de conscience. A la mort de François Olivier, Catherine nomme Michel de l’Hospital chancelier pour qu’il l’aide à trouver un compromis avec les protestants.

En Aout 1560, le roi réunit à Fontainebleau une assemblée de notables pour évoquer les possibles rapprochements pacifiques entre catholiques et protestants, Coligny demande la libre pratique de la religion pour les réformés. Localement, les troubles se multiplient, les tensions augmentent. Le cardinal de Guise est favorable à la répression du protestantisme. Des heurts violents surviennent à Lyon, Agen. L’assemblée de Fontainebleau décide la tenue d’états généraux et l’ouverture d’un concile national. Louis de Bourbon Condé est arrêté par les Guise, jugé puis condamné à mort, soupçonné d’avoir tenu un rôle dans l’affaire d’Amboise. Il est sauvé par l’intervention de Michel de l’Hospital.

François II meurt le 5 décembre 1560.

  1. Charles IX, roi mineur

Charles, duc d’Anjou, a dix ans quand son frère meurt, Catherine de Médicis, favorable à un compromis entre catholiques et protestants, veut aussi lutter contre la volonté de Philippe II d’influer sur la France pour éviter la contagion du protestantisme à l’Espagne. Catherine est, durant le règne de François II, reléguée au second plan par les Guise et peu appréciée par sa bru, la reine Marie Stuart. A la mort de François II, Catherine s’efforce de faire disparaître les rivalités entre les factions, Antoine de Bourbon, premier prince de France, pourrait prétendre à l’exercice de la régence, cependant, sa confession et son incompétence font qu’on évite qu’il ne prenne le pouvoir. Les Guise ont perdu une partie de leur légitimité à la cour avec le retour de Marie Stuart (leur nièce) en Ecosse après la mort du roi. Catherine prend elle-même le pouvoir, s’occupe de réunir les conseils royaux mais ne vire pas complètement les Guise. Antoine de Bourbon devient lieutenant général du royaume (titre auparavant détenu par François de Guise), Montmorency est rappelé, le duc de Guise reste chef des armées terrestres, Coligny grand amiral. Le cardinal de Lorraine est remplacé par Michel de l’Hospital. Les Etats généraux d’Orléans se tiennent de  Décembre 1560 à Janvier 1561, les cahiers de doléances rédigés évoquent la misère du peuple et la nostalgie du temps de Louis XII, le père du peuple. Les députés se disent inquiets de la situation financière du royaume et refusent de payer de nouveaux impôts, ce que propose Catherine pour renflouer les caisses de l’Etat. Les bourgeois du tiers-état et les nobles protestants demandent que soient suspendues les créations d’office. La déclaration d’Orléans interdit l’exercice public du culte protestant.

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