La guerre et la religion en Grèce Antique
Dissertation : La guerre et la religion en Grèce Antique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ldlml • 15 Mars 2019 • Dissertation • 2 786 Mots (12 Pages) • 743 Vues
Dans son oeuvre L’Odyssée, Homère a prêté à Zeus la réplique suivante : « Écoutez les mortels mettre en cause les dieux ! C'est de nous, disent-ils, que leur viennent les maux, quand eux, en vérité, par leur propre sottise, aggravent les malheurs assignés par le sort. » La mythologie, qu’elle soit Grecque, Nordique, Egyptienne ou encore Sumérienne se définie par un ensemble d’histoires qui proviennent d’anciennes civilisations et liées dans la plupart des cas à la religion locale, incluant à leurs récits des divinités, des héros et autres créatures mythiques en tout genre. La mythologie Grecque qui compose cet objet d’étude, est principalement retracée dans les oeuvres d’Homère tel que l’Odysée ou encore l’Iliade. Cependant, le texte étudié ici est un extrait de l’oeuvre de Pierre Ducrey intitulé Guerres et Guerriers dans la Grèce Antique, publiée en 1999 au éditions Hachette Littérature. Pierre Ducrey est un archéologue suisse et professeur d’Histoire à l’université de Lausanne aujourd’hui à la retraite. Il est aussi un Helléniste, ce qui signifie qu’il est spécialisé dans l’Histoire de la Grèce Antique. Dans le but d’écrire son livre, Pierre Ducrey a pu exploiter des documents variés comme des textes anciens et d’autres documents archéologiques tel que des statues, des vases etc afin d’expliquer et d’examiner au mieux les coutumes liées à la guerre. Dans cet extrait intitulé « Les Dieux de la guerre » l’auteur traite en particulier l’aspect religieux que les Grecs associaient à la guerre durant la période Hellénistique qui s’est déroulée sur trois siècles de 323 avant Jésus Christ suite à la conquête de la Méditerranée et d’une partie de l’Asie par Alexandre le Grand, jusqu’à 30 avant Jésus Christ durant le règne de Cléopâtre, dernière reine macédonienne et la période Romaine. Face à ses éléments, il convient de se poser la question suivante : comment la mythologie Grecque fait-elle le lien entre les Hommes et la Guerre ? Afin de répondre à cette problématique, il s’agira dans un premier temps d’aborder la place de la guerre dans la mythologie Grecque (I), puis dans un second temps il sera question de la culture de la guerre dans la Grèce Antique (II).
I / LA PLACE DE LA GUERRE DANS LA MYTHOLOGIE GRECQUE
Il est certain que la guerre a une place importante dans la mythologie Grecque, elle compose la plupart des récits épiques et est présente de bien des manières dans la culture Grecque en particulier dans la religion.
- Les Dieux de la guerre dans le panthéon Grec
Selon la tradition le panthéon Grec se compose principalement du panthéon dit « Olympien » car il regroupe les douze Dieux qui vivent sur le Mont Olympe et surveillent le monde des Hommes. Les Dieux de l’Olympe sont aussi appelés « Dieux majeurs » car ce sont les divinités les plus vénérées par les Grecs dans l’Antiquité. Ils sont les personnages principaux dans la majorité des récits de la mythologie et possèdent les attributs et pouvoirs les plus puissants. Parmi ces douze divinités majeures, Arès et Athéna sont sans nul doute les dieux associés à la guerre les plus célèbres. Cependant même si Arès et Athéna sont désignés comme « dieux de la guerre », il faut garder en mémoire qu’ils sont très différents l’un de l’autre tel deux opposés. D’un côté se trouve Arès qui représente le conflit, la force brutale et la guerre chaotique menée par la violence pure et aveugle au point d’être surnommé le « fléau des humains » et de l’autre côté se trouve Athéna, la belle et gracieuse déesse de la guerre, de la sagesse et de l’artisanat. Elle représente quant à elle la force tranquille et est surtout réputée pour utiliser la sagesse, l’intelligence et la ruse durant les combats. De ce fait elle projette une image de guerre réfléchie et stratégique et c’est d’ailleurs grâce à ses capacités de réflexion qu’elle remporte la victoire face à Arès durant la Guerre de Troie. En revanche, bien qu’Arès et Athéna soient désignés comme les Dieux de la Guerre, ils n’ont pas le monopole du combat car les autres divinités interviennent également en cas de guerre. Pierre Ducrey mentionne d’ailleurs l’intervention de trois Olympiens pendant la guerre entre Troie et Sparte. Tout d’abord, il y a Héra (déesse du mariage et gardienne de la fécondité) qui a porté secours aux guerriers, ensuite Artémis (déesse de la chasse et de la nature sauvage) qui a encouragé les citoyens des cités à pratiquer des activités sportives et belliqueuses donc liées au combat. Pour finir, Aphrodite la déesse de l’amour et de la beauté apparaît dans le but de venir en aide à Arès.
Les Dieux de la guerre ne sont certes pas les seuls à combattre mais ils sont en tout cas ceux qui représentent la guerre comme un concept concret, l’un violent et l’autre stratégique.
La représentation la plus apte à illustrer comment la religion se mêlait à la réalité de la guerre dans la Grèce Antique est probablement celle qui est dépeinte dans les récits retraçants la Guerre de Troie qui opposait non seulement les Hommes mais aussi les Dieux de l’Olympe.
B) Le cas de la Guerre de Troie
La Guerre de Troie est incontestablement l’un des récits les plus controversé par les historiens qui remettent sans cesse en doute sa véracité historique mais malgré cette controverse cette guerre est également sans aucun doute le conflit le plus célèbre de la mythologie Grecque. L’Iliade et l’Odyssée d’Homère ainsi que d’autres oeuvres basent leurs intrigues sur cette période et forment ce qu’on appelle alors le cycle troyen. À l’origine de cette guerre, Pâris le fils du roi Priam qui régnait alors sur Troie s’est vu promettre par Aphrodite la royauté, la puissance militaire et l’amour de la plus belle femme qui était à ses yeux Hélène, l’épouse de Ménélas le roi de Sparte. Les deux détails qui ressortent particulièrement sont d’abord l’intervention d’Aphrodite, qui même si elle n’est pas une responsable directe de cette guerre, fait partie malgré elle des éléments déclencheurs. Ensuite il est dit qu’elle a promit à Pâris la puissance militaire ce qui renvoi une fois de plus à l’importance de la guerre dans la mythologie et dans les relations entre humains. Il est évident à travers ce récit que les Olympiens ne se manifestent pas uniquement pendant les combats mais également avant comme c’est le cas dans cette situation avec Aphrodite. La Guerre de Troie est également un parfait exemple de la relation qu’entretiennent les Dieux et les Hommes car elle offre un parallélisme entre mortels et divinités à travers leurs comportements, leurs décisions et parfois même leurs personnalités. Dans le cas de la Guerre de Troie, les Dieux se combattent entre eux comme le font les Hommes et peuvent prendre partis et choisir un camps à défendre comme cité dans le texte de Pierre Ducrey. En effet, Arès, Aphrodite et Héra viennent en aide à la cité de Troie alors qu’à l’opposé, Zeus et Athéna interviennent pour défendre Sparte. Les Dieux représentent par leurs attributs et leurs actions l’existence humaine comme Arès qui est désiré par Aphrodite de la même façon que les guerriers Grecs, symboles de masculinité, sont désirés par les femmes. Chez les Grecs de l’Antiquité, les divinités sont décrites et façonnées à l’image des Hommes et non l’inverse comme c’est le cas dans d’autres religions notamment monothéistes comme le Christianisme où les Hommes « sont à l’image de Dieu. »
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