La pensée contre révolutionnaire
Dissertation : La pensée contre révolutionnaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar AomineGT40 • 27 Novembre 2023 • Dissertation • 3 614 Mots (15 Pages) • 163 Vues
Introduction :
En 1790, dans son ouvrage « Réflexions sur la Révolution française », l’anglais Edmund Burke évoque la Révolution française comme « l’événement le plus stupéfiant qui ne se soit jamais produit dans l’histoire du monde » Cette citation est issu d’un texte qui devient rapidement un best-seller, à des retentissements dans toute l’Europe, considéré comme l’un des premiers ouvrages de ce que l’on appelle la pensée contre-révolutionnaire qui va se développer à partir de 1789 en réaction à la Révolution française. En effet, la pensée contre-révolutionnaire émerge comme une réponse profonde et réfléchie aux bouleversements de la Révolution française. Elle s’inscrit dans un contexte de tumulte, de remise en question des fondements sociaux et politiques, et de quête de stabilité. 1789 est considéré comme une rupture. Cette période a secoué les fondements de la société européenne. La chute de la monarchie, la montée en puissance des idéaux républicains et la violence des événements ont suscité des réactions variées. La pensée contre-révolutionnaire s’est développée en opposition à ces changements radicaux.En effet, dès les premiers bouleversements du printemps 1789, une résistance à l'affirmation des nouveaux principes s’est exprimée. Dans les rangs de l’Assemblée nationale, l’Abbé Maury (1746-1817) en fut l’un des plus brillant apologues. Il existe dès cette période, parmi les auteurs français, de nombreux réactionnaires favorables au retour d’une monarchie aristocratique comme par exemple le comte d’Antraigues (1753-1812) qui en est le représentant le plus typique. Si les deux premières années de la Révolution sont saluées avec enthousiasme par la grande majorité des intellectuels européens, tels que Kant, Fichte et Hegel en Allemagne et l’anglais Thomas Paine (élu député à la Convention), cet engouement ne fut pas très large et ne dura pas longtemps. En effet, les victoires militaires de l’armée française, la Terreur provoquent un recul général et bientôt l’hostilité à la Révolution : le nationalisme affiché par la République suscite en retour des réactions nationales. Très vite, deux conceptions politiques vont s’opposer. Face à l’affirmation de l’idée de progrès, émerge la volonté de fidélité à la tradition.
La pensée contre-révolutionnaire apparaît donc avec les débuts de la Révolution française. Ce mouvement regroupe l’ensemble des personnes souhaitant préserver l’Ancien Régime. Plusieurs auteurs incarnent celui-ci comme Joseph de Maistre, Louis de Bonald ou Edmund Burke qui dénoncent le caractère subversif et criminel de la Révolution, qu’ils attribuent à un complot des philosophes, des francs-maçons, des protestants ou des juifs.
Définition de la pensée contre-révolutionnaire : ensemble de doctrines et courants qui s’opposent aux idées et aux pratiques de la Révolution française et des révolutions qui lui ont succédé en Europe et dans le monde. Elle se caractérise par la défense de l’ordre ancien, fondé sur la tradition, la religion, la monarchie, les privilèges et les hiérarchies sociales + critique la modernité, rationalisme, libéralisme, progrès, l’égalité, la démocratie, les droits de l’homme et la souveraineté nationale. Elle exprime une vision pessimiste de l’histoire et de la nature humaine, marquée par le péché, la violence, le chaos et la corruption. Elle propose une restauration des valeurs et des institutions d’avant la Révolution, ou une réforme conservatrice qui en limite les effets.
Dans cet exposé, nous explorerons, les principaux acteurs et les idées clés de la pensée contre-révolutionnaire, en plus des moyens déployés
Problématique : Comment la pensée contre-révolutionnaire cherche-t-elle à préserver les valeurs, les institutions et les structures sociales de l’Ancien Régime en s’opposant aux bouleversements révolutionnaires ?
Plan :
I) Un refus catégorique de la révolution : une pensée réactionnaire face à l’Histoire en déroulement
A) Edmund Burke ou la révolution répudiée au nom de l'histoire : sa critique de la Révolution française
B) Joseph de Maistre ou la révolution rejetée au nom de Dieu : une vision conservatrice voyant la Révolution comme un mal
C) Louis Bonald ou la Révolution condamnée au nom de la France
II) Une pensée animée par l’espoir d’un retour à l’Ancien Régime : l’action face à l’urgence révolutionnaire
A) Dès 1789, la lutte pour le retour de l’Ancien régime :
B) La lutte des contre-révolutionnaires à travers des réseaux et des complots (1789-1792)
C) La lutte populaire durant la guerre de Vendée entre anti et Contre- Révolution (1793-1794)
III) L’héritage de la contre-révolution et son paradoxe
I. Un refus catégorique de la révolution : une pensée réactionnaire face à l’Histoire en déroulement - Réaction
Edmund Burke ou la révolution répudiée au nom de l'histoire : sa critique de la Révolution française
= rejet des valeurs associées à la Révolution française.
Burke est le premier penseur d’envergure à dénoncer l'influence des idées révolutionnaires. Ce rejet de l'évènement de la Révolution française peut être tout d'abord observé dans son œuvre Réflexions sur la révolution française, publiée en 1790 (où il critique les excès de la Révolution et défend les valeurs traditionnelles). Le succès du livre est prodigieux. ; il devient le catéchisme de la contre-révolution. Celui-ci va avoir de forts retentissements en Angleterre mais aussi en France. Burke y prononce une condamnation sans appel contre la Révolution qu’il considère comme un mal dès son commencement. L’été 1789 est considéré comme un drame pour lui. La société est un ordre naturel indépendant de la volonté des individus et dans lequel la légitimation des œuvres humaines et des institutions politiques advient à travers un travail long et spontané.
« Vous êtes devenus malades car vous avez commencé par mépriser tout ce qui vous appartenait ». Pour Burke, en voulant faire table rase de leur passé, de leur tradition, les Français ont voué leur société à l’échec. Edmund Burke, philosophe
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