Dissertation sur le discours de St Just au sujet du procès de Louis XVI
Dissertation : Dissertation sur le discours de St Just au sujet du procès de Louis XVI. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chaima_31 • 14 Novembre 2023 • Dissertation • 2 236 Mots (9 Pages) • 265 Vues
Tout d'abord, Saint-Just rejette catégoriquement l'idée d'accorder à Louis XVI une inviolabilité traditionnellement associée à la royauté. Sa déclaration "le roi doit être jugé en ennemi, que nous avons moins à le juger qu'à le combattre" démontre sa position ferme selon laquelle le roi ne peut bénéficier de cette immunité lorsqu'il est perçu comme un adversaire de la nation plutôt que comme un souverain régnant légitime.
Cette argumentation s'appuie sur des événements clés de la Révolution française, en particulier sur des actions spécifiques entreprises par Louis XVI, telles que sa fuite à Varennes le 20 juin 1791. Lors de cette tentative d'évasion, le roi et sa famille ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de fuir la France pour rejoindre des forces extérieures hostiles à la Révolution. Cette action a été interprétée comme une trahison envers la nation et une violation de la confiance du peuple envers son roi.
Saint-Just met en lumière cette fuite à Varennes pour démontrer que Louis XVI a agi contre les intérêts de la nation, compromettant ainsi sa légitimité en tant que souverain protégé par l'inviolabilité. La fuite du roi a renforcé l'idée qu'il se considérait lui-même en opposition à la Révolution et aux principes pour lesquels le peuple français se battait. En conséquence, Saint-Just affirme que de tels actes sont ceux d'un ennemi de la nation, justifiant ainsi la nécessité de le juger en tant que tel, plutôt que de le traiter comme un citoyen ordinaire.
Ce rejet de l'inviolabilité du roi trouve sa justification dans la volonté de Saint-Just de démontrer que Louis XVI, par ses actions contraires aux intérêts du peuple français, ne mérite pas le statut de souverain protégé par cette immunité traditionnelle. En repoussant cette notion, il légitime le jugement du roi en tant qu'ennemi de la Révolution, dévoué à combattre les idéaux portés par le peuple. Cette contestation de l'inviolabilité du roi émerge également de l'évolution des idées pendant la Révolution française, où l'autorité divine et l'immunité royale étaient remises en question au profit de la souveraineté populaire et de la responsabilité individuelle devant la loi.
De plus, St-Just avance des arguments fondés sur les principes de la justice éternelle pour justifier pourquoi Louis XVI ne peut être jugé comme un simple citoyen. Ces principes transcendent les lois civiles et sont appliqués aux situations exceptionnelles, en particulier lorsque le monarque a gravement nui à la nation.
Louis XVI, en agissant contre le peuple et en violant les droits fondamentaux des citoyens, a dépassé les limites de la justice ordinaire. Le député souligne que juger le roi selon les normes habituelles reviendrait à minimiser la gravité de ses actes et à légitimer une forme d'oppression contraire à la justice, c’est pour cela qu’il déclare :
"Louis est un étranger parmi nous, il n’était pas citoyen avant son crime; il ne pouvait voter; il ne pouvait porter les armes; il l’est encore moins depuis son crime."
En se référant au contexte historique de la Révolution française, il est crucial de noter que ces idées républicaines étaient directement en opposition avec la monarchie absolue, dont la légitimité était alors sérieusement remise en question. À cette époque tumultueuse, la montée des idéaux républicains a été fortement symbolisée par des événements clés, notamment par la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen en 1789. Cette déclaration a marqué l'affirmation des droits inaliénables de l'homme, indépendamment de sa position sociale ou de son statut. La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen proclamait les principes fondamentaux d'égalité, de liberté, et de fraternité, remettant en cause les privilèges de naissance et consacrant les droits universels de tous les individus. Ces idéaux énoncés dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen ont agi comme un catalyseur, rejetant la monarchie absolue et propageant une nouvelle vision sociale et politique basée sur des principes égalitaires et démocratiques.
St-Just s'appuie sur la nécessité de traiter le roi comme un ennemi étranger, car ses actions ont clairement transgressé les devoirs qu'il avait envers la nation. Il souligne également les dilemmes moraux et politiques associés à cette situation. Cette argumentation reflète la complexité de juger un monarque qui a trahi son peuple, tout en soulignant l'importance de fonder le jugement sur des principes de justice universelle et des considérations politiques fondamentales à l'établissement d'une République.
En outre, L’auteur, dans sa justification du jugement du roi en tant qu'ennemi, soulève l'aspect crucial du dépassement des lois civiles ordinaires pour traiter un individu qui s'est positionné en ennemi du peuple. Il insiste sur l'incompatibilité des normes régulières avec le statut de l'ancien roi devenu hostile à la nation, arguant que les lois du droit des gens doivent être appliquées.
La citation "Louis était un autre Catilina; le meurtrier, comme le consul de Rome, jurerait qu'il a sauvé la patrie. Louis a combattu le peuple: il est vaincu. C'est un barbare, c'est un étranger prisonnier de guerre. Vous avez vu ses desseins perfides; vous avez vu son armée; le traître n'était pas le roi des Français, c'était le roi de quelques conjurés," renforce cette idée. Elle présente Louis XVI non comme un monarque légitime agissant dans l'intérêt de la nation, mais comme un traître ayant trahi la confiance du peuple.
En comparant Louis XVI à Catilina, une figure romaine notoire pour ses tentatives de conspiration contre la République, l'auteur établit un parallèle entre le comportement du roi et celui d'un individu s'opposant activement aux intérêts de l’État. Cette analogie souligne que Louis XVI, par ses actions, a rompu le lien organique qui le reliait à la nation.
Par ailleurs, l'idée que le roi doit être jugé en tant qu'ennemi, découle d'une interprétation de la justice naturelle et du principe de la souveraineté. Ce raisonnement s'appuie sur plusieurs arguments historiques, politiques et juridiques, démontrant comment le roi, en tant que souverain, a agi à l'encontre des intérêts du peuple français.
St-Just expose que Louis XVI, en sa qualité de monarque, a mené des actions hostiles à l'égard de la population française. Il souligne que les actes
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