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Comment parler de l’École sans parler de Jules Ferry ?

Commentaire de texte : Comment parler de l’École sans parler de Jules Ferry ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Février 2024  •  Commentaire de texte  •  1 758 Mots (8 Pages)  •  189 Vues

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SENECAIL Laureen 22000159                                                                                                        Groupe 5                         

         Comment parler de l’École sans parler de Jules Ferry ? Aujourd’hui, je vais vous présenter un corpus de document en rapport avec l’École de Jules Ferry. Le premier document est la lettre de Jules Ferry aux instituteurs en 1882. En réalité, c’est plutôt une circulaire, texte informatif du ministre pour les services de l’État, à l’intention des instituteurs. Cette lettre a été publiée 1 an après le passage de la Loi Ferry. Cette circulaire a pour ambition d’éclaircir le contenu des cours d’instruction morale et civique. Le 2ème document est un extrait de « question » de Lavisse sur les enjeux de l’enseignement de l’histoire et du sentiment patriotique. Lavisse est un historien, fondateur de l’histoire positiviste qui a rédigé un certain nombre de manuels scolaires, directeur de normal sup et précédemment secrétaire de cabinet du ministre de l’Instruction publique, Victor Duruy, sous le 2nd empire. Le 3ème document est un tableau d’une salle de classe, réalisé par Henri Jules Jean Geoffroy intitulé Le travail des petits, ce tableau est aujourd’hui conservé au ministère de L’éducation Nationale. Geoffroy est un peintre connu pour ses représentations des enfants et des écoliers. A partir de 1893, le ministère va lui commander plusieurs scènes de la vie scolaire et il va devenir un peu le peintre officiel de la 3ème République, pour faire connaitre le fonctionnement de l’école et en faire la communication. Ces documents s’ancrent dans le contexte de la mise en place des Lois Ferry (80,81,82) qui prévoient l’obligation de l’instruction, la gratuité et la laïcisation. 10 ans après la proclamation de la 3ème République (le 4 septembre 1879 par Gambetta qui était déjà entouré de Ferry) dans un contexte d’instabilité du régime jusqu’en 1879 avec la perte de l’Alsace et la Lorraine. On est donc dans un contexte où l’école est au centre des débats puisque la défaite est due au manque de scolarisation sur le territoire mais aussi sur le fait que l’école ne diffuse pas les valeurs de le République. Le 27 février 1880 on impose la laïcisation des instances de décision du ministère de l’instruction publique (les religieux sont virés du conseil supérieur et du conseil académique). Ces lois imposent la gratuité totale dans les écoles publiques (16 juin 1881). Le 28 mars 1882, on impose l’instruction (le fait d’apprendre des savoirs) obligatoire de 6 à 13 ans, donc les élèves peuvent être instruits par le père de famille ou tout autre personne choisie. De fait, il n’y a pas de réelle fréquentation des écoles. J’ai choisi de développer les idées de ces documents avec la problématique : Comment les idées d’Ernest Lavisse, de Jules Ferry ainsi que le tableau d’Henri Jules Jean Geoffroy contribuent à définir la conception de l’École au XIXème siècle avec une importance pour les objectifs pédagogiques, la formation citoyenne et les enjeux sociaux ? Pour se faire, j’ai décidé de procéder document par document en les analysant pour trouver les idées principales.


En ce qui concerne le document 1 : la lettre aux instituteurs de Jules Ferry en 1882, dans ce texte, on ne parle pas de l’Église et on impose la formation civique. Cette lettre précise deux caractéristiques de la loi du 28 Mars 1882 : plus d’enseignement de dogmes particuliers et une instruction civique et morale. Dans le début du texte « L’instruction religieuse appartient aux familles et à l’Église, l’instruction morale à l’école » (l.16), il y a une distinction faite entre éducation religieuse et scolaire puis entre la perception des choses qui s’inscrit dans un courant plus long : celui des Lumières et l’opposition entre raison et superstition de la religion. Jules Ferry distingue les croyances qui sont personnelles, libres et variables ainsi que les connaissances qui sont communes et indispensables à tous. Il y a une pensée commune liée aux valeurs républicaines que chacun partagerait une ambition de faire des enfants de honnêtes gens. Il va plus loin avec le devoir de neutralité (« la plus grande réserve » l.45) qui va s’imposer aux enseignants à cette période. L’ambition, en laïcisant l’école, est d’affranchir les consciences de l’emprise de l’Église et de former une patrie de citoyens. Des écoles normales vont être créées pour assurer la formation des instituteurs laïques.

Pour le deuxième document : L’enseignement de l’histoire, il se concentre sur la formation des instituteurs afin de lutter contre l’obscurantisme de la religion. Il y est évoqué un enseignement du devoir patriotique et du sentiment patriotique, plus de former les futurs citoyens. L’école de Jules Ferry est vectrice de patriotisme, l’amour de son pays, les élèves y sont éduqués dans un esprit de revanche suite à la défaite de la France contre la Prusse en 1870. La création d’écoles normales supérieures permet de former des instituteurs laïques, en particulier pour remplacer les enseignants issus des congrégations religieuses. C’est ce qu’Ernest Lavisse fait comprendre dans ce texte : « {…} rompons avec les habitudes acquises et transmises {…} » (l.27). Enfin, l’importance de l’enseignement de l’histoire pour l’uniformisation : former une identité française qui se sépare des identités régionales. « L’histoire doit cultiver le sentiment et préciser la notion » (l.6.7).

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