En quoi l’édit de Nantes cherche-t-il à faire coexister pacifiquement catholique et protestants dans le royaume de France ?

Les guerres de religions ont plongé le royaume de France dans une situation de guerre civile constante pendant plus de trente ans, ces guerres perpétuelles ont été causé par l’intolérance réciproque des catholiques et des protestants. Nous allons étudier un extrait de l’Edit de Nantes ; promulgué par le roi Henri IV (1553-1610). Un Edit est un acte législatif émanant du roi, contrairement aux ordonnance ce type de texte ne porte que sur une matière ou une catégorie de personne. Le document proposé est donc fiable puisque c’est un document officiel et contemporain de son époque. Ce texte de loi vise à la tolérance et surtout à la coexistence de ces deux religions, il cherche en effet à rétablir la paix dans le royaume. Le protestantisme né de la réforme Luthérienne (1517), dans le Saint empire romain Germanique puis élargi par la suite en France avec Calvin pour ne citer que lui, est l’élément déclencheur des guerres de religions ; l’édit de Nantes en est le point final, pour un temps. Ce dernier est composé de 92 articles et 52 autres tenus secret. Le protestantisme est une confession du christianisme cependant cette branche se base sur trois piliers fondamentaux qui sont :  Sola Fide, Sola Scriptura, Sola Gratia. Selon la doctrine protestante l’Homme peux être sauvé seulement par la foi seule et non pas par la multiplication des œuvres, la seule forme d’autorité à laquelle ils doivent se référer est la bible. Cette doctrine diffère donc de la doctrine catholique originelle qui encourage ses fidèles à accomplir des pèlerinages et à se fier aux hommes d’église assurant l’intermédiaire entre les fidèles et les Hommes. Néanmoins cet édit n’est pas le premier à tenter d’instaurer la paix, avant lui il y a eu l’édit de saint Germain (1562) accordant la liberté de culte aux protestants dans certaines zones, mais cela fut un échec. En 1576 c’est l’édit de Beaulieu qui est promulgué mais n’étant pas parfaitement établi il ne permet pas l’instauration d’une paix durable.

 Nous nous demanderons en quoi l’édit de Nantes cherche-t-il à faire coexister pacifiquement catholique et protestants dans le royaume de France ?

 Pour cela nous commencerons par montrer que l’Edit de Nantes à une volonté de pacification religieuse puis nous montrerons qu’il a également un aspect juridique qui vise à renforcer le pouvoir royal.

        Nous allons commencer par démontrer que l’Edit de Nantes à une volonté de pacification religieuse au sein du royaume de France. Dans un premier temps il reconnait l’existence de « ladite religion prétendu réformée » (l33), le terme « prétendu » marque certes une forme d’hostilité mais l’état accepte l’existence et l’issu de cette réforme. Le rôle majeure de ce texte est cependant d’instaurer la liberté de culte et la liberté de conscience pour les protestants. En effet ils acquièrent de nouveaux droits lié à leurs religion, ils peuvent « vivre et demeurer par toute les villes et lieux de cestui notre royaume (…) sans être enquis, vexés, molestés, ni astreint à faire chose pour le fait de la religion contre leurs conscience » (l33-35). A travers ces quelques lignes de l’article VI nous pouvons donc remarquer que les protestants acquièrent la liberté de conscience mais aussi de déplacement et de culte au sein du royaume, cependant ils subsistent encore quelques restrictions qui ne sont pas évoqués dans le document ; le culte réformés se voit toujours être interdit à l’intérieur de la capitale et de ses alentours. Cependant l’Edit de Nantes marque tout de même une forte avancée pour les réformés qui souhaitaient étendre leurs droits notamment en ayant la permission de culte sur tout le royaume, en ce sens l’Edit de Nantes viens compléter l’Edit de Poitiers (1577) qui accordait le droit de culte dans les faubourgs et lieux occupés par les huguenots, leurs droits se voient donc être nettement étendus.

Cette liberté de culte et de conscience est également rétablie et réaffirmer pour le catholicisme ayant été fortement tourmenté par les guerres de religions et les revendications protestantes, elle réapparait comme la religion d’état officielle mais n’est plus obligatoire comme elle a pu l’être avant l’Edit, « la religion catholique (…) sera remise et rétablie en tout les lieux et endroit de notre royaume (…) pour y être paisiblement exercé sans aucun trouble ni empêchement ». (l29-31). Le préambule indique lui-même que la volonté du roi et que « nous et ce royaume puissions toujours mériter et conserver le titre de très glorieux chrétien » (l5).

        En outre, L’Edit de Nantes permet d’instaurer une certaine tolérance et surtout une cohabitation entre catholique et protestant au sein du royaume. Comme déjà évoquer « ceux de ladite religion prétendue réformée [peuvent] vivre et demeurer par toute les ville » (l33-34), par conséquent catholique et protestants se voient coexister au sein du royaume de France alors qu’auparavant les protestants étaient surtout mis à l’écart de la ville et vivaient ensemble dans les faubourgs.

La tolérance s’exerce surtout au nom de la religion qui est censée unir les Hommes, en effet le roi veux que Dieu « puisse être adoré et prié par tout [ses] sujets : et s’il ne lui a plu permettre que ce soit pour encore en une même forme de religion, que ce soit au moins d’une même intention » (l16-17). Les guerres de religion ne sont pas nécessaires dans la mesure où catholique et protestant aiment le même Dieu, certes ils l’honorent de différentes façon mais leurs doctrines ne sont pas diamétralement opposées, par conséquent le roi octroie de nouveaux droits au protestants pour que Dieu puisse être honorer par tous.

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