Que Faut-il Faire De La Tradition
Compte Rendu : Que Faut-il Faire De La Tradition. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bananegirl333 • 30 Janvier 2013 • 3 390 Mots (14 Pages) • 2 575 Vues
Victor Hugo disait : « A mesure que l'homme avance dans la vie, il arrive à une sorte de possession invétérée des idées et des objets, qui n'est autre chose qu'une profonde habitude de vivre. Il devient à lui-même sa propre tradition. » Cette citation présente une notion de position dans le temps de la tradition. En effet, la tradition est un élément du passé transmis par les générations précédentes (tradition vient du latin traditio signifiant « acte de transmettre ») de doctrines, de légendes, de faits historiques, de pratiques, que ce soit dans les domaines religieux, moraux, politiques, économique, etc… La tradition, désigne également une manière habituelle d’agir ou de penser dans une région, un pays, une communauté, … Quoi qu’il en soit, il n’en reste pas moins qu’elle est un héritage du passé. Cependant, ce n’est pas tout le passé qui est transmis, mais juste une partie.
Les questions qui se posent alors sont de savoir comment naissent ces traditions et comment expliquer qu’une idée ou qu’une habitude a su perdurer au cours de l’histoire et trouver sa légitimité et son autorité ? Cependant, malgré l’ancrage solide de la tradition dans le passé, il convient de se demander également si elle ne constitue pas un obstacle à la nouveauté, au progrès ?
Certes ; la tradition assure une continuité et fonde une identité à la fois collective et individuelle grâce à la mémoire, mais alors : comment les sociétés et les individus arrivent-ils donc à conserver une part de tradition dans leurs modes de vie, tout en progressant dans la modernité ?
Tout d’abord, nous verrons que l’héritage des traditions peut être un véritable pilier, une assurance, mais qu’à l’inverse, il peut tout aussi bien devenir un vestige, agissant comme un frein. Enfin nous verrons quel est le lien qui lie modernité et tradition
Les traditions dictent aux hommes la raison de leurs actes de façon générale, c’est-à-dire pourquoi ils doivent agir de telle ou telle manière et pas autrement. On peut donc dire que les traditions sont ce qui est, ce qui doit être, le point de référence. Elles contiennent toute l'expérience acquise par les générations précédentes. Leur transmission, orale ou écrite, se fait d'une génération à l'autre. Sans tradition, il n’y a ni présent, ni avenir possibles. Elles permettent donc ainsi à une communauté ou une société de prendre conscience d'elle-même, de ses particularités, de ses spécificités, ce qui va rapprocher les hommes. Elles constituent les racines culturelles d'un peuple, autrement dit, elles participent au fondement d’une société. Mais si cela se vérifie au niveau d’un groupe d’hommes, cela se vérifie également au niveau de l’individu. En effet, la tradition est personnelle, elle peut se transmettre à l’intérieur de la famille, ce qui va aider les individus (eux-mêmes) à se construire, à avoir une attache au passé pour eux seuls. Les traditions des ancêtres sont donc les pratiques et habitudes propres à chaque peuple, mais aussi à chaque homme. Seulement, cela ne consiste pas seulement en des habitudes culturelles, les traditions exigent aussi leur respect. Autrement dit, il ne suffit pas d’appartenir à une tradition, il faut aussi que les actions des hommes lui soient conformes. C’est cette conformité qui va fonder une identité, une personnalité. C’est donc la tradition qui nous permet de comprendre l’esprit d’un peuple, c’est-à-dire ses manières d’être et de faire. L’individu lui-même peut trouver son ancrage dans la tradition, au même titre qu’un groupe, qu’une société… Elle assure une continuité, elle est ce sur quoi l’identité collective va s’enraciner
Le fait que les hommes restent fidèles aux traditions s’explique de plusieurs manières. Tout d’abord, les phénomènes d’ancienneté et d’expérience sont rassurants. Pascal, dans sa préface pour le Traité du vide, constate en effet que l’homme « est dans l’ignorance au premier âge de sa vie », mais qu’au fur et à mesure, il va acquérir des connaissances, « il s’instruit dans son progrès ». Ainsi, l’homme s’instruit, mais surtout, il profite des acquis des générations précédentes, vu que l’homme est capable de transmettre ses connaissances. Comte mais en avant que dans les sociétés, il y a par exemple toujours le souvenir des morts, et le respect de ce qui a été. Dans Catéchisme positivisme, il écrit : »Les vivants sont toujours, et de plus en plus, gouvernés nécessairement par els morts : tel est la loi fondamentale de l’ordre humain ». La tradition tire donc bien sa légitimité par le fait qu’elle transmet un message. C’est grâce à sa mémoire que l’homme va pouvoir accumuler des connaissances et ensuite les transmettre, et ce par voie orale, ou écrite. Jack Goody, un célèbre anthropologue avait même émis l’idée que l'oral et l'écrit ne sont pas seulement des véhicules du langage, mais induisent des types de savoir différents, et peut-être même des formes de pensée différentes. La notion de tradition évoque donc bien l'idée d'un certain mode de transmission, tradere signifiant bien transmettre (cependant tout ce qui vient du passé n'est pas nécessairement traditionnel, tout ce qui se transmet ne forme pas nécessairement tradition). De plus, la notion de tradition implique une certaine continuité, en plus de son ancienneté, ce qui renforce sa légitimité auprès des hommes, ce qui peut s’exprimer par la phrase : « on a toujours fait comme ça ». La tradition est rassurante car c’est un remède contre l’éphémère, on sait que les choses que l’on fait aujourd’hui deviendront peut-être un jour elles-mêmes à leur tour traditionnelles. Les choses se perpétuent, ce qui donne un repère à l’homme. La tradition est comme un phare, une lumière qui guide les hommes. Au final, la notion de tradition est associée à la représentation d'un contenu exprimant un message important, culturellement significatif pour les hommes, ce qui lui confère donc pour cette raison une force efficace, agissante. Enfin, il ne faut pas oublier que si les traditions se perpétuent, c’est également par gout, et par sentiment humain. Les danses traditionnelles qui se dansent encore aujourd’hui par exemple : si ces danses sont encore au goût du jour, c’est parce que les hommes y sont restés attachés, par goût, parce qu’ils aiment cette danse, parce qu’elle leur parle. Ce sont tous ces éléments qui font la légitimité de la tradition.
La tradition s’inscrit dans le passé. C’est principalement pour cela qu’elle répond aux besoins des hommes, le besoin
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